Bigeard, Marcel

Bigeard, Marcel (1916- ), général et homme politique français, dont le nom reste associé aux guerres d'Indochine et d'Algérie.

Né à Toul (Meurthe-et-Moselle), Marcel Bigeard devient employé de banque, avant de s’engager dans les corps francs au début de la Seconde Guerre mondiale, où il est blessé par les Allemands et fait prisonnier en 1940. L'année d'après, il parvient à s'évader et à gagner la France libre au Sénégal. Dans le cadre de la réorganisation militaire de la Résistance intérieure, il est parachuté en France comme chef de mission en 1944. Resté dans l'armée à la Libération, il rejoint les parachutistes avec lesquels il participe à la guerre d'Indochine. Envoyé dans la cuvette de Diên Biên Phu, il reste après la défaite six mois prisonnier des Viêt-minh, avant d'être libéré. Dès 1956, il est nommé en Algérie, avec le grade de colonel. Sous les ordres du général Massu, il prend une part active en 1957 à la bataille d'Alger, où avec ses « paras «, il parvient à capturer l'un des principaux dirigeants du Front de libération nationale (FLN), Larbi Ben M'Hidi, portant ainsi un coup très dur à l'organisation indépendantiste. Mais ses prises de position en faveur de l'Algérie française, qui témoignent d'une sympathie certaine envers les ultras, notamment lors de la semaine des Barricades, lui valent d'être rappelé en métropole en 1960. Il est cependant promu général de brigade en 1967 puis de division en 1971, avant de prendre le commandement des forces françaises du sud de l'océan Indien.

Élevé au grade de général de corps d'armée en 1974, il est nommé par le Premier ministre, Jacques Chirac, secrétaire d'État auprès du ministère de la Défense de 1975 à 1976 et doit faire face à l'agitation des appelés dans les casernes qui forment des comités de soldats. Député de Toul de 1978 à 1988, il est surtout connu pour ses prises de position tranchées, son franc-parler et son humour abrupt, qui lui valent un certain succès auprès du grand public.