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Action des engrais: une utilisation excessive de nitrates et de phosphates peut, non seulement contribuer à la pollution des eaux, mais aller jusqu'à contaminer les aliments

Publié le 22/02/2012

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Les substances fertilisantes, naturelles ou non, de plus en plus employées en agriculture, peuvent causer, en altérant la qualité de l'eau réceptrice, un dommage au peuplement piscicole. La multiplication du «tout-à-l'égout» dans les villages a conduit en rivière, généralement sans station d'épuration, un liquide riche surtout en substances azotées et phosphorées; ce fait a été d'autant plus marqué que le cheptel agricole s'est considérablement accru depuis la dernière guerre; il produit, en France, dix fois plus d'azote et onze fois plus de phosphore que la population humaine. L'épandage d'engrais chimiques a augmenté encore davantage; on estime que, toujours en France, les terres labourées recevraient ainsi, par ha et par an, près de 150 kg de substances actives: azote, phosphore et potasse. Une partie de ces produits est entraînée par l'eau et s'accumule dans les lacs, si les rivières y aboutissent; la perte apparaît plus sensible pour les engrais azotés solubles (nitrates) que pour les substances fertilisantes phosphorées; pour ces dernières, en raison de l'insolubilité de la plupart des phosphates, les pertes dues à l'érosion dépendent davantage de l'intensité des pluies que de leur nombre et sont d'autant marquées que le terrain est plus incliné. Le principal résultat de cet apport est, nous l'avons dit, l'eutrophisation du milieu récepteur. En plus de cette action pollueuse indirecte, mais d'envergure, les substances fertilisantes, tels les purins ou lisiers de porcherie déversés directement en rivière, ont une action propre, parfois susceptible de causer une mortalité importante de poissons. Ces déjections peuvent en outre s'infiltrer dans le sol et enrichir en nitrates, et cela d'une façon exagérée, la nappe phréatique en la rendant ainsi impropre à la consommation humaine. Si, pour améliorer les étangs et leur production piscicole, on utilise avec succès des amendements calcaires et des engrais phosphatés ou azotés, dans les cas indiqués ci-dessus ils peuvent devenir nocifs. Illustration: Le terme de dystrophisation a été proposé comme devant mieux caractériser la perturbation des milieux lentiques par notre civilisation. Les conséquences écologiques de la pollution organique des eaux lotiques (eaux courantes) aussi bien que lentiques (de façon générale les eaux calmes) sont à étudier sous tous les aspects, et non pas de façon globale.

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