Austerlitz, bataille d'

Austerlitz, bataille d', combat armé qui a opposé, le 2 décembre 1805, les troupes de Napoléon I^er aux armées russo-autrichiennes, respectivement commandées par les empereurs Alexandre I^er et François II.

Première grande victoire de Napoléon (avant Iéna, en 1806, et Wagram, en 1809), la « bataille des Trois Empereurs «, comme on la surnomme, s’est déroulée à proximité d'une localité de Moravie, Austerlitz (aujourd'hui Slavkov en République tchèque).

La victoire de Napoléon à Austerlitz a eu lieu un an jour pour jour après son couronnement impérial (2 décembre 1804). Conséquence de la politique britannique visant à réduire l'influence française en Europe, elle a marqué le début de la reconstitution provisoire de l'empire d'Occident.

En 1803, le conflit entre la France et la Grande-Bretagne se rallume, et Napoléon fait alors rassembler 150 000 hommes — la Grande Armée — dans le nord de la France, autour du camp de Boulogne. Lorsque l'Angleterre obtient l'alliance de l'Autriche et de la Russie, Napoléon ordonne à une partie de ses troupes de se diriger vers le Rhin. Le 20 octobre 1805, l'armée napoléonienne, forte de près de 70 000 hommes, remporte une première victoire sur les Autrichiens à Ulm, en Bavière, puis, le 15 novembre, entre dans Vienne sans rencontrer de résistance. Elle se dirige ensuite vers le nord, en direction d'Olmütz, en Moravie, où les forces autrichienne et russe ont fait leur jonction. Après l'échec maritime de Trafalgar (21 octobre 1805), l'objectif de Napoléon est de remporter une brillante victoire terrestre sur la Russie et l'Autriche avant que la Prusse (forte de 90 000 hommes occupant le plateau de Pratzen, à l'ouest d'Austerlitz) ne rejoigne la coalition.

Le 2 décembre 1805, comme l'espère Napoléon, les troupes russes du maréchal Mikhaïl Ilarionovitch Koutouzov attaquent le flanc droit de l'armée française — que l'empereur a volontairement dégarni — afin de lui couper la route vers Vienne. Conformément à la manœuvre de Napoléon, le gros des troupes françaises, sous le commandement du maréchal Nicolas Soult, monte alors à l'assaut du plateau de Pratzen vers 8 heures 30 afin de tirer parti du brouillard matinal.

Rapidement conquis par les Français, le plateau ne peut être repris par les Austro-Russes, dont la contre-offensive est réduite en quelques heures. Dès la fin de la journée, la bataille se termine sur une victoire française : les coalisés ont perdu 37 000 hommes et toute leur artillerie (dont le bronze est ensuite utilisé pour l'édification de la colonne Vendôme, à Paris), et les Français 8 000 soldats.

Les conséquences de cette éclatante victoire sont nombreuses et préparent le terrain à l'expansion française en Europe. Le 6 décembre, les troupes russes se retirent en direction de la Pologne, tandis que François II demande un armistice à la France. L'armée russe doit quitter l'Autriche, et François II est contraint de signer, le 26 décembre 1805, le traité de Presbourg qui entérine la disparition du Saint Empire romain germanique et reconnaît la souveraineté française sur l'Italie. Des dispositions territoriales attribuent également la Vénétie à la France ; la Bavière, qui s'est rapprochée de la France dès 1801, est érigée en royaume (tout comme le Wurtemberg) et reçoit le Tyrol, le Voralberg et le Trentin.

Enfin, en affaiblissant l'Autriche, la bataille d'Austerlitz signe la dislocation de la troisième coalition, qui a rassemblé l'Autriche, l'Angleterre et la Russie contre la France. Dès l'année suivante cependant, une quatrième coalition est formée autour de l'Angleterre, de la Russie et de la Prusse.