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Auteurs: KIERKEGAARD

Publié le 22/02/2012

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kierkegaard

Né en 1813 à Copenhague, Kierkegaard est avant tout un penseur religieux. En 1837, il rencontre Régine Olsen, se fiance avec elle, mais rompra brutalement pour des raisons que nous serions tentés de rapprocher de celles qui motivent les actes du héros de son roman philosophique Le Journal du séducteur (1843). Il soutient sa thèse de doctorat de philosophie l'année suivante : Le Concept d'ironie constamment rapporté à Socrate. Dès 1843, sa prolixité n'a d'égale que son succès : Ou bien . ou bien (1843), Crainte et Tremblement (1843), Le Concept d'angoisse (1844), Les stades sur le chemin de la vie (1845), le Post-Scriptum aux miettes philosophiques (1846). Après 1848, il attaque violemment l'Église officielle ainsi que les théologiens. Le 20 octobre 1855, il s'effondre dans la rue, puis meurt, le 11 novembre de la même année en repoussant le pasteur, estimant que tous les prêtres ne sont que des fonctionnaires. La réflexion de Kierkegaard s'organise autour d'une lutte sans cesse renouvelée contre la philosophie de  Hegel et contre la pensée hégélienne qui imprègne toute la culture de son temps. Kierkegaard, anti-philosophe et penseur religieux qui se réfère essentiellement à l'enseignement du Christ, n'entrevoit de salut que dans le retour à un christianisme authentique et individuel, éloigné des Églises officielles. Il se nourrit de la Bible où il puise amplement son inspiration. Enfin, dans l'horizon culturel de ce grand penseur danois, il y a toujours le théâtre, la musique, et tout particulièrement celle de Mozart.

Au système philosophique abstrait, universel et objectif de Hegel, Kierkegaard oppose la vérité de l'existence individuelle et la subjectivité. Aussi le tient-on pour le premier philosophe existentialiste. L'existence est ici définie comme vécu humain concret et subjectif et comme jaillissement irréductible aux concepts. La subjectivité forme ainsi une intériorité du sujet individuel qui a pour objectif l' accomplissement spirituel. Devenir subjectif représente la plus haute tâche assignée à chaque homme. L'angoisse définit un état affectif où s'affrontent deux possibilités : un état produit par le vertige de notre liberté, et un état lié au péché. Kierkegaard souligne, dans toute son ouvre, le caractère irréductible de l'existence individuelle. L'existence est l'instant de la vie dans son éclatement vertigineux, ce que la pensée abstraite ne peut saisir. L'existence n'a donc rien à voir avec un système logique, avec un ensemble total et enchaîné de notions comme celui de Hegel. Face au système et à l'objectivité abstraite qui emprisonnent l'existence, Kierkegaard ne cesse de reprendre l'idée selon laquelle seule la subjectivité est la vérité. Mais alors, quelle est la subjectivité authentique ? Le philosophe danois définit trois stades de l'évolution de la subjectivité : - le stade " esthétique " où l'individu s'éparpille dans l'instant tel Don Juan ; - ensuite, le stade " éthique " où il organise son existence de manière plus continue ; - enfin, le stade " religieux " où l'homme peut enfin atteindre une vérité profonde et authentique à travers l'angoisse qui éduque l'homme. Cette subjectivité religieuse ne constitue pas un repos mais une passion au sens le plus fort du terme, foi douloureuse, croyance déchirée de l'homme qui prend la vie et la mort au sérieux. Cette théologie négative n'a pas fait qu'ouvre de théologie, elle a également engendré des effets spéculatifs. Elle a dégagé les notions de négation et d'intériorité en leur conférant une valeur philosophique. En pensant l'irréductibilité de l'existence, Kierkegaard indique un paradoxe où l'homme n'a que faire des réponses abstraites et générales de la philosophie car, face à la violence qui règne dans le monde, à la souffrance et à la mort, il a besoin qu'on réponde aux attentes de sa vie qui sont celles d'une existence pleine et entière. L'originalité de cette philosophie tient dans le fait d'avoir voulu que la pensée trouve une forme et un style susceptibles de témoigner, par l'existence, de la marque propre de la subjectivité qui se donne à lire jusque dans le langage.

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