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SAINT IGNACE ET LES JÉSUITES

Publié le 26/01/2019

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quée par le refus de l'argent et des plaisirs, l'austérité, la pauvreté volontaire. Leurs repas rituels évoquent la Cène, ils attendent la fin du monde qui verra le triomphe définitif de Dieu sur les forces du mal, ils pratiquent pour les nouveaux membres un baptême d'initiation à l'entrée dans la fraternité: autant de traits qui préfigurent le message chrétien. On pense que Jean-Baptiste appartenait à un groupe plus ou moins proche des esséniens. Mais le baptême de Jésus ne marque pas l'entrée dans une communauté particulière, mais dans la communauté de tous les croyants qui attendent le Messie.

 

La vie de Jésus

 

Lessources essentielles sont les évangiles. Même si leur but n'est pas de proposer une biographie au sens moderne du mot, les informations qu'ils contiennent sont suffisantes pour permettre une connaissance authentique du Christ et de son message.

 

Jésus, dont le nom signifie \"Yahvé est le salut», est né entre l'an 6 et l'an 4 avant notre ère, et non pas, comme on l'a cru longtemps, en l'an O. Cette date, point de départ de l'ère chrétienne, est issue des travaux d'un théologien grec du vie siècle, Denis le Petit, qui s'est trompé: sa datation s'est révélée inexacte, mais le calendrier en usage dans le monde entier est fondé sur elle, on ne peut plus rien y changer.

 

Né à l'extrême fin du règne d'Hérode le Grand, le Christ est mort en avril 30 ou en avril 33, seules années où, selon le calendrier juif, la Pâque tombait un jour de sabbat. Son père, le charpentier Joseph, descend du roi David, sa mère se nomme Marie; l'ange Gabriel lui a annoncé qu'elle concevrait un fils par l'opération de l'Esprit saint. Alors qu'elle est enceinte, un édit romain impose un recensement à tout l'empire; chacun doit se faire inscrire dans sa ville, Bethléem pour les membres de la maison de David. Marie et Joseph quittent Nazareth pour Bethléem où Marie accouche. Ce récit est celui des évangiles de Matthieu et de Luc; ce qu'ils disent de l a conception virginale de l'enfant ne peut être ni confirmé ni infirmé par l'histoire: cela relève de la foi en son origine divine.

 

Pour échapper au massacre des enfants mâles qu'a ordonné Hérode, épouvanté par une prophétie annonçant la venue prochaine d'un roi d'Israël né à Bethléem, Joseph et Marie fuient en

 

Alinari - Giraudon

Égypte avec l'enfant, puis reviennent à Nazareth.

 

Nous ne savons rien de la vie de Jésus avant son âge adulte, à l'exception de sa circoncision et de sa présentation au Temple où le vieillard Siméon reconnaît en lui l'envoyé de Dieu, et de sa rencontre à douze ans avec les docteurs de la Loi que sa science éblouit. Son éducation est celle de tous les enfants juifs de l'époque, fondée sur la Loi et la tradition; de cette éducation, de cette mémoire, ses enseignements portent un éclatant témoignage.

 

Agé d'environ trente ans, il est baptisé dans le Jourdain par Jean-Baptiste et se retire quarante jours au désert où il triomphe de la tentation du démon. Jean-Baptiste est arrêté par Hérode Antipas, roi de Galilée, qui le maintiendra en prison plusieurs mois avant de le faire mettre à mort. Quittant alors la région du Jourdain, Jésus commence à prêcher Son ministère dure à peu près deux ans, essentiellement en Galilée, avec des séjours à Jérusalem au moment des fêtes religieuses.

 

Les apôtres

 

Il rassemble autour de lui douze hommes qui abandonnent pour le suivre maison, famille et métier. Sa prédication fait appel à la parabole, qui lui permet d'être compris par les gens simples. Enseignant dans les synagogues comme en plein air, chassant les démons, guérissant les malades, il remporte d'abord de grands succès. Mais il s'oppose à l'observation trop pointilleuse des rites, ce qui lui aliène les pharisiens, et fustige les autorités chargées du Temple, ce qui lui vaut la haine des sadducéens. Cette alliance provisoire entre deux groupes ennemis est cristallisée par son entrée triomphale à Jérusalem et son emportement contre les marchands exerçant leur négoce dans l'enceinte même du Temple. L'avant-veille de la Pâque, qui coïncide avec le sabbat, il célèbre un dernier repas, la Cène, où il prononce sur le pain et le vin les paroles qui deviendront celles de la consécration eucharistique: \"Ceci est mon corps; ceci est mon sang. ••

 

Trahi par Judas, l'un de ses douze disciples (apôtres) arrêté, il est traduit devant le sanhédrin. Trois chefs d'accusation sont retenus: profanation du Temple; refus de payer l'impôt romain; usurpation du titre de Messie. Le grand-prêtre Caïphe, président du sanhédrin, le livre à Ponce

« Saint Ignace et les Jésuites Les jésu ites et la Contr e-Réforme Avec ses premiers compagnons, Ignace de Loyo la voulait se consacrer à des activités missionnair es, aussi bien en terre chrétienne qu'en terre paï enne.

Les circonstances vont infléchir cette vocation ini­ tiale.

En 1548, un collè ge est fondé à Mes sine : dès lors, l'enseignement devient une des activités ess entielles de la Compagnie dont les établ isse­ ments admettent à la fois de futurs religieux et des laïcs.

Leur succès est d'emblée remarquable.

Pour les évêques et les princ es catholiques ce sont des bastions de résis tance au protes tantisme.

Dans les régions que l'hérésie ne touche pas, les autorités des villes confient leur collège aux jésuit es qui as surent l'entret ien des bâtime nts et le recru tement des maît res.

Quant aux famil les, elles appréc ient la qualité de l'instruction et la nouveauté de la péda­ gogie qui forme de bons chrétiens et des hommes bien adaptés aux réalités.

Cette réputa tion d'excel­ lence attire l'élite intellectuelle et contrecarre effi­ cacement les progrès de la Réforme.

Parallèlement à l'enseignement se développent les activités missionnair es en Europe.

Fer de lance de la Contre-Réforme catholique, la Compagnie as sume un rôle essentiel dans les pays protestants ou tentés par le protesta ntisme, tant par ses prédi­ cations que par le renouveau artistique dont elle se fait l'artisan.

Les églises du XVI' siècle finissant et du XVII' siècle doivent beaucoup aux disciples de saint Ignace.

Les architectes, peintres et sculpteurs dres­ sent le décor idéal de cérémonies parfaitement ordonnées et souvent somptueuses qui contr astent avec la rigueur liturgique du culte réformé et l'aus­ tère nudité du temple protestant.

!.:inf luence de la Compagnie de Jésus s'exerce aussi dans un domaine politique sensible : conf es­ seurs des rois et des princes, en France notamment de 1574 à la fin du règne de Lou is XV, directeurs de conscience des grands de ce monde, les jésuit es jouent dans la vie politique européenne un rôle non négligeable.

Missionnaires chez les infidèle s En 1541, à l'appel du pape et du roi de Portugal, un des premier s compagnons de saint Ignace, Fran- çois Xavier, s'embarque pour Goa.

Sept ans durant, il év angél ise l'Inde du sud, Malacca et les Moluques, puis décide de se rendre au Japon et en Chin e.

Au Japon, il se lie avec les seigneurs locaux, adopte partiellement leurs coutumes et inaugur e ce que l'on appellera plus tard l'incultur ation : la connais sance et le respect des cultur es locales aux­ quelles on tente de s'as similer.

Il n'atteindr a jamais la Chine : sur le chemin, il meurt, épuisé, dans l'îlot de Siancian, en face de Canton.

Son œuvre ne lui su rvivra pas plus d'un siècle : jaloux des succès des jésuites, d'autres ordres religieux obtiennent du pape le droit de prêcher au Japon.

Arrogants, liés aux trafiquant s portugais, ils se font détester.

Les chrétiens seront persécutés et l'égli se du Japon dis­ pa raîtra presque totalement vers 1650.

Ce que François Xavier n'avait pu faire en Chine, d'autr es le feront.

Installé à Pékin en 1601, Matteo Ricci, qui se fait «chinois avec les Chinois>>, s'effor­ ce de concilier la tradition confucéenne avec le i Malgré la suspicion traditionnelle A des empereurs chinois envers les étrangers , les jésuites obtinrent l'autorisation de construire un couvent à Macao, où les Portu gais avaien t un comptoir commercial.

christianisme et d'a dapter la liturgie catholique à la civilisation chinoise.

Nommé par l'empereur astr onome de la cour -poste auquel d'autres jésu ites lui succéder ont-, il exerce une forte influence sur les lettrés dont certains se convertis­ sent.

Mais, comme l'É gl ise japonaise, l'É glise chi­ noise s'effondr era cent ans plus tard.

L'attitude de la Compagnie de Jésus vis-à-vis des rites en l'hon­ neur des esprits, des ancêtr es et de Confucius sus­ cite la fureur d'autres ordres religieux.

Les «rites chinoiS> > sont déclarés entachés de paganisme et de superst ition et condamnés par Rome en 1704.

La «querelle des rites>> a duré soixante ans; la chré­ tienté chinoise ne s'en relèvera pas.

En Inde, Roberto de Nobili poursuit l'œuvre de Fr ançois Xavier.

À l'e xemple de Ricci, il s'ad resse à l'é lite du pays, adopte le costume des ascètes pénitents et leur régime alimentair e strictement végéta rien, apprend le tamoul et s'initie au sans­ crit, la langue des textes sacrés.

Étudiant les philo­ sophies et les religions de l'Inde, il y cherche des points de convergence avec le christianisme.

Il bapt ise de nombr eux brahmane s, sui vis par d'au tres membres des hautes castes, qu'il n'oblige pas à renoncer à ceux de leurs usages qui ne sont pas incompatibles avec leur foi nouvelle.

En Amérique latine, les jésuites tentent d'évan­ géliser les élites ind iennes ; mais cela ne plaît guère aux conquér ants espagnols et portugais.

Des Indiens guaranis vivent dans un immense territoire au cœur de l'Amérique du sud, parcouru par trois affluent s du Rio de la Plata, le Paraguay, l'Ur uguay et le Paranâ.

Les jésuites persuad ent les Indiens de se grouper en villages (les réductions, «r asse mbleme nts de tribus••) construits autour de l'égli se selon un plan géométrique.

Les Guaranis cu ltivent la terre et élèvent du bétail ; la propriété du sol, des bâtiment s et des troupeaux est collec­ tive, et les prod uits obtenus sont répartis en fonc­ tion du trava il de chacun après prélèvement d'une sorte d'impôt : la part des malades, des orphelins et des vieil lards.

Prospères, les Indi ens s'auto- admi­ nistrent et disposent des armes nécessai res pour se déf endr e contre les marchands d'escla ves venus de Sao Paulo .

Une ordonnance du roi d'Es­ pagne interdit à quiconque de pénétrer dans les vil lages sans l'autorisation des jésui tes� !.:aventur e dur e de 1610 à 1750.

A cette date, l' Espagne cède au Portugal sept villages situés sur la rive gauche de l'Uruguay Les jésuites tentent de persuader leurs habitants de se rep lier dans les autres réductions, restées espagnoles.

Ils refuse nt, prennent les armes, résistent six ans, sont finale ­ ment battus et évacuent leurs viJlages dont ils ont fait une terre brûlée.

En 1761, l'Etat guarani dispa­ raît .

En 1767, les jésuites sont expulsés de tous les territoir es dépendant de la couronne d'Espa gne.

En Amérique du Nord, ce sont d'autres Indiens que la Compagnie tente de convertir.

En Nouvelle Fra nce, son activité débute en 1632 ; les résu ltats sont médio cres et huit missionnair es, les «martyrs de la Nouvelle France>>, mourront sous la torture entre 1642 et 1649, victimes de la guerre entre les Iroquois et les Hur ons alliés des Français.

Le temps des troubles Les querelle s théologique s du XVII' siècle n'ont pas seulement mis aux prises les catholiques et les réformés; elles ont agité la vie de l'É glis e catho­ lique elle-même.

Une des plus féroces est celle du jansénisme, née en 1640 de l'ouvrage posthume de Corne lius Jans en, dit Jans enius, évêque d'Y pres : l'Au gustin us, qui reprend certaines thèses de saint Augustin sur la toute-puissance de la grâce divine et l'indignité de l'homme.

Les jésuites s'opp osent fortement à ces thèses et obtiennent du pape la condamnation de l'Augusti nus.

La que­ relle durera 60 ans, les jansén istes perdent la par­ tie, mais les jésuites sont détestés.

D'autr es épreuves les attendent.

À Lisbonne, le mini stre Pombal est l'ennemi déclaré de la Compa­ gnie; elle est expulsée du Portugal et de toutes ses colonies en 1759.

!.:ex emple sera suivi par l'Espagne en 1767, puis par le duché de Parme et le roya ume des Deux Siciles.

En France, les parlements suppri­ ment la Compagnie qu'ils considèrent comme un corps politique tendant à l'indépendance absolue.

Les bannis trouveront refuge chez les princes non catholiques qui règnent sur des provinces catholiques, la Silésie pour Frédéric II de Prusse et la Biél orus sie, récemment arrachée à la Pologne, pour Catherine Il.

!.:exil prendra fin en 1814, avec la bulle Sollicitu­ do omnium ecclesiarum du pape Pie VIl qui reconstitue la Compagnie dans l'ensemble du monde catholique.. »

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