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Analyse de Ruy Blas, Victor Hugo

Publié le 08/10/2012

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La Pièce :       La pièce accorde une grande importance aux didascalies : elle est faite pour être jouée. Il y a ainsi multiplication des décors, des couleurs, beaucoup de figurants et de costumes différents : c’est un véritable spectacle pour les yeux. Les jeux de contrastes dans les couleurs ont des valeurs symboliques : la reine est en blanc, elle représente la pureté, tandis que Don Salluste est en noir et représente le mal. Le jeu des lumières au théâtre est de même très important Au niveau de la théâtralité :       - Les objets dans cette pièce sont indispensables à l’action (la dentelle, les lettres, la boîte de la reine …), ils ont une fonction dramatique.       - Les costumes ne sont pas seulement des accessoires mais ont aussi une signification morale et sociale (la livrée de Ruy Blas, symbole du peuple asservi ; son habit de Premier Ministre montre son ascension).       - Les déguisements et les jeux des personnages doubles sont des éléments dramatiques qui participent à l’action (le déguisement de Ruy Blas lui permet d’approcher la reine ; le manteau usurpé par Don César va permettre tous les quiproquos).
Le spectateur est complice de tous ce déguisements (il est complice de la vengeance de Don Salluste, lorsque celui-ci revient dans le palet en valet pour passer inaperçu). Les Héros romantiques :     • Ruy Blas : Sur lui pèse une fatalité qui est d’abord sociale. La société a fait de lui un marginal, un ouvrier. Puis il sera victime de son maître Don Salluste. Les contradictions internes qui sont en lui vont aussi provoquer sa chute. Son identité usurpée est une autre cause de son échec puisqu’il prend le rôle de Don César.             Néanmoins, Ruy Blas va atteindre le sublime, la grandeur. D’abord son courage lorsqu’il accepte le duel avec Don Guritan ; ensuite sa droiture dans la tirade aux ministres ; et à la fin, il assume sa condition de valet et décide de se suicider après avoir tué Don Salluste.     • Don Salluste : C’est le seul qui ne change pas. C’est le symbole du mal, de l’oppression sociale. Il a tous les aspects du traître capable de déguiser, de se dissimuler lui-même et de mettre en scène tout au long de la pièce sa vengeance. C’est lui qui a tout prévu et qui a organisé cette mise en scène contre la reine.               Malgré
son ascendance noble, il méprise tout le monde, les femmes, la reine, les nobles déchus comme Don César et il ne cesse d’humilier Ruy Blas. Il n’a pas plus d’honneur en politique : il est cupide et ne cherche que la puissance.     • La Reine : Elle est d’abord une jeune fille nostalgique d’avoir quitté son pays. Elle se révolte contre ce qu’on lui impose et va peu à peu se transformer en femme. L’amour lui fait mener l’action lorsqu’elle confie la boîte à Don Guritan afin d’éviter que Ruy Blas se mette en péril avec un duel contre ce rival. Elle se soucie des espagnols et veut « retirer du gouffre le peuple qui travaille «.               Après la mort de Don Salluste, elle refuse d’abord d’accorder son pardon à Ruy Blas qui l’a trompé ; puis à nouveau elle redevient grande dans le pardon. Le Jeu des doubles, des masques, des antithèses : Toute la pièce repose sur ce changement d’identité qui permet à la vengeance de Don Salluste de se réaliser. Celui-ci fait ainsi passer à la fin Don César pour Matalobos qui se faisait lui même passer pour Zafari. Les personnages sont toujours représentés avec leur double. On relève dans ce sens plusieurs antithèses
comme celle de la reine (l’ange) et Don Salluste (le démon), entre maître et esclave. Ils sont parfois antithétiques à l’intérieur d’eux même (Ruy Blas vient du peuple mais a une âme de noble). On relève aussi des antithèse entre les couleurs, les lumières et la mise en scène en général. L’Auteur : Victor Hugo C’est un homme prolifique, il a du talent pour tout. Quand il étais adolescent, il disait « Je veux être Chateaubriand ou rien «, ce qui montre son ambition. Très tôt, il commence à écrire. Il est d’abord poète avec Les Odes, Les Contemplations (recueil lyrique qui parle de sentiments d’amour …) ou Les Châtiment (qui est quant à lui un recueil de poèmes contre Napoléon III). Ce sont donc des recueils aux thèmes très variés. C’est aussi un romancier avec Notre Dame de Paris et Les Misérables. Jean Valjean dans Les Misérables est un ancien bagnard qui s’évade, change d’identité pour devenir M. Madeleine et décide de faire le bien. Il va ainsi recueillir Cosette, la fille de Fantine, qui habite chez les Ténardier. Et pour finir, il est aussi un grand dramaturge avec Hernani et Ruy Blas. Il va d’ailleurs révolutionner le genre théâtrale et
écrire un manifeste important : la préface de Cromwell où il y refuse les règles trop strictes du classicisme. La structure qu’il applique à ses pièces est : Nœud   (   Intrigue   (   Péripéties   (   Dénouement De plus, il est aussi un homme politique engagé : il a d’abord été Bonapartiste avec Napoléon Ier puis Royaliste et enfin Républicain. Il s’engage contre des causes comme la peine de mort avec Claude Gueux ou Le Dernier Jour d’un condamné (l’abolition de la peine ne viendra que bien plus tard en 1980). Il va se battre aussi contre le travail des enfants avec notamment Mélancholia et pour les miséreux, les causes sociales. L’arrivée au pouvoir de Louis Napoléon Bonaparte :       Louis Napoléon Bonaparte accède tout d’abord au pouvoir en se faisant élire président. Il fait ainsi deux mandats au bout desquels il se fait sacrer Empereur à vie. Hugo qui a écrit plusieurs pamphlets contre cet homme aux allures de dictateur se voit dans l’obligation de s’exiler sur les îles britanniques de Jersey puis Guernesey jusqu’à la bataille de Sedan, la chute de Napoléon III. Malgré son exile, il écrivait quand même et faisait passer ses idées en France par la Belgique.

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