Initiation
Tout commence, bien entendu, par la lecture des textes. L'oeuvre d'Albert Camus est publiée aux éditions Gallimard. Les textes que nous avons étudiés figurent dans la collection de poche «Folio «.
En ce qui concerne les livres qui introduisent à l'oeuvre de Camus, on signalera tout particulièrement :
Morvan Lebesque : Camus par lui-même (Seuil, 1963), le titre consacré à Camus dans la collection de référence des « Ecrivains de toujours «.
Roger Grenier : Albert Camus, soleil et ombre, (« Folio «, Gallimard, 1987), un livre qui aborde dans l'ordre chronologique les publications successives de Camus et permet donc de suivre de manière précise l'itinéraire de l'écrivain.
Roger Quilliot : La Mer et les prisons (Gallimard, 1970), le premier et le plus remarquable sans doute des livres qui aient été consacrés à Albert Camus.
Approfondissement
L'intelligence des textes étudiés passe d'abord par la lecture des autres textes de Camus. Tout particulièrement les essais avec Le Mythe de Sisyphe et L'Homme révolté. Toute approche un peu poussée de l'oeuvre de Camus nécessite l'acquisition de l'édition de celle-ci réalisée par Roger Quilliot pour la Pléiade. Le premier volume réunit théâtre, récits, nouvelles. Le second rassemble les essais. Chaque oeuvre est présentée, annotée et accompagnée de textes complémentaires — articles, entretiens, critiques, etc. — qui l'éclairent. Le travail réalisé est remarquable et constitue l'une des réussites les plus indiscutables de cette collection de prestige qu'est la Pléiade.
De nombreux ouvrages introductifs ou textes critiques ont été consacrés aux livres de Camus que nous avons étudiés. On citera :
sur L'Etranger:
Pierre-Louis Rey, L'Etranger, « Profil «, Hatier, 1991, étude de synthèse.
Robert Champigny, Sur un héros païen, Gallimard, 1959, un classique qui présente les différents visages du personnage central.
Jean-Paul Sartre, «Explication de L'Etranger«, Situations I, Essais critiques, Gallimard, 1947, la première grande étude de L'Etranger, un modèle d'intelligence critique et de discernement. Sartre lit L'Etranger à la lumière du Mythe de Sisyphe.
Brian T. Fitch, « L'Etranger « d'Albert Camus, Larous-se/Université. L'auteur propose une synthèse précieuse des différentes interprétations de l'oeuvre qui ont été formulées. Le roman apparaît dans sa complexité et son ambiguïté.
sur La Peste:
Pol Gaillard, La Peste, «Profil «, Hatier, 1972. Dans cette très utile introduction, on lira tout particulièrement les analyses qui éclairent le passage de la première à la seconde version du roman.
Jacqueline Lévi-Valensi, « La Peste « d'Albert Camus, «Foliothèque «, Gallimard, 1991. Des analyses et un dossier qui permettent une approche très large du roman.
Véronique Anglard, La Peste, «Balises «, Nathan, 1990. Des résumés et des commentaires qui permettent de suivre le déroulement du roman tout en proposant une vision d'ensemble de celui-ci.
Edward J. Hugues, Camus, La Peste, Glasgow Intro-ductory Guides to French Literature, 1988. Une excellente introduction qui démontre l'intérêt manifesté par la critique britannique pour l'oeuvre de Camus.
sur Les Justes :
Madeleine Bouchez, Les Justes, «Profil«, Hatier, 1974. Etude de synthèse.
Raymond Gay-Crosier, Les envers d'un échec. Etude sur le théâtre d'Albert Camus, «Bibliothèque des Lettres modernes«, Minard, 1967. Un chapitre est consacré aux Justes sous le titre de «La catastrophe de Kaliayev «.
sur La Chute :
Pierre-Louis Rey, La Chute, «Profil «, Hatier, 1970. Etude de synthèse.
Sur « La Chute «, Revue des lettres modernes, n° 238244, 1970. On lira tout particulièrement « La Chute, ou la parole en procès« par Jacqueline Lévi-Valensi et «Clamence et son masque « par Roger Quilliot.
Pierre-Georges Castex, Albert Camus et L'Etranger, Corti.
Spécialisation
Certains textes de Camus ne figurent pas dans l'édition de la Pléiade et sont cependant importants pour qui veut connaître à fond l'oeuvre étudiée.
Ainsi :
Albert Camus, La Mort heureuse, «Cahiers Albert Camus «, Gallimard, 1970. Le premier roman .de Camus que de nombreux liens unissent à L'Etranger.
Les Carnets de Camus, dans lesquels on trouve des notes et des remarques décisives pour l'intelligence de l'oeuvre ont également été publiés en trois volumes. Le premier couvre la période : mai 1935-février 1942; le second : janvier 1942-mars 1951; le dernier : mars 1951-décembre 1959.
La biographie la plus complète est celle publiée en 1978 par Herbert R. Lottman aux éditions du Seuil et qui figure en collection de poche. Le livre est pratiquement dépourvu de toute analyse littéraire mais, particulièrement vivant, il fait revivre, avec un luxe de détails impressionnant, l'existence de Camus. On peut lire cet ouvrage d'une traite comme un roman. On peut également s'y reporter pour comprendre le contexte dans lequel les oeuvres de Camus ont été élaborées.
Enfin, il faut signaler la collection des «Cahiers Albert Camus« aux éditions Gallimard. Textes inédits de Camus ou analyses y sont présentés. La collection compte les titres suivants :
1. La Mort heureuse, roman.
2 Paul Viallaneix : Le premier Camus, suivi d'Ecrits de
jeunesse d'Albert Camus.
3. Fragments d'un combat (1938-1940) — Articles d'Alger Républicain.
4. Caligula (version de 1941), théâtre.
5. Albert Camus : oeuvre fermée, oeuvre ouverte? Actes du colloque de Cerisy (juin 1982).
6. Albert Camus éditorialiste à L'Express (mai 1955-février 1958).