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Religion JEAN CALVIN

Publié le 04/02/2019

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religion

catholiques restés secrètement fidèles à Rome, ou encore aux anabaptistes qui reprochent à son Église d’être fort peu ouverte aux pauvres. C’est dans ce contexte qu’intervient l’affaire Michel Servet.

 

Théologien et médecin espagnol, au service de l’évêque de Vienne, auteur d’un ouvrage (De la restitution chrétienne, 1553) dans lequel il nie le dogme de la Trinité, Michel Servet s’est réfugié à Genève, échappant de justesse à l’inquisition en France. Ses positions théologiques lui valent d’être arrêté par les calvinistes. Calvin s’efforce de le convaincre de renier ses convictions, contraires aux doctrines chrétiennes fondamentales. Après un long procès, le Conseil de Genève condamne Servet au bûcher. Bien que Calvin ait tenté d’infléchir la sentence, on lui impute cette exécution et les protestations sont nombreuses et virulentes.

 

L’autorité de Calvin est désormais établie et Genève s’impose comme la capitale du protestantisme d’où partent vers différents pays d’Europe des pasteurs formés à l’université de la ville, l’Aca-démie de Genève, fondée en 1559. Prosélyte infatigable, Calvin entend rapprocher les diverses Eglises issues de la Réforme. Son influence est déterminante en France, où il contribue à la création des Églises protestantes, et dans l’Angleterre d’Édouard VI où, sous la pression de son disciple Cranmer, l’anglicanisme adopte certains aspects doctrinaux du calvinisme. Lors de la deuxième guerre de Religion (1567-1570) le calvinisme essaime en Suisse, dans le sud de la France, en Hongrie, aux Pays-Bas, dans l’Allemagne rhénane, en Bologne et en Écosse où John Knox s’en fait le propagandiste. Il marque profondément l’Amérique du Nord, où de nombreux puritains de tradition calviniste font partie des premiers émigrants.

 

La foi calviniste

Commentateur attentif de la Bible, Calvin ne reconnaît que deux sacrements : le baptême et la cène. Le Christ n’est pas considéré comme corporellement présent dans le pain et le vin de l’eucharistie; il n’a de présence que spirituelle, une présence à travers le Saint-Esprit. Comme Luther, Calvin professe que le chrétien est sauvé uniquement par la grâce de Dieu, mais il insiste sur la force de

 

PURITANISME ET CAPITALISME

 

L’éthique protestante a exercé une grande influence sur l’organisation rationnelle du travail. Dans la mesure où la doctrine de la prédestination empêche quiconque de savoir s’il est élu ou damné, l'énergie va s’investir dans l’activité professionnelle et dans la réussite sociale, qui sera interprétée comme le signe d’une bénédiction de Dieu. Ce mode de pensée est particulièrement net dans le puritanisme, le calvinisme anglo-saxon. Ainsi, les prédicateurs condamnent l'oisiveté dans la possession, mais non pas la recherche de biens terrestres par le travail. Cette conception selon laquelle l’enrichissement est une obligation religieuse, impose un mode de vie favorisant l'investissement. Toutefois, il existe une éthique puritaine de la frugalité, qui conduit à adopter un mode de vie en deçà de ses ressources : le travail et l'effort sont certes valorisés, mais l’apparat, le luxe, et les excès vestimentaires sont jugés inconvenants. En affirmant que l'individu est propriétaire de son corps et de ses capacités, les puritains lui ont donné la possibilité de vendre sa force de travail. L'affirmation de la liberté individuelle a contribué à la rupture des liens féodaux et à ouvert la voie au capitalisme.

religion

« Jean Calvin catholiques restés secrètement fidèles à Rome,_ ou encore aux anabaptistes qui reprochent à son Egli­ se d'être fort peu ouverte aux pauvres.

C'est dans ce contexte qu'intervient l'affaire Michel Servet.

Théologien et médecin espagnol, au service de l'évêque de Vienne, auteur d'un ouvrage (De la restitution chrétienne, 1553) dans lequel il nie le dogme de la Trinité, Michel Servet s'est réfugié à Genève, échappant de justesse à l'Inquisition en France.

Ses positions théologiques lui valent d'être arrêté par les calvinistes.

Calvin s'efforce de le con­ vaincre de renier ses convictions, contraires aux doctrines chrétiennes fondamentales.

Après un long procès, le Conseil de Genève condamne Servet au bûcher.

Bien que Calvin ait tenté d'inflé­ chir la sentence, on lui impute cette exécution et les protestations sont nombreuses et virulentes.

L'autorité de Calvin est désormais établie et Genève s'impose comme la capitale du protestan­ tisme d'où partent vers différents pays d'Europe des pasteurs formés à l'université de la ville, l'Aca­ démie de Genève, fondée en 1559.

Prosélyte infati­ gable, Calvin entend rapprocher les diverses Eglises issues de la Réforme.

Son influence est déterminante en France, où il contribue à la créa­ tio_n des Églises protestantes, et dans l'Angleterre d'Edouard VI où, sous la pression de son disciple Cranmer, l'anglicanisme adopte certains aspects doctrinaux du calvinisme.

Lors de la deuxième guerre de Religion (1567-1570) le calvinisme essaime en Suisse, dans le sud de la France, en Hongrie, aux Pay5;Bas, dans l'Allemagne rhénane, en Fblogne et en Ecosse où John Knox s'en fait le propagandiste.

Il marque profondément l'Amé­ rique du Nord, où de nombreux puritains de tradi­ tion calviniste font partie des premiers émigrants.

La foi calviniste Commentateur attentif de la Bible, Calvin ne reconnaît que deux sacrements : le baptême et la cène.

Le Christ n'est pas considéré comme corpcr rellement présent dans le pain et le vin de l' eucha­ ristie; il n'a de présence que spirituelle, une pré­ sence à travers le Saint-Esprit.

Comme Luther, Cal­ vin prof esse que le chrétien est sauvé uniquement par la grâce de Dieu, mais il insiste sur la force de PURITANISME ET CAPITALISME L'éthique protestante a exercé une grande influence sur l'organisation rationnelle du tr& vail.

Dans la mesure où la doctrine de la pré­ destination empêche quiconque de savoir s'il est élu ou damné, l'énergie va s'investir dans l'activité professionnelle et dans la réussite sociale, qui sera interprétée comme le signe d'une bénédiction de Dieu.

Ce mode de pensée est particulièrement net dans le puritanisme, le calvinisme anglo-saxon.

Ainsi, les prédicateurs condamnent l'oisiveté dans la possession, mais non pas la recherche de biens terrestres par le travail.

Cette conception selon laquelle l'enrichissement est une obligation religieuse, impose un mode de vie favorisant l'investisse­ ment.

Toutefois, il existe une éthique puritaine de la frugalité, qui conduit à adopter un mode de vie en deçà de ses ressources : le travail et l'effort sont certes valorisés, mais l'apparat, le luxe, et les excès vestimentaires sont jugés inconvenants.

En affirmant que l'individu est propriétaire de son corps et de ses capacités, les puritains lui ont donné la possibilité de vendre sa force de travail.

L'affirma tion de la liberté Individuelle a contribué à la rupture des liens féodaux et à Ot.Nert la voie au capitalisme.

! Théodore de Bèze, écrivain et théologien, A fut le disciple de Jean Calvin ; Il sera le premier recteur à l'Académie protestante de Genève.

Ce fut aussi un ardent promoteur de la Renaissance littéraire.

' La maison familiale de Jean Calvin, à Noyon, dans l'Oise.

Calvin fut tonsuré très jeune afin de recevoir, en 1521, un bénèfice ecclésiastique, c'est-à-dire une concession de revenus.

cette grâce qui pousse le croyant à la responsabili­ té et à l'efficacité éthique et politique.

Il met l'accent sur la distance infinie qui sépare Dieu et les êtres humains («à Dieu seul la gloi­ re»).

Avant même la création du monde, Dieu a voué les uns au salut (fruit de sa bonté), les autres à la damnation (fruit de sa justice): c'est la doCtrine de la prédestination.

Bien que contrer versée par les héritiers spirituels de Calvin, cette doctrine connaît un grand succès dans les socié­ tés fortement hiérarchisées des xvt• et xvu• siècles où le destin social des individus est en grande partie subordonné à la naissance.

Cette concep- tion, en faisant de l'homme un être libre de toute autorité, a contribué à la naissance de l'individu moderne.

Calvinisme et démocratie Puisque, selon la doctrine du sacerdoce universel, tout baptisé est prêtre et en détient les pouvoirs, il n'existe qu'une différence de fonction entre clercs et laïcs.

Lapplication de ce principe jeta un pont entre l'exercice démocratique du pouvoir reljgieux et du pouvoir politique.

Lorganisation des Eglises calvinistes favorisa l'émergence d'une classe moyenne; dans les régions pauvres, des gens modestes peuvent devenir conseillers presbytéraux et délégués des synodes.

La «discipline» (texte de référence codifiant les décisions collégiales), s'im­ posant à tous sans exception, joue un rôle ana­ logue à celui de la Constitution des États.

En ce sens, le calvinisme, dans sa dimension politique, s'apparente à une pratique préconstitutionnelle.

Fbur Calvin, des magistrats «constitués pour la défense du peuple" peuvent réfréner «la trop grande cupidité et licence des rois».

Son disciple Théodore de Bèze reconnaît le droit de résistan­ ce à un pouvoir politique abusif, en le réservant à ces magistrats.

La Déclaration d'indépendance des Provinces-Unies de 1581 affirme que. »

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