apaisement (histoire)

apaisement (histoire), terme employé pour décrire la réplique des gouvernements d’Europe de l’Ouest aux entreprises expansionnistes de l’Allemagne hitlérienne et de l’Italie mussolinienne dans les années trente.

Les démocraties occidentales connaissent un premier échec lorsqu’elles laissent Mussolini conquérir l’Abyssinie (1934-1936) et Hitler réoccuper la Rhénanie (7 mars 1936). L’intime conviction des dirigeants britanniques et français que leurs concitoyens ne prendront jamais le risque de revivre les horreurs de la Première Guerre mondiale est à l’origine de leur non-intervention.

Deux ans plus tard, entre février et mars 1938, aucune tentative réelle n’est faite pour empêcher Hitler d’annexer l’Autriche (l’Anschluss). Pourtant, Neville Chamberlain, qui a entre-temps succédé à Stanley Baldwin au poste de Premier ministre britannique (mai 1937), n’hésite pas à qualifier ouvertement sa politique « d’apaisement actif «. Chamberlain rencontre Hitler à plusieurs reprises, ce dernier ayant exigé que la région frontalière de Tchécoslovaquie, les Sudètes, comptant quelque 3,5 millions d’habitants germanophones, soit rattachée à l’Allemagne. Le 30 septembre 1938, Chamberlain s’envole pour Munich en compagnie du Premier ministre français Édouard Daladier dans l’optique d’un ultime entretien avec Hitler, au cours duquel les accords de Munich sont signés. À son retour, Chamberlain exhibe fièrement le fameux document, déclarant qu’il a « sauvé la paix pour des générations «. Les termes de l’accord stipulent que la Tchécoslovaquie devra céder toutes les régions nommément désignées par une commission internationale, à condition qu’Hitler promette que ce sera sa dernière exigence territoriale en Europe. Cependant, moins de six mois plus tard, l’armée allemande entre à Prague (16 mars 1939) et la Tchécoslovaquie cesse d’exister.

L’apaisement prend fin le 31 mars 1939 quand, en réponse à de nouvelles exigences allemandes, le gouvernement britannique s’engage de manière unilatérale à garantir la sécurité de la Pologne. Nullement dissuadé, Hitler l’envahit pourtant le 1^er septembre, précipitant ainsi l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale.