Aristide BRIAND

(1862-1932). Fils d'un aubergiste breton installé à Nantes, il passe sa licence en droit et devient avocat à Saint-Nazaire. Socialiste, partisan de la grève générale, il fonde avec Jaurès le parti socialiste français qui s'oppose au marxisme de Jules Guesde. Député de Saint-Étienne (1902-1919) puis de Loire inférieure (1919-1932), il s'impose au Palais-Bourbon par son éloquence chaleureuse. 23 fois ministre et 11 fois président du Conseil, il se montre homme de conciliation en 1905 (lors de la séparation de l'Église et de l'Etat), en 1917 (tentative de paix), en 1921-1922 (essai d'aménagement des réparations), en 1925 (pacte de Locarno), en 1928 (p acte Briand-Kellogg) et en 1930 (projet d'union européenne). Prix Nobel de la paix en 1926, l'année de l'entrée de l'Allemagne à la SDN, il défend jusqu'à sa mort l'idée d'une sécurité collective fondée sur la négociation et le désarmement. En 1931, il est battu à la présidence de la République par Paul Doumer. Débraillé, affectant volontiers la nonchalance et l'improvisation, c'est plus un homme de contacts qu'un homme de dossiers. Intuitif, négociateur-né, toujours prêt à «arranger les choses, il détient le record de la navigabilité à travers les écueils parlementaires». Son idéalisme tempéré par le scepticisme le porte à construire la paix avec une «force tenace, dissimulée sous les dehors de l'ironie, de la bonne grâce et du talent»