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ARISTOTE (384-322 av. J.-C.): Organon, Livre III, Les Premiers Analytiques

Publié le 24/07/2010

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Il faut d'abord établir quel est le sujet de notre enquête et de quelle discipline elle relève : son sujet, c'est la démonstration, et c'est la science démonstrative dont elle dépend. Ensuite nous devons définir ce qu'on entend par prémisse, par terme, par syllogisme.    La prémisse est le discours qui affirme ou qui nie quelque chose de quelque chose, et ce discours est soit universel, soit particulier, soit indéfini. J'appelle universelle, l'attribution ou la non-attribution à un sujet pris universellement ; particulière, l'attribution ou la non-attribution à un sujet pris particulièrement ou non universellement ; indéfinie, l'attribution ou la non-attribution faite sans indication d'universalité ou de particularité: par exemple, les contraires rentrent dans la même science ou le plaisir n'est pas le bien.    J'appelle terme ce en quoi se résout la prémisse, à savoir le prédicat et le sujet dont il est affirmé, soit que l'être s'y ajoute, soit que le non-être en soit séparé.    Le syllogisme* est un discours dans lequel, certaines choses étant posées, quelque chose d'autre que ces données en résulte nécessairement par le seul fait de ces données. Par le seul fait de ces données : je veux dire que c'est par elles que la conséquence est obtenue ; à son tour, l'expression c'est par elles que la conséquence est obtenue signifie qu'aucun terme étranger n'est en plus requis pour produire la conséquence nécessaire."        * Aristote est l'inventeur de la logique formelle qui étudie la forme du raisonnement indépendamment de son contenu. Ses écrits logiques sont réunis sous le nom de Organon : Catégories (théorie des termes), De l'Interprétation (théorie des propositions), Premiers Analytiques (Théorie du Syllogisme), Seconds Analytiques (Théorie de la démonstration), Topiques (Théorie du raisonnement dialectique ou probable), Rhétorique (théorie du raisonnement oratoire ou persuasif). Ce système, ensuite figé par la tradition médiévale, est, chez Aristote, un travail inachevé et vivant. Si pour Platon la dialectique constituait le tout de la philosophie, Aristote abandonne très rapidement cet espoir ; la logique n'est que formelle, il y a de l'indémontrable (les axiomes par exemple).  Un syllogisme est un raisonnement qui fonde une conclusion sur deux propositions posées comme vraies:    Tous les hommes sont mortels  Or Socrate est un homme  Donc Socrate est mortel.    Un texte argumentatif peut comporter des syllogismes.    Le syllogisme peut parfois être un sophisme, autrement dit il semble logique, mais conduit à des absurdités. Il ne faudrait pas pour autant penser que les syllogismes sont toujours absurdes. La plupart du temps ils sont justes, logiques et donc corrects.    Voici quelques exemples de syllogismes non valides :    Tout ce qui est rare est cher,  un cheval bon marché est rare  donc un cheval bon marché est cher (!)

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