Devoir de Philosophie

Alexandre II Nikolaïevitch

Publié le 15/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Alexandre II Nikolaïevitch (1818-1881), empereur de Russie (1855-1881).

2   UN RÈGNE NÉ SOUS LE SIGNE DE LA GUERRE DE CRIMÉE

Fils de Nicolas Ier Pavlovitch et neveu d’Alexandre Ier Pavlovitch, Alexandre II accède au pouvoir à la mort de son père en 1855. Dès son arrivée à la tête de l’empire, il doit gérer la fin de la guerre de Crimée — notamment la reddition de Sébastopol en septembre 1855 — et solder l’héritage de son père en acceptant, lors du traité de Paris (mars 1856), la démilitarisation de la mer Noire et la perte de la Bessarabie et de l’accès à la Méditerranée.

Mais le legs paternel n’est pas que contextuel : il comprend également une Russie socialement et économiquement archaïque. Le revers en Crimée met en lumière le retard structurel d’une autocratie expansionniste délaissant modernisation du territoire et libéralisation d’un peuple asservi.

3   UNE POLITIQUE LIBÉRALE

Conscient de cette situation, Alexandre II entreprend une réforme d’envergure en février 1861 : l’abolition du servage. L’émancipation juridique, économique et politique de 38 % de la population russe libère le pays d’un énorme carcan ; elle limite les risques de jacquerie et crée un climat propice à une réforme de l’agriculture. Certes, le système seigneurial pèse toujours sur les anciens serfs, mais les autres réformes d’Alexandre II, bien accueillies (notamment par les milieux intellectuels), assurent sa popularité : abolition des châtiments corporels (1862), refonte du système judiciaire et de l'instruction publique (1864), de l’armée (démocratisation de la fonction d’officier, 1874).

Sur le plan économique, Alexandre II fait également montre d’audace : réforme du budget d’État et réorganisation du système bancaire (1862) ; relance de la production de charbon et de fonte ; grands chantiers ferroviaires qui multiplient le réseau par vingt durant son règne (21 000 km).

En matière politique, le tsar cède quelques libertés publiques (assouplissement du régime de la censure, 1865) et crée les doumas municipales (1869) et les zemstvos (1864), assemblées territoriales qui associent les notables locaux à la gestion du pays.

4   LES LIMITES DE LA RÉFORME

Face à cette politique, craignant d’être débordée par l’aspiration à la modernité et à la liberté du peuple, la vieille aristocratie freine. Alexandre II la rassure en partie en montrant l’aspect limitatif de son libéralisme à la fin de son règne, marquée par une politique plus répressive. L’empereur n’est pas prêt à ébranler en profondeur l’autocratie, malgré l’espoir des libéraux qui souhaitent un régime constitutionnel et bien que le souverain envisage d’associer les zemstvos à l’élaboration des lois. En outre, en reprenant le fer de lance expansionniste cher aux Romanov (il a déjà maté la révolte polonaise de 1863), il lance la Russie dans une politique de conquête (guerre russo-turque de 1877-1878). Ses conséquences, d’abord profitables, tournent au désavantage du pays (voir congrès de Berlin qui limite les effets du traité de San Stefano). L’empereur y perd en crédibilité et en puissance. Dès lors, l’aristocratie se méfie de lui, les libéraux lui enlèvent leur soutien, les aspirants révolutionnaires et la paysannerie, de nouveau traversée par de graves tensions, en font un ennemi. Aussi l’idée d’un régicide fait-elle son chemin.

Le 13 mars 1881, Alexandre II l’Émancipateur, déjà victime d’un attentat en 1866, meurt assassiné par un membre du mouvement terroriste révolutionnaire Narodnaïa Volia (« Volonté du peuple «). Laissant derrière lui l’image d’un souverain ambigu, mais formellement attaché à l’absolutisme, il cède le trône à son fils Alexandre III Aleksandrovitch.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles