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Biya, Paul

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Biya, Paul (1933- ), président du Cameroun depuis 1982.

2   L’ACCESSION AU POUVOIR

Né dans le village de Mvomékaa, au sud du pays, Paul Biya commence sa scolarité dans des missions catholiques, puis poursuit ses études au lycée Général-Leclerc de la capitale Yaoundé. Il effectue ses études supérieures à Paris, à la Sorbonne et à l’Institut d’études politiques. Diplômé en droit, il rentre au Cameroun en 1962, alors que le pays vient d’accéder à l’indépendance, et gravit les échelons du pouvoir, dans l’ombre du président Ahmadou Ahidjo. Après plusieurs nominations, du ministère de l’Aide au développement à celui de l’Éducation, puis comme ministre d’État, et enfin comme secrétaire général de la présidence, il devient Premier ministre en 1975. Lorsqu’en 1982 le président Ahidjo démissionne pour raisons de santé, il remet le pouvoir à Paul Biya, tout en restant le chef du parti unique, l’Union nationale camerounaise (UNC).

Paul Biya entreprend de se débarrasser de certains des fidèles et des ministres nordistes de son prédécesseur pour les remplacer par des hommes du Sud, suscitant une forte hostilité dans les rangs de l’ancien pouvoir. En 1983, il annonce l’existence d’un complot fomenté par Ahmadou Ahidjo, qui fuit immédiatement le pays et démissionne de la présidence du parti.

Pour consolider son pouvoir personnel, Paul Biya abolit la fonction de Premier ministre. Élu président de la République à une majorité écrasante en janvier 1984, il échappe à un second coup d’État au mois d’avril suivant.

3   UN RÈGNE SANS PARTAGE

En 1985, Paul Biya change le nom de l’Union nationale camerounaise en Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Tout en promettant une libéralisation du régime politique, il exclut de fait toute possibilité de réelle opposition dans le processus électoral. Ainsi, s’il autorise plusieurs listes aux élections municipales de 1988, il remporte l’élection présidentielle avec 98,75 p. 100 des votes exprimés, alors qu’il est le seul candidat légal en lice.

En 1991, sous la pression de l’opposition, il est contraint d’instaurer le multipartisme. La même année, à la suite d’une grève générale dans le pays, il rétablit le poste de Premier ministre et, en 1992, il organise la tenue d’élections présidentielle et législatives. Paul Biya et son parti l’emportent de justesse, à l’issue d’une campagne marquée par les violences intercommunautaires et de scrutins irréguliers.

L’opposition à Paul Biya s’amplifie dans les années 1990, alors que l’économie du pays décline. Les électeurs finissent cependant par se détourner de scrutins auxquels ils ne croient guère. Les soupçons de fraude électorale qui entachent les élections législatives de mai 1997 poussent les principaux partis d’opposition à boycotter le scrutin présidentiel du mois d’octobre, marquée par la victoire écrasante du chef de l’État (92,5 p. 100 des suffrages exprimés) et un très faible taux de participation (30 p. 100).

En octobre 2004, Paul Biya est réélu (pour la cinquième fois) avec près de 71 p. 100 des suffrages, face à une douzaine de candidats. Les principaux partis d’opposition contestent la régularité de l’élection en raison de fraudes massives, tandis que les observateurs internationaux relèvent des dysfonctionnements qui ne remettent pas en cause la validité du scrutin. Si Paul Biya met en avant la stabilité, la paix et la prospérité qu’il est parvenu à offrir au Cameroun, ses opposants critiquent la corruption généralisée qui gangrène le pays, ainsi que l’insuffisance de la lutte contre la paupérisation (la pauvreté touche plus de 55 p. 100 de la population).

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