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Article de presse: L'escalade au Vietnam

Publié le 17/01/2022

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2-15 janvier 1967 - Lyndon Johnson est réélu. La situation au Sud ne cesse de se détériorer pour ses alliés. Les 7 et 11 février 1965, le Nord est attaqué parce que, dit-on officiellement, les Vietcongs ont bombardé des camps américains à Pleiku et à Qui-Nhon. Lors du raid du 8, le maréchal Ky commande les avions sud-vietnamiens participant à l'opération et consterne les Américains en faisant lancer les bombes n'importe où; en même temps, il complote à Saigon contre Khanh... qui sera finalement évincé. La " pagaille " continue donc, mais les Américains sont déterminés à atteindre leurs objectifs : c'est finalement le 2 mars que l'opération Rolling Thunder est lancée contre la RDV. Elle se poursuivra, coupée de quelques pauses, jusqu'en octobre 1968. Cette politique, dite des " représailles ", est destinée à vaincre au Nord un soulèvement essentiellement sudiste. Ainsi, sans déclaration de guerre, un pays du camp socialiste va être soumis à la plus formidable campagne de destruction aérienne que le monde ait connue. Seules les opérations de 1972 la dépasseront en violence. Plus encore que les offensives du Sud, cette stratégie va indigner l'opinion mondiale, et américaine en particulier. Mais ce combat n'est pas seulement nouveau par son ampleur il l'est par sa nature elle-même : jamais conflit n'avait encore été conduit ainsi, sans aucune " rencontre " physique des deux adversaires, réduits au " dialogue " des bombes et des fusées. La guerre purement technologique fait son entrée dans l'histoire. Le général Giap et son état-major sont contraints d'imaginer des répliques à des méthodes d'attaques complètement nouvelles pour eux l'armée se met à l'école de l'électronique, tandis que la population commence à creuser des millions et des millions de petits trous. L'objectif des Américains est de couper le Nord du Sud. Mais on sait bien à Washington qu'il faudra sans doute quelque temps avant d'y parvenir or la situation presse en deçà du 17e parallèle. A vrai dire, dès l'automne de 1964, cette période charnière entre toutes, il avait été décidé d'envoyer l'infanterie. Le général Westmoreland, commandant en chef au Vietnam, réclame d'urgence l'envoi de soixante-dix mille hommes au printemps 1965, les trois mille cinq cent cinquante premiers " marines " débarquent à Da-Nang. 550 000 Américains Par " paquets " plus ou moins gros, plus de cinq cent cinquante mille Américains vont être envoyés au Vietnam : un étranger pour trente habitants. Un étranger qui n'est pas n'importe quel étranger : il méconnaît le pays et sa culture il est riche, très riche, très bien équipé; il possède des moyens terrifiants, déverse ses dollars sur un petit peuple très pauvre il couvre le Sud d'un nombre incroyable de bases géantes et de postes plus modestes. Saigon, les villes côtières, celles des hauts plateaux, se peuplent de GI et, en conséquence, de réfugiés : ceux qui fuient les bombardements, les ratissages, ces dizaines de milliers d'opérations gigantesques-ainsi Junction City, dans le Tay-Ninh-ou à l'allure de patrouilles qui peuvent se terminer par un My-Laï. Le Nord est " traité " à la bombe le Sud est passé au rouleau compresseur de l'aviation, du napalm, de l'artillerie, de l'infanterie, des chars, des produits chimiques de divers types. Au choc des " valeurs " étrangères, la société explose de l'intérieur et de l'extérieur. Le régime local, ou ce qui en reste, est bien incapable, par essence, de la préserver. Au Nord, c'est tout le contraire qui se produit : attaqué uniquement-si l'on peut dire-à partir des airs, le régime tient solidement le village, la rizière, les écoles, la culture locale, mêlant tradition et révolution. Mais il va aussi, pour la première fois, massivement voler au secours des combattants du FNL, répliquant ainsi au débarquement des divisions présenté par Washington comme une réponse à l' " invasion du Sud par le Nord ". Puisque les Etats-Unis ont effacé de la carte le 17e parallèle, Ho Chi Minh ne se gêne plus. " Le Vietnam est un ", dit-il, et Giap ajoute : " Puisqu'il est un, tout comme notre peuple, les Vietnamiens ont le droit de se battre en n'importe quel endroit de leur territoire. " L'échec de la " guerre spéciale " a donc contraint les Américains à se lancer dans la " guerre locale ". Ils y associent quelques-uns de leurs alliés asiatiques : les Sud-Coréens surtout et, dans une mesure somme toute symbolique, les Australiens, les Néo-Zélandais, les Thaïlandais, et même les Philippins. Quelques Américains émettent des doutes dès le départ sur les chances de gagner cette nouvelle phase de l'engagement des Etats-Unis. Cependant Johnson, McNamara, Westmoreland franchissent le pas en juillet 1965: le conflit sera long et coûteux, mais il sera mené. Walt Rostow et McGeorge Bundy triomphent. Mais pourquoi va-t-on se battre ? John MacNaughton, assistant de McNamara, résume ainsi à l'intention de son " patron " les objectifs américains: il s'agit pour 70 % d'éviter aux Etats-Unis une défaite humiliante pour 20 % de préserver le Sud et les régions voisines d'une mainmise chinoise et enfin, pour 10 %, de " permettre au peuple vietnamien de bénéficier d'un genre de vie meilleur et plus libre "... Depuis l'été de 1965, le Sud est dirigé par deux généraux : Ky et Thieu. Le " folklore " de l'aviateur, admirateur déclaré de Hitler, finira plus tard par céder devant le " sérieux " du futur président, qui sera l'homme de la " vietnamisation ". Mais, en 1965-1966, l'armée de Saigon laisse les Américains faire le travail. Au sol, le général Westmoreland épuise ses troupes dans les opérations " de recherche et de destruction " et, dans les airs, l'aviation opère sans relâche, au Nord comme au Sud. Il pense, en juillet 1965, pouvoir vaincre " vers la fin de 1967 ". La CIA avertit cependant Washington: le Vietcong demeure puissant, et la guerre aérienne ne pourra faire plier la RDV. Elle n'est pas écoutée : Johnson accède à toutes les demandes de son commandant d'outre-mer, qu'il s'agisse de l'envoi de renforts ou du choix de nouvelles cibles au nord du 17e parallèle. Pendant ce temps, la population sud-vietnamienne se trouvant dans les zones contrôlées par le pouvoir central continue à bouger, apparemment peu sensible aux discours anticommunistes de son puissant protecteur. En mars 1966, elle se soulève à Hué sous la direction du général Nguyen Chanh Thi le général Ky, alors premier ministre, brise avec brutalité ce soulèvement à coloration bouddhiste. A Hanoi, chacun proclame alors que les Américains n'ont pas le " moral ". A cette époque pourtant, l'US Army n'est pas encore minée par la drogue et l'ennui. Par manque de moral, les communistes entendent absence totale de motivation, de rage de vaincre au nom d'un idéal. Bref, les Américains ont débarqué pour empêcher l'écroulement des " fantoches ", mais ils ne sauraient demeurer éternellement au Vietnam, et leur présence constitue le seul atout pour les " traîtres de Saigon ". Le corps expéditionnaire se heurte effectivement à forte partie : il tue beaucoup, certes, mais ne vainc pas. L'adversaire augmente la mise : désormais les divisions du Nord interviennent massivement, avec un armement de plus en plus perfectionné. Si le général Westmoreland demeure optimiste, les premiers craquements se font sentir à Washington avant même la fin de 1966. La résistance à la guerre s'organise, chez les jeunes surtout. Quant à McNamara, l'homme qui a " inventé " la fameuse 1redivision aéromobile de cavalerie, dotée de plusieurs centaines d'hélicoptères et engagée sur les hauts plateaux, il est soudain saisi par le doute. En octobre, Johnson reçoit de son secrétaire à la défense et de ses généraux des rapports parfaitement contradictoires pour McNamara, les raids ont échoué, la " pacification " aussi, et il faudrait songer à discuter avec l'adversaire. L'offensive du Têt L'année 1967 se termine mal pour les Américains : les communistes investissent Khe-Sanh, près du 17e parallèle et de la frontière du Laos, et font donner pour la première fois des blindés. Le siège sera long et coûteux le spectre d'un Dien-Bien-Phu réapparaît. Finalement, les Américains n'évacueront la base que grâce au pilonnage des B-52 il est des observateurs pour remarquer aussi que Hanoi a alors repris en termes modérés ses " quatre points " et a peut-être voulu éviter aux Américains une défaite trop humiliante. De toute façon, l'heure n'est pas à la négociation et, puisque Washington s'entête et que les élections sont proches aux Etats-Unis, Hanoi décide d'appuyer sur le bouton : à la fin de janvier 1968, c'est l'offensive du Têt. Le général Westmoreland dispose alors d'environ un demi-million d'hommes sur place, sans compter les unités sud-coréennes et sud-vietnamiennes il faut y ajouter la VIIe flotte et les cinquante-cinq mille aviateurs basés en Thaïlande. L'offensive généralisée affronte de façon foudroyante cette énorme force, touche en quelques heures toutes les villes, s'enfonce jusque dans l'ambassade des Etats-Unis et sur la citadelle de Hué. Les pertes sont très lourdes des deux côtés la population est une fois de plus durement éprouvée. Si dans de nombreux secteurs urbains les éléments d'avant-garde infiltrés ont trouvé d'importants soutiens, le Front ne prend pas pour autant le pouvoir. La " pacification " des campagnes est balayée il apparaît vite cependant que le FNL n'a pas encore emporté la victoire. Lyndon Johnson parle trop rapidement du total échec des insurgés à Hanoi on déclare, deux semaines après le début des combats, que le rapport des forces politiques et militaires a été radicalement modifié. Un nouveau mouvement naît d'autre part au Sud : l'Alliance des forces nationales, démocratiques et de paix, destinée à attirer les éléments modérés des villes. Il se fondra en juin 1969 avec le Front au sein du gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP), dirigé par l'architecte Huynh Tan Phat, cependant que Mme Nguyen Huu Tho restera président du FNL et deviendra président du conseil des " sages " de la République du Vietnam du Sud. Si l'offensive du Têt n'a pas permis à Hanoi et au Front d'en terminer tout de suite (mais ne se fait-on pas en Occident des illusions au sujet de leurs prétendues intentions ?), elle a eu pour effet immédiat de placer Washington au pied du mur : pour Johnson, il faut soit admettre que la " guerre locale " a échoué et que l'engagement militaire des Etats-Unis a atteint ses limites, soit recourir à la mobilisation. Mais l'Amérique, des contestataires chevelus jusqu'à Wall Street, est lasse du conflit. Or le général Westmoreland réclame encore deux cent mille hommes. Serait-ce suffisant ? Un haut fonctionnaire du Pentagone écrit : " Nous savons qu'en dépit d'un corps expéditionnaire de cinq cent mille hommes, du largage de 1200000 tonnes de bombes par an, de quarante mille sorties aériennes par an, de deux cent mille soldats ennemis tués au combat, etc., le contrôle que nous exerçons sur le pays et les zones urbaines n'est désormais pas plus efficace qu'il ne l'était avant août 1965. La vérité est que nous stagnons et qu'il faut élaborer une nouvelle stratégie. " Mais laquelle ? Les choses se précipitent à Washington : McNamara donne sa démission, il est remplacé par Clark Clifford, ami de longue date du président " faucon " dont on dit qu'il est en train de se muer en " colombe ": le général Westmoreland est rappelé du Vietnam, où lui succède le général Abrams. De nombreux responsables civils pressent Lyndon Johnson de changer de cap. Arthur Goldberg, représentant permanent aux Nations unies, demande l'arrêt des raids contre la RDV. Johnson, désorienté, usé, aussi loin du Vietnam qu'au moment de sa visite à Diem en 1961, abandonne alors brusquement la partie : le 31 mars, il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections et que les raids contre la RDV cessent immédiatement au nord du 20e parallèle. Le 3 avril, Hanoi accepte de participer à une conférence de la paix. Un certain type d'engagement américain a vécu. La guerre va-t-elle pour autant bientôt cesser ? Méfiants à l'égard des Américains, toujours sur le qui-vive, Xuan Thuy, Ha Van Lau, Nguyen Thanh Lê, d'autres négociateurs nord-vietnamiens encore, ne croient sans doute pas, lorsqu'ils s'envolent alors pour Paris, qu'ils devront s'y installer pour plus de quatre ans. Ils avaient prévu de vivre dans des chambres d'hôtel rapidement, ils opteront pour l'ancienne résidence de Maurice Thorez à Choisy-le-Roi... Ils apprennent à connaître Averell Harriman et à discuter en " privé ". L'été est dur : autour de la table de conférence, mais aussi au Vietnam, car les combats continuent, et l'US Air Force concentre maintenant tous ses raids entre les 17e et 20e parallèles. En septembre et en octobre, les activités se ralentissent pourtant sur le terrain. Début novembre, comme en un discours d'adieu, Johnson arrête inconditionnellement tous les raids contre la RDV, qui accepte de son côté la participation à la conférence des représentants de Saigon, à laquelle elle s'était opposée jusqu'alors. L'accord n'empêche pas l'élection de Richard Nixon le 7 novembre, mais il ouvre la voie à la négociation à quatre : Saigon entre en piste, mais aussi le FNL (bientôt transformé en GRP), et Mme Binh sort de la clandestinité avec son collègue Tran Buu Kiem. JACQUES DECORNOY Le Monde du 25 janvier 1973

« 1966, l'armée de Saigon laisse les Américains faire le travail.

Au sol, le général Westmoreland épuise ses troupes dans lesopérations " de recherche et de destruction " et, dans les airs, l'aviation opère sans relâche, au Nord comme au Sud.

Il pense, enjuillet 1965, pouvoir vaincre " vers la fin de 1967 ".

La CIA avertit cependant Washington: le Vietcong demeure puissant, et laguerre aérienne ne pourra faire plier la RDV.

Elle n'est pas écoutée : Johnson accède à toutes les demandes de son commandantd'outre-mer, qu'il s'agisse de l'envoi de renforts ou du choix de nouvelles cibles au nord du 17 e parallèle.

Pendant ce temps, la population sud-vietnamienne se trouvant dans les zones contrôlées par le pouvoir central continue à bouger, apparemment peusensible aux discours anticommunistes de son puissant protecteur.

En mars 1966, elle se soulève à Hué sous la direction dugénéral Nguyen Chanh Thi le général Ky, alors premier ministre, brise avec brutalité ce soulèvement à coloration bouddhiste. A Hanoi, chacun proclame alors que les Américains n'ont pas le " moral ".

A cette époque pourtant, l'US Army n'est pasencore minée par la drogue et l'ennui.

Par manque de moral, les communistes entendent absence totale de motivation, de rage devaincre au nom d'un idéal. Bref, les Américains ont débarqué pour empêcher l'écroulement des " fantoches ", mais ils ne sauraient demeurer éternellementau Vietnam, et leur présence constitue le seul atout pour les " traîtres de Saigon ". Le corps expéditionnaire se heurte effectivement à forte partie : il tue beaucoup, certes, mais ne vainc pas.

L'adversaireaugmente la mise : désormais les divisions du Nord interviennent massivement, avec un armement de plus en plus perfectionné. Si le général Westmoreland demeure optimiste, les premiers craquements se font sentir à Washington avant même la fin de1966.

La résistance à la guerre s'organise, chez les jeunes surtout.

Quant à McNamara, l'homme qui a " inventé " la fameuse1redivision aéromobile de cavalerie, dotée de plusieurs centaines d'hélicoptères et engagée sur les hauts plateaux, il est soudainsaisi par le doute.

En octobre, Johnson reçoit de son secrétaire à la défense et de ses généraux des rapports parfaitementcontradictoires pour McNamara, les raids ont échoué, la " pacification " aussi, et il faudrait songer à discuter avec l'adversaire. L'offensive du Têt L'année 1967 se termine mal pour les Américains : les communistes investissent Khe-Sanh, près du 17 e parallèle et de la frontière du Laos, et font donner pour la première fois des blindés.

Le siège sera long et coûteux le spectre d'un Dien-Bien-Phuréapparaît. Finalement, les Américains n'évacueront la base que grâce au pilonnage des B-52 il est des observateurs pour remarquer aussique Hanoi a alors repris en termes modérés ses " quatre points " et a peut-être voulu éviter aux Américains une défaite trophumiliante.

De toute façon, l'heure n'est pas à la négociation et, puisque Washington s'entête et que les élections sont proches auxEtats-Unis, Hanoi décide d'appuyer sur le bouton : à la fin de janvier 1968, c'est l'offensive du Têt. Le général Westmoreland dispose alors d'environ un demi-million d'hommes sur place, sans compter les unités sud-coréenneset sud-vietnamiennes il faut y ajouter la VII e flotte et les cinquante-cinq mille aviateurs basés en Thaïlande.

L'offensive généralisée affronte de façon foudroyante cette énorme force, touche en quelques heures toutes les villes, s'enfonce jusque dans l'ambassadedes Etats-Unis et sur la citadelle de Hué.

Les pertes sont très lourdes des deux côtés la population est une fois de plus durementéprouvée.

Si dans de nombreux secteurs urbains les éléments d'avant-garde infiltrés ont trouvé d'importants soutiens, le Front neprend pas pour autant le pouvoir.

La " pacification " des campagnes est balayée il apparaît vite cependant que le FNL n'a pasencore emporté la victoire. Lyndon Johnson parle trop rapidement du total échec des insurgés à Hanoi on déclare, deux semaines après le début descombats, que le rapport des forces politiques et militaires a été radicalement modifié.

Un nouveau mouvement naît d'autre part auSud : l'Alliance des forces nationales, démocratiques et de paix, destinée à attirer les éléments modérés des villes.

Il se fondra enjuin 1969 avec le Front au sein du gouvernement révolutionnaire provisoire (GRP), dirigé par l'architecte Huynh Tan Phat,cependant que Mme Nguyen Huu Tho restera président du FNL et deviendra président du conseil des " sages " de la Républiquedu Vietnam du Sud. Si l'offensive du Têt n'a pas permis à Hanoi et au Front d'en terminer tout de suite (mais ne se fait-on pas en Occident desillusions au sujet de leurs prétendues intentions ?), elle a eu pour effet immédiat de placer Washington au pied du mur : pourJohnson, il faut soit admettre que la " guerre locale " a échoué et que l'engagement militaire des Etats-Unis a atteint ses limites, soitrecourir à la mobilisation. Mais l'Amérique, des contestataires chevelus jusqu'à Wall Street, est lasse du conflit.

Or le général Westmoreland réclameencore deux cent mille hommes.

Serait-ce suffisant ? Un haut fonctionnaire du Pentagone écrit : " Nous savons qu'en dépit d'un. »

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