Ashikaga Yoshimitsu
Publié le 08/02/2013
Extrait du document
Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408), troisième shogun Ashikaga, qui a gouverné le Japon de 1368 à 1394.
Petit-fils du premier shogun Ashikaga Takauji (1305-1358), Ashikaga Yoshimitsu n’a que neuf ans lorsqu’il est désigné, à la mort de son père Yoshiakira, héritier du pouvoir.
Descendant de la famille impériale par sa mère, il s’implique dans la vie aristocratique de la cour, au point de devenir en 1378 grand conseiller (dainagon), en 1381 tiers-ministre (naidaijin), ministre de gauche (sadaijin) en 1382, et enfin ministre des Affaires suprêmes (daijôdaijin) en 1394. Il se retire alors, prend l’habit de moine et laisse le pouvoir à son fils Ashikaga Yoshimochi (1386-1428).
Son règne relativement long est sans doute le plus brillant de la période de Muromachi. Il parvient, pour un temps, à mater les révoltes incessantes des clans guerriers des provinces. Il réussit notamment à rétablir son autorité sur les provinces du sud-ouest du Japon et à faire cesser la piraterie en direction des côtes chinoises et coréennes, ce qui permet la reprise des relations commerciales officielles avec la Chine des Ming. Les Japonais vont profiter d’un commerce fructueux jusqu’en 1411, date à laquelle le fils de Yoshimitsu refuse la poursuite de relations jugées infamantes — paiement d’un « tribut « à l’empereur de Chine, en échange de « cadeaux «. Les raids des pirates japonais (wako) reprennent alors. Yoshimitsu met également fin en 1392 à la division de la cour impériale, en proposant que l’empereur régnant soit à chaque génération choisi alternativement entre les deux lignées (voir période Nanbokucho).
Sur le plan artistique, le règne de Yoshimitsu est d’une richesse exceptionnelle. Le bouddhisme zen, qui connaît alors son apogée avec la mise en place du système des « cinq montagnes «, inspire la construction de nombreux palais aux lignes sobres et élégantes, parmi lesquels le plus célèbre est sans doute le Kinkaku-ji, « Pavillon d’or «. C’est dans cette résidence que Yoshimitsu se retire à la fin du xive siècle. Toujours influent en politique, il passe les dernières années de sa vie à protéger et encourager les arts et les lettres, permettant notamment l’émergence du théâtre nô du dramaturge Zeami.