Albert Ier

Albert I^er (1875-1934), roi des Belges de 1909 à 1934.

Surnommé « roi-chevalier « durant la Première Guerre mondiale en hommage à sa résistance face à l’armée allemande, Albert I^er a apporté tout au long de son règne un véritable soutien aux valeurs démocratiques en Belgique et il a mené une diplomatie active.

Né à Bruxelles, fils cadet de Philippe, comte de Flandre, le frère du roi Léopold II, et de Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, Albert reçoit un enseignement privé avant de rejoindre l'École militaire. Dans les années qui précèdent son règne, il effectue, parallèlement à des études d'économie et de sciences politiques, plusieurs voyages à l'étranger, dont un aux États-Unis et une grande tournée au Congo belge (aujourd’hui République démocratique du Congo). En 1900, il épouse Élisabeth de Bavière, dont il a trois enfants : Léopold, qui lui succèdera sous le nom de Léopold III, Charles et Marie-José, future reine d’Italie.

Après la mort de son oncle Léopold II, dont l’unique fils est décédé avant l’âge de dix ans, et alors que le fils aîné du comte de Flandre a lui aussi succombé en 1891, Albert devient, le 23 décembre 1909, le troisième roi de Belgique depuis son indépendance, sous le nom d’Albert I^er.

Les premières années du règne d’Albert I^er sont perturbées par d'importants conflits sociaux et par le problème flamand. Il parvient cependant à se faire accepter par le peuple belge grâce à son tempérament modéré, son respect de la Constitution et son intervention énergique durant la Première Guerre mondiale. En effet, en 1914, n'étant pas parvenu par la voie diplomatique à éviter l'occupation de son pays par les troupes de l'empereur d'Allemagne Guillaume II, en dépit du statut de neutralité de la Belgique, Albert I^er assume le commandement en chef des forces armées belges et établit son quartier général à La Panne. Quatre années durant, il combat l'armée allemande, ce qui lui vaut le surnom de « roi-chevalier « tandis que son épouse est surnommée la « reine-infirmière «.

Après la guerre, de retour à Bruxelles le 22 novembre 1918, devenu très populaire, Albert I^er se lance dans la reconstruction de la Belgique et use de son prestige pour apaiser les conflits sociaux, économiques et politiques. Partisan de la démocratie, Albert I^er apporte son soutien au projet de loi instituant le suffrage universel (décembre 1918). Son action diplomatique conduit à l'abolition du traité de Londres, qui consacrait le statut de neutralité de la Belgique (1831), lors de la signature du traité de Versailles en 1919. Sous son règne, l’Union économique belgo-luxembourgeoise est mise en place en 1921 et le pacte de Locarno est signé en 1925.

Avec la reine, Albert I^er se consacre également à l'épanouissement culturel de la Belgique, et encourage les sciences en créant le Fonds national de la recherche scientifique en 1928. Passionné d’alpinisme, il meurt accidentellement en 1934, lors d'une escalade à Marche-les-Dames dans les Ardennes, et a pour successeur son fils aîné, couronné sous le nom de Léopold III.