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religion - religion.

Publié le 24/05/2013

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religion
religion - religion. 1 PRÉSENTATION religion, système de croyances et de pratiques fondé sur la relation à un Être suprême, à un ou plusieurs dieux, à des choses sacrées ou à l'univers. 2 DIFFICULTÉ D'APPROCHE Il est impossible de trouver une définition satisfaisante de la religion ou une manière réaliste de classer les différents types de religions en raison des importantes différences de fonction entre les divers systèmes connus. Le terme religion a désigné dans l'Antiquité un scrupule, des rites, un système de menaces et de promesses, provoquant chez l'Homme la crainte, le respect, le culte et l'adoration. Une étude et une comparaison générales des religions seraient par conséquent trompeuses si les matériaux examinés étaient tous censés être du même genre. Le terme de religion utilisé par les Européens pour désigner les pratiques spirituelles ou traditionnelles de cultures étrangères alors qu'ils n'en avaient qu'une connaissance rudimentaire est une erreur historique. Ils en conclurent que les autres peuples possédaient des institutions du même type et d'un fonctionnement identique au christianisme ou au judaïsme. Cette hypothèse prématurée fut à la source d'une grande confusion. Une étude des religions doit donc commencer par limiter le terme en soi à un ensemble de croyances, de lois, de rites et aux institutions : le judaïsme et, issus de lui, le christianisme et l'islam. Si cette restriction semble quelque peu arbitraire, elle a néanmoins le mérite de donner au mot une signification plus claire en le limitant aux systèmes de foi, de morale, de rites et aux institutions qui présentent le plus de caractéristiques communes. Étudier les religions autres que les trois monothéistes demande de noter le degré de correspondance avec le concept que nous avons de la religion puis d'employer de nouvelles manières de les classer lorsqu'aucune correspondance n'est trouvée. Cette correspondance ne concerne pas un accord ou un désaccord doctrinal, telles que les idées de dieu ou de conduite morale, par exemple. Il s'agit de décider si les institutions ou systèmes que l'on a appelés religions ont la même fonction, dans les différents contextes culturels, que celle qu'une institution comme le christianisme possède en Occident. L'une des autres difficultés qui apparaît dans cette tentative d'étude du point de vue historique est la notion commune de « religion traditionnelle « en tant que forme la plus ancienne et la moins développée de croyance et de pratiques religieuses humaines. Cependant, il n'est pas sans danger de supposer que les formes non occidentales de culture, sans développement technologique, sont nécessairement représentatives des premiers tâtonnements de la race humaine en matière de vie spirituelle. Plus nous en connaissons sur les différents types de culture, plus il est difficile de les placer dans un simple plan évolutionniste quelconque ou même dans un système clair de types différents. Nous traiterons la religion comme un récit portant sur la relation entre l'Homme et l'univers ou la divinité, et en examinerons trois formes principales : celle des religions traditionnelles, celle des religions monothéistes d'origine moyen-orientale, celle des « voies de libération « orientales, systèmes de croyances et de pratiques plus que véritables « religions «. Les rituels sociaux et les codes moraux, qui sont une dimension importante dans toute religion, ne seront pas abordés dans cet article, du fait de leur multiplicité, mais sont étudiés dans les articles consacrés aux différentes religions. 3 RELIGIONS TRADITIONNELLES Les différents sentiments et comportements rattachés aux religions traditionnelles n'apparaissent pas de façon explicite dans les religions de type occidental ; néanmoins certains historiens ont cru y retrouver certaines traces. 3.1 Monde spirituel et monde naturel La principale caractéristique de la conscience religieuse traditionnelle, telle qu'elle peut être étudiée chez les Polynésiens ou en Afrique, est l'absence de toute frontière nette entre le monde spirituel et le monde naturel, et donc entre l'esprit humain et l'environnement. Le philosophe français Lucien Lévy-Bruhl appelait cette absence de frontière participation mystique, évoquant un sentiment de fusion entre l'homme et son environnement. Une absence de frontière similaire apparaît également entre le monde de l'expérience diurne et celui du rêve, et entre la volonté individuelle et les émotions du psychisme. En conséquence, le monde extérieur tout entier est chargé de forces mentales ou spirituelles. Les objets matériels, en tant que caractéristiques stables et compréhensibles du monde extérieur, n'existent pas car tout semble se comporter de manière aussi saugrenue que dans les rêves. Incontrôlés comme peuvent être les expériences dans cet état d'esprit, ils apparaissent si vivants, si mystérieux et si fascinants, et en même temps si terrifiants, que la nature entière baigne dans une atmosphère impressionnante et inquiétante. L'historien des religions allemand Rudolf Otto a qualifié cette atmosphère de « spirituelle «. 3.2 Atmosphère spirituelle L'atmosphère spirituelle est reliée à tout l'environnement naturel et à tout objet qu'il contient. On trouve un bon exemple de ceci dans le shinto, une religion « traditionnelle « actuellement pratiquée au Japon. Le terme japonais shinto signifie « la voie des divinités « ou « la voie de l'esprit «. Selon le shinto, toute pierre, arbre, animal et cours d'eau possède son propre shin ou kami (en japonais, « dieu « ou « déesse «). Il n'est cependant pas correct d'appeler un kami un dieu dans le sens occidental du terme ; de même, le terme shin ne signifie « esprit « que dans un sens extrêmement vague, car il est souvent utilisé seulement comme une exclamation similaire à « Merveilleux ! «. Le shinto ne possède pas d'ensemble de doctrines, pas de symbole et pas d'idées religieuses formulées ; il concerne surtout l'expression du miracle, du respect, et un effroi mêlé d'admiration pour tout ce qui existe. L'accent est mis sur la participation aux cérémonies qui réaffirme l'appartenance à la communauté. Ce souci implique de traiter toute chose comme une personne, pas forcément dans le sens où elle est habitée par quelque fantôme ou esprit de type humain, mais dans le sens où elle possède une vie mystérieuse et indépendante qui lui est propre et ne peut être considérée comme provenant d'ailleurs. Qu'il s'agisse du shinto de la Maison impériale, du shinto des Temples, du shinto des sectes ou encore du shinto populaire, le but est de renforcer l'identité et la religiosité japonaises. Manifestement, certains éléments tels que le soleil, la lune, l'océan et certains monts et lieux possédant une étrangeté ou une beauté particulière semblent plus que d'autres chargés d'une puissance spirituelle. De même que l'intensité du spirituel diffère selon les endroits, les qualités ou aspects de l'atmosphère elle-même varient. Les anthropologues utilisent couramment les termes polynésiens mana et tabou pour caractériser les aspects positifs et négatifs de la présence spirituelle. Lorsqu'elle est qualifiée de mana, elle est puissante et...

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« les Navajos, par exemple, cet aspect du spirituel est appelé hozon, un terme qui se réfère à une sensation de beauté et de paix extrêmes, qui peut être invoqué par des rituels composés de chants, de danses et de peintures sur sable.

Ces rituels de magie bienveillante, qu’ils invoquent l’ hozon, la pluie ou les cultures fertiles, trouvent leur origine dans la fusion entre les humains et la nature, et entre les représentations de l’esprit et les événements du monde extérieur. 3.3 Rituel Le rituel joue un rôle prépondérant dans les cultures traditionnelles, bien qu’elles ne le distinguent pas de la vie quotidienne.

C’est plutôt une tentative pour influencer ous’harmoniser avec le cours de la nature par la représentation dramatisée ou symbolique d’événements fondamentaux tels que le lever du jour et du soleil, le changement desaison, les phases de variation de la lune, et la plantation et la récolte annuelle des cultures.

En outre, le rituel exprime les grands thèmes mythiques qui, dans ces cultures,remplacent les doctrines religieuses.

Le rituel, tel qu’il apparaît dans les religions traditionnelles, peut donc être décrit comme une forme d’art qui exprime et célèbre laparticipation de l’humanité aux affaires de l’univers et des dieux.

Le symbolisme lié à la naissance et à la mort ont souvent une place de choix. Dans les cultures dans lesquelles domine ce type de sentiment par rapport au monde, aucun domaine de la vie n’est spécialement réservé à la religion.

Tout est pénétré dereligion, même si on tente de distinguer le sacré du profane.

En effet, la religion est si impliquée dans la vie quotidienne qu’il est difficile de préciser les frontières du sacréet du profane.

Seuls les degrés inférieurs et supérieurs du sacré existent.

La religion n’existe pas en tant qu’activité spécifique et les membres de ces cultures auraient lesplus grandes difficultés à parler de leur religion.

Ils ne peuvent en aucune manière distinguer les rituels invoquant une chasse fructueuse de ce que la culture occidentaleappellerait la pure technique de la chasse.

Des formes symboliques dessinées sur les lances, les bateaux et les ustensiles domestiques ne représentent pas, pour eux, desornements superflus, mais des parties fonctionnelles de l’objet, qui invoquent le mana pour une utilisation efficace.

Mana peut être identifié avec le pouvoir, la force psychique, les expériences communautaires du divin. 3.4 Mythe De même, ces cultures ne possèdent pas de doctrine religieuse élaborée ou de concepts abstraits sur la nature du spirituel et sa différence avec toute autre chose.

L’espritest un sentiment plutôt qu’une idée ; le langage qui lui est le plus adapté n’est pas composé de concepts mais d’images et de symboles.

Par conséquent, on trouve, à laplace de la doctrine religieuse, un ou plusieurs mythes, ou un ensemble peu cohérent d’histoires transmis de génération en génération parce que, d’une manière totalementimprécise, ces contes explicitent la signification du monde.

Selon les interprétations anthropologiques les plus anciennes du mythe, telles que celles de l’anthropologueécossais James Frazer, les dieux et héros mythiques personnifient les corps célestes, les éléments et les soi-disants esprits des cultures et des pâturages, et les mythes sontdes explications naïves des voies de la nature. Le psychologue et psychiatre suisse Carl Gustav Jung offre une autre interprétation.

Il suggère que les mythes se fondent sur les rêves et l’imagination qui exprimentconcrètement des processus psychologiques inconscients et des « archétypes » de l’humanité.

Selon Jung, l’inconscient psychique, comme le corps humain, présente plusou moins la même structure chez tous ; cette uniformité explique les ressemblances qui existent entre les thèmes mythologiques dans les diverses cultures du mondeentier.

Il avait, en outre, l’impression que ces processus inconscients façonnaient le développement mental et spirituel des individus, et que c’est la raison pour laquelle lesimages mythologiques et leur représentation dans le rituel sont une forme de sagesse pour se diriger dans la vie.

Par conséquent, lorsqu’une danse tribale est censéeassister le lever du soleil, la représentation du rite offre aux membres de la tribu l’impression de jouer un rôle, important dans la marche de l’univers. Le savant sri-lankais Ananda Coomaraswamy propose une explication un peu semblable du mythe de la culture indienne et indonésienne.

Il pensait que les grands thèmesmythiques sont les paraboles d’une philosophie éternelle, une connaissance intuitive de la nature et de la destinée humaines qui a toujours été accessible à ceux quisouhaitent réellement sonder les profondeurs de l’âme humaine.

La philosophe américaine Susanne K.

Langer soutient que le mythe représente l’exemple le plus anciend’idées générales et, par conséquent, de pensée métaphysique.

Selon Langer, le langage est plus adapté métaphoriquement que littéralement à l’expression d’idéesnouvelles.

Il faut probablement abandonner l’idée selon laquelle les mythes du soleil et de la fertilité sont des tentatives rudimentaires pour expliquer les forces naturellescomme la science les explique.

De la même manière que les cultures qui créent des mythes ne font pas de différence entre l’esprit et la nature, ou la religion et la vie, cesmythes ne distinguent pas non plus la vérité symbolique ou l’imaginaire de la vérité concrète ou du fait.

Il ne s’agit pas de confondre le mythe avec le fait, car l’idée de faitconcret n’est pas encore intervenue. 4 LES RELIGIONS MONOTHÉISTES Les religions, telles qu’elles sont définies dans cet article, naissent de cultures dans lesquelles les individus ont acquis un sens développé de la différenciation entre l’esprithumain et l’environnement naturel, entre la conscience subjective et le fait objectif, et par conséquent entre l’esprit et la matière.

Ce sens de la différenciation accompagnele développement de civilisations agricoles sédentaires dans lesquelles le partage du travail exige que les individus jouent des rôles différents au sein de la communauté.Dans les cultures de chasseurs, chaque individu mâle est maître de toute l’expérience nécessaire à la survie, tandis que, dans les cultures agricoles, un degré de coopérationbeaucoup plus élevé est obligatoire entre des individus possédant des fonctions et un savoir-faire différents.

Cette coopération nécessite, en outre, des formes decommunication plus précises entre les individus et donc davantage de conventions, ou d’accords communs tels que les symboles de communication, notamment en ce quiconcerne le langage et le rôle. 4.1 La religion, garantie des conventions Le rôle d’une religion est de garantir tout le système conventionnel, ou les règles de pensée, de langage et de conduite.

Pour le christianisme et le judaïsme, l’idée de salutest inséparable de l’idée d’appartenance à une communauté d’individus dits « choisis », « élus », c’est-à-dire l’Église, considérée comme un corps formé de membres, ouune assemblée (du latin ecclesia), qu’il s’agisse d’Israël ou de la communion des saints. La relation entre un système de conventions sociales et un ensemble de croyances relatives à l’univers exige de plus amples explications.

Les conventions sociales incluentdes moyens tels que la grammaire, le vocabulaire, les nombres et les signes sans lesquels un individu peut ressentir mais non penser le monde.

Le linguiste américainBenjamin Lee Whorf suggérait que la structure du langage, c’est-à-dire celle de l’instrument permettant à un individu de penser, détermine la vision qu’a cet individu de lastructure de la nature.

Par conséquent, il est compréhensible que les traditions religieuses sémites et indo-aryennes conçoivent l’univers comme une création du Verbe deDieu.

Si le monde est expliqué, géré et décrit par la pensée, il est donc naturel de supposer qu’il a été créé par la pensée et que les lois de la nature, que cette penséedécouvre, sont le Verbe ou la loi de Dieu qui considère le monde comme son principal modèle.

C’est ainsi que la Bible parle de sagesse créatrice (Livre des Proverbes,VIII, 22-31 ; Évangile selon saint Jean, I, 1-3). À mesure qu’une culture développe une représentation cohérente et ordonnée du monde, il est normal que ses membres croient que le pouvoir spirituel à l’origine de cemonde est lui-même cohérent et ordonné, et qu’il possède une unité.

Ils réalisent progressivement que l’ordre naturel du monde dispose d’une trame intelligente, et cetteidée est associée à l’impression qu’ils n’ont pas inventé mais découvert cette trame que quelqu’un doit forcément connaître en entier.

Ils l’attribuent donc à une intelligenceautre que la leur.

Plus les individus apprécient la complexité de la trame, plus ils s’émerveillent de l’intelligence qui est derrière.

Ils commencent ainsi à formuler uneconception plus mûre de la divinité en tant qu’être qui possède sagesse et puissance, et est incomparable à un mortel.

C’est ainsi que, contemplant le miracle de sa proprestructure corporelle, le psalmiste de la Bible écrivit : « Cette connaissance est trop merveilleuse pour moi ; elle est trop élevée, je ne puis l’atteindre » (Psaumes,CXXXIX, 6).

Ainsi Yahvé est chanté comme celui qui déploie les cieux comme une tente, qui pose la terre sur ses bases, qui fait jaillir des sources (Psaumes, CIV).

À voir leciel, ouvrage des doigts de Yahvé, l’homme, le mortel, se sent si petit et pourtant comme un petit dieu, établi sur les œuvres de Yahvé (Psaumes, VIII).. »

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