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anciens combattants

Publié le 21/02/2013

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1   PRÉSENTATION

anciens combattants, après la Première Guerre mondiale, les anciens combattants se sont rassemblés en associations afin de faire valoir leurs droits auprès des pouvoirs publics, et ont par là même représenté une force politique, active durant l’entre-deux-guerres.

2   LES ANCIENS COMBATTANTS FRANÇAIS

Le mouvement des anciens combattants reflète tous les débats qui agitent la société française au cours de l’après-guerre. Son succès est lié à la souplesse d’un mouvement qui s’incarne dans une foule de structures — fédérations et associations, générales ou spécialisées, au niveau national, régional ou local — qui regroupent en France, en 1930, plus de trois millions d’adhérents.

C’est en 1915 que naissent les premières associations au sein de groupes de mutilés et d’invalides. Ceux-ci réclament un retour plus rapide dans leurs foyers — ce que le service de santé, dépassé, ne peut leur accorder — ainsi qu’un système d’indemnisation plus adéquat, l’ancien système, datant de 1884, ayant en effet été conçu pour une armée de métier. Ces premières associations sont coordonnées grâce à un nouvel hebdomadaire, le Journal des mutilés. Mais ce n’est que le 11 novembre 1917, lors d’un congrès à Paris, que le mouvement prend véritablement forme avec l’adoption d’une position commune sur la loi des pensions. À cette occasion, plusieurs fédérations sont créées, dont la plus importante, l’Union fédérale (UF), est proche de la gauche radicale et socialiste. En 1920 est créé un ministère des Pensions, devenu par la suite secrétariat d’État aux Anciens Combattants, qui existe toujours.

Au moment de la démobilisation, traumatisés par l’horreur d’un conflit sans précédent, choqués par l’incompréhension de leur entourage, les anciens combattants représentent une force de contestation certaine. Dans ces conditions, le patronat, mais aussi le gouvernement, soutenu par l’Église, favorisent la création de l’Union nationale des anciens combattants (UNC), orientée à droite et républicaine. Celle-ci connaît un succès croissant, dû notamment à l’écho qu’elle donne aux revendications des combattants non mutilés, que l’UF tarde à écouter. Vers 1932, ces deux unions, avec leurs multiples ramifications, dominent numériquement : 900 000 adhérents pour l’UF, 850 000 pour l’UNC.

Durant l’entre-deux-guerres, le mouvement connaît quelques moments phares : en 1927, des « États généraux de la France meurtrie « se tiennent à Versailles, au cours desquels est créée une Confédération nationale des anciens combattants et victimes de guerre qui regroupe l’ensemble des structures nées depuis la guerre. Cette Confédération obtient la création d’une carte spéciale ainsi que d’une retraite du combattant en 1930.

L’influence du mouvement combattant est considérable sur la société française des années 1920-1930. Par son organisation pyramidale, il répercute les grands problèmes du temps à l’échelle communale. Il est un vecteur efficace du pacifisme dans l’opinion et permet d’expliquer la faible diffusion du fascisme en France, dans la mesure où il prône en règle générale le respect des formes démocratiques. Néanmoins, un certain nombre d’anciens combattants rejoignent les rangs des ligues, telles que les Croix-de-feu qui, de simple mouvement d’anciens combattants fondé en 1927, se transforme en un mouvement politique, nationaliste et antiparlementaire, sous la direction du colonel François de La Rocque. Au cours des émeutes du 6 février 1934, les ligues et l’UNC manifestent côte à côte.

Le mouvement, divisé, s’oriente alors pour une part vers la défense de la paix et le désarmement, tandis qu’une autre part réclame une réforme de l’État.

3   LES ANCIENS COMBATTANTS ALLEMANDS ET ITALIENS

En Allemagne et en Italie, le mouvement des anciens combattants s’inscrit dans la montée des extrémismes. D’une part, le refus par le Casque d'Acier (Stahlhelm) du traité de Versailles, le diktat, amène cette très puissante organisation d’anciens combattants allemands, fondée en novembre 1918, à soutenir Adolf Hitler, d’autre part, l’amertume des anciens combattants italiens face aux promesses des Alliés de 1915, non tenues à la fin de la guerre, les pousse aux côtés de Gabriele d’Annunzio, à Fiume, puis de Benito Mussolini.

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