Allemagne. Munich, château de Nymphenburg.

     Adélaïde de Savoie avait la passion des fleurs. Après qu'elle eût épousé au XVIIe siècle le prince-électeur de Bavière, Ferdinand-Marie, elle se fit construire un château qu'elle dédia à la déesse Flore, mère du Printemps. Elle le baptisa Nymphenburg, le château des Nymphes. Château à la symétrie toute classique ; le haut corps central s'étoffa peu à peu de part et d'autre de galeries et de pavillons. Versailles à cette époque rayonnait sur la France et l'Europe ; le parc fut donc dessiné à la française par deux disciples de Le Nôtre autour d'un bassin central entouré de vases de marbre blanc, de statues, de buis taillés et, bien sûr, de parterres de fleurs... sans oublier un grand canal. A l'intérieur aussi, le style français domina avec les lambris blancs et or. Munich est tout près ; les châteaux de Louis II de Bavière ne sont guère loin, mais quelle différence ! Pour l'un, la grandeur paisible et ordonnée ; pour les autres le rêve romantique d'une épopée wagnérienne, dans la dissymétrie pittoresque voulue par un roi fou.