Albert II (de Belgique)

Albert II (de Belgique) (1934- ), roi des Belges couronné en 1993.

Successeur de son frère Baudouin I^er, Albert II s’applique, depuis son accession au trône, à apparaître comme un facteur de cohésion dans un pays affaibli par la crise économique et les difficultés politiques.

Né au château du Stuyvenberg, près de Bruxelles, deuxième fils du roi Léopold III et de la reine Astrid de Suède, Albert reçoit le titre de prince de Liège à sa naissance. Il est tout juste âgé d’un an lorsque sa mère meurt dans un accident de voiture. Déporté avec sa famille en Allemagne puis en Autriche en 1944, il grandit en Suisse après la guerre et fait ses études à Genève. Il rentre en Belgique avec son père le 22 juillet 1950, mais la « question royale « divise le pays. Après l’abdication de son père le 16 juillet 1951 — la population reproche à Léopold III son attitude pendant la guerre —, son frère aîné devient roi des Belges sous le nom de Baudouin I^er.

Le 2 juillet 1959, il épouse une aristocrate italienne, fille du duc de Guardia Lombardia, Donna Paola Ruffo di Calabria, l’actuelle reine Paola. De ce mariage sont issus le prince Philippe (né en 1960), premier dans l’ordre de succession à la Couronne, la princesse Astrid (née en 1962) et le prince Laurent (né en 1963).

Albert, membre de droit du Sénat, devient en 1962 président d’honneur du Conseil d’administration de l’Office belge du commerce extérieur. En cette qualité, il est un infatigable ambassadeur de l’industrie de son pays à travers le monde. De 1954 à 1992, il préside le Conseil général de la Caisse d’épargne et de retraite et, de 1958 à 1992, il préside la Croix-Rouge de Belgique.

Bien que son fils Philippe fasse figure de successeur désigné depuis de longues années, Albert choisit de monter sur le trône le 9 août 1993, sous le nom d’Albert II, après le décès de son frère, qui n’avait pas d’enfant.

Sixième roi des Belges, Albert II s’efforce de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur, en s’affirmant comme le symbole de l’unité nationale dans un pays divisé par les querelles linguistiques, alors que son accession sur le trône coïncide avec la transformation de la Belgique en un État fédéral. Très différent de son frère, par la personnalité et le style, il manifeste un caractère plus extraverti. Malgré la modestie de son rôle constitutionnel, il parvient toutefois à apparaître comme très proche de ses sujets lors de la grave crise de régime consécutive à la découverte d’un important réseau de pédophilie et à la révélation de divers scandales politico-financiers, durant l’année 1996.

Depuis l’introduction de l’euro en 2002, toutes les pièces de monnaie sont frappées à l’effigie du roi. En novembre 2003, Albert II effectue sa première visite d’État en France.