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Amsterdam-Pleyel, comité

Publié le 19/02/2013

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Amsterdam-Pleyel, comité, mouvement créé en 1932-1933, sous la direction d'Henri Barbusse et de Romain Rolland, pour lutter contre la guerre et le fascisme.

L'aggravation des tensions internationales au début des années trente et la mobilisation des intellectuels par le mouvement communiste international incitent écrivains et artistes à s'engager politiquement. Ainsi, à l'instigation de deux écrivains communistes, Henri Barbusse et Romain Rolland, un congrès international contre la guerre est organisé à Amsterdam en août 1932. Que ce soit Barbusse, auteur du Feu (1916) — un ouvrage qui relate les horreurs des tranchées durant la Première Guerre mondiale — ou Rolland — dont l'ouvrage Au-dessus de la mêlée (1915) avait fait scandale —, leur combat en faveur du pacifisme se double d'un soutien au communisme, par opposition au capitalisme, jugé responsable de la Grande Guerre comme des conflits coloniaux qui émaillent l'entre-deux-guerres. Le Parti communiste français (PCF) appuie d'ailleurs l'initiative de ce congrès, à l'issue duquel un comité mondial contre la guerre est créé. Un manifeste qui lance un appel à la défense de l'Union soviétique est également rédigé.

L'année suivante, en avril 1933, les deux écrivains réunissent un nouveau congrès, à Paris, salle Pleyel (d'où le nom de comité Amsterdam-Pleyel), qui vise à étendre le mouvement auprès des intellectuels de gauche — et non plus seulement communistes —, de personnalités politiques et de syndicalistes. De plus, à la lutte pour la défense de la paix s'ajoute désormais le combat contre le fascisme. En effet l'arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne, en janvier 1933, et la publication des premières listes d'auteurs allemands interdits de diffusion, donnent une nouvelle dimension à l'action du comité Amsterdam-Pleyel ou Mouvement contre la guerre et le fascisme. De fait, il s'agit de la première tentative, sur la base de la lutte antifasciste, pour rassembler les différentes sensibilités de gauche autour d'un même programme (voir antifascisme). En ce sens, ce comité apparaît comme le précurseur non seulement du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA) qui voit le jour en 1934, mais aussi du Front populaire, par sa volonté de former une large entente allant des communistes aux radicaux. Mais cette tentative s'avère trop prématurée. Les personnalités membres de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), du Parti radical et de la Confédération générale du travail (CGT) qui rejoignent le comité sont rapidement désavouées par leurs organisations, tandis que le Parti communiste continue à préférer la politique de front unique, poursuivant ses attaques virulentes contre les dirigeants socialistes.

Jugé trop proche du PC, le comité Amsterdam-Pleyel ne peut s'élargir et devenir l'organisation fédératrice des intellectuels, mais il n'en a pas moins ouvert la voie au Front populaire, dont il sera l'un des membres. C'est en effet à l'instigation du comité qu'a lieu le grand rassemblement unitaire du 14 juillet 1935 qui marque véritablement la naissance du Front populaire.

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