Auteurs: PASCAL
Publié le 22/02/2012
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Le génie de Pascal frappe par sa diversité : génie scientifique qui invente une machine à calculer, se livre à des expériences de physique, résout de grands problèmes mathématiques ; mais aussi penseur étonnant, tour à tour théologien, philosophe, rhéteur, logicien. Pascal aborde ces divers domaines dans des ouvres de circonstance, ce qui lui donne un caractère d'écrivain " engagé ", mais toujours au service d'une vérité supérieure à l'actualité des discours, qu'elle soit vérité scientifique, morale ou religieuse. Toute son ouvre témoigne ainsi de la quête qui anima sa brève existence. Pascal est né en 1623 à Clermont-Ferrand. À la mort de sa mère en 1625, il reste seul avec son père, de petite noblesse, cultivé et amoureux du savoir, et ses deux sours. La famille s'installe à Paris en 1631 et fréquente les milieux scientifiques. De son père, Pascal apprend les humanités et les sciences. Élève surdoué, il ne reçoit donc pas la culture scolaire de son époque, héritière du Moyen Âge, et ignorante de l'esprit moderne ; il rentre immédiatement dans un univers culturel où le précèdent les pionniers des temps modernes, comme Galilée, Descartes ou Fermat. Ce développement intellectuel va de pair avec une évolution religieuse : en 1646, à Rouen, toute la famille se convertit au christianisme austère de Port-Royal. Pascal, modéré jusque là, prend conscience de la pleine signification de la condition chrétienne. Sa foi devient militante et apologétique. Toutefois, il reste dans le monde encore sept ans pendant lesquels il se livre à des activités scientifiques célèbres comme ses expériences sur le vide ou le calcul des probabilités. En 1654, après l'expérience mystique de la " nuit du Mémorial ", Pascal s'engage à vivre selon l'Évangile, oubliant tout hormis Dieu, non " le Dieu des philosophes et des savants ", mais le Dieu sensible au cour, celui d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Dès lors, Pascal se consacre à l'apologie de la religion chrétienne. De ce travail, seuls subsistent des fragments, les Pensées, rassemblés et classés par Port-Royal après sa mort, survenue en 1662 à la suite d'une maladie longue et douloureuse. Mais pourquoi une apologie du christianisme ? Pour montrer que le recours à la foi est rendu nécessaire par l'échec de la philosophie. Ce projet s'esquisse déjà dans l'Entretien avec Monsieur de Saci sur Épictète et Montaigne, en 1655. La philosophie, qui prétend nous offrir bonheur et sagesse, s'avère incapable de tenir ses promesses. Cet échec montre que l'homme ne peut obtenir ces biens par lui-même ; il a besoin du soutien de Dieu. Quiconque refuse cette aide surnaturelle se livre à l'orgueil, principe de tous les maux, ou renonce à tout espoir d'une vérité définitive, en sombrant dans cette indolence de l'âme qu'est le scepticisme. En prenant pour point de départ les limites de la philosophie, Pascal choisit donc de convertir un public bien défini : il s'adresse aux gens du monde, chrétiens et libertins cultivés, humanistes et scientifiques, pour les mettre dans une situation critique, premier pas vers la foi. L'ennemi suprême de la foi, en effet, n'est pas l'athéisme mais l'indifférence religieuse. Cette indifférence doit être muée en inconfort, puis en position intenable. L'inconfort s'installe lorsque la raison s'aperçoit qu'elle ne peut pas plus démontrer l'existence que l'inexistence de Dieu. Il s'aggrave quand l'homme reconnaît sa misère et est mis en situation où il ne se suffit plus à lui-même, ainsi plongé dans un malaise existentiel qui l'oblige à se préoccuper de son salut. Vivre devient un pari sur l'existence de Dieu : il est impossible d'être indifférent lorsque nous sommes mis en situation de parier sur l'existence ou sur l'inexistence de Dieu. Ainsi, parier pour Dieu permet de découvrir un Dieu caché qui nous est présent à travers certaines images et certaines figures de la nature, dans les Écritures, et dans l'Histoire. Vivre avec Dieu, c'est apprendre à le déchiffrer partout autour de nous et en nous, à la lumière de la foi. C'est par le portrait de notre condition que Pascal nous est proche : le contraste entre la grandeur et la petitesse de l'homme s'impose comme une pensée d'une permanente actualité.
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