Devoir de Philosophie

Article de presse: Les réparations en France

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

3 août 1945 - Le 21 octobre 1944, le Gouvernement provisoire de la République française décide, la création d'une commission du coût de l'occupation, qui remet son rapport, le 3 août 1945 (publié dans Le Monde daté du 4), alors que les conférences de Yalta et Potsdam ont envisagé le problème des réparations des dommages de guerre causés par l'Allemagne nazie, et que de la commission internationale des réparations doit tenir sa première séance le 11 août à Moscou. Les réparations dues par l'Allemagne sont fixées à 20 milliards de dollars, dont la moitié pour l'URSS, 14 % pour la Grande-Bretagne, 12,5 % pour les Etats-Unis et 10 % pour la France, soit environ 250 milliards de francs 1945, ce qui paraît insuffisant à la commission française des réparations. En effet, celle-ci chiffre le total des dommages subis par la France du fait de l'occupation allemande à 1 400 milliards de francs 1939 ou 4 900 milliards de francs 1945, (soit, en appliquant le coefficient d'inflation, approximativement 2 800 à 3 000 milliards de francs 1994) non compris le travail forcé en France ou en Allemagne qui représente 12,5 milliards d'heures de travail, soit à peu près la même somme que les dégâts matériels. Il faudrait encore y ajouter, indique la commission, les dommages subis par les personnes, non mesurables en argent, tels que la surmortalité, la malnutrition et les mauvais traitements. La commission décompose ses évaluations en quatre sous parties, spoliations, destructions, autres dommages aux biens et dommages aux personnes, auxquelles s'ajoutent des charges spéciales d'un montant de 30 milliards de francs 1939. Les spoliations, avec 690 milliards de francs 1939, représentent la moitié des dommages; elles sont le fruit du régime d'exploitation systématique des pays occupés par l'Allemagne. " La France, indique la commission, pays qui offrait le plus de ressources, a été l'objet des recherches les plus méthodiques et des prélèvements les plus considérables, ces derniers opérés parfois par des actes directs d'enlèvement et de dépossession, mais le plus généralement sous une apparence contractuelle et par voie d'achats. Ces paiements étaient purement fictifs ". Ils résultaient de l'interprétation de l'article XVIII de la convention d'armistice qui prévoyait des versements du Trésor à la Reichskreditkasse pour l'entretien des troupes d'occupation allemandes en France. Du 25 juin 1940 au 10 mai 1941, l'indemnité est fixée à 400 millions de francs par jour, puis, du 11 mai 1941 au 10 novembre 1942, elle est diminuée à 300 millions, enfin du 11 novembre 1942 au 3 septembre 1944, le Trésor verse quotidiennement 500 millions de francs. Les destructions et autres dommages aux biens, représentant une somme de 615 milliards de francs 1939, comprennent tous les bombardements, sabotages et autres dégâts causés par les différentes armées sur le sol français. Enfin, les dommages aux personnes, hors déportation et travail forcé, concernent les pensions des 650 000 morts (dont 200 000 militaires) et des 585 000 invalides (dont 230 000 militaires). En conclusion, la commission française des dommages de guerre ajoute que la capacité de production agricole et industrielle de la France est tombée à moins de 50 % de celle de 1938. Cependant, indique la commission, " quelque graves que puissent apparaître ces diverses atteintes à ce potentiel, la France n'est pas touchée dans ses forces vives, et il lui suffirait de recevoir une certaine aide de démarrage, pour recouvrer son équilibre et apporter sa contribution à la reconstruction et à la prospérité du monde ". PATRICK EVENO Février 1994

Liens utiles