Bergeron, André

Bergeron, André (1921- ), secrétaire général de la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) de 1963 à 1989.

Né à Suarce (Territoire de Belfort), issu d’un milieu populaire, André Bergeron obtient son certificat d’études et devient ouvrier typographe en 1936. Membre à 15 ans de la Confédération générale du travail (CGT) réunifiée, il rejoint Force ouvrière lors de la scission de 1947 et succède en 1963 à Robert Bothereau au secrétariat général du syndicat. Homme de compromis qui se veut opposé aux systèmes et aux idéologies, il persiste sur la voie tracée par son prédécesseur et se fait le défenseur d’une pratique réformiste et « réaliste « de l’action syndicale.

En retrait lors de la crise de mai 1968, il signe dès décembre 1969 le contrat de progrès proposé par EDF après avoir été l’unique signataire de l’accord sur la 4^e semaine de congés payés en mai 1965. Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et du patronat dans les années soixante-dix, il n’en condamne pas moins les politiques d’austérité mises en œuvre par Jean-Pierre Fourcade (1974) puis Raymond Barre (1976). Membre du Parti socialiste (PS), il dénonce l’entrée des ministres communistes au gouvernement (1981), condamne l’orientation autogestionnaire des lois Auroux (1982) et désapprouve le tournant de la rigueur (1983).

Son action contribue à renforcer une Confédération qui, avec 25,16 p. 100 des voix aux élections pour la désignation des caisses de la Sécurité sociale (1983) devance alors la Confédération française démocratique du travail (CFDT). Sa stratégie est cependant remise en cause par une opposition qui, autour de Marc Blondel, plaide pour une relance de l’action revendicative et est à l’origine du refus de signer l’accord interprofessionnel sur la flexibilité du travail (1984). C’est une organisation profondément divisée qu’il quitte en février 1989.