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Boers, guerre des

Publié le 12/02/2013

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1  PRÉSENTATION 

 

Boers, guerre des (1899-1902), conflit opposant en Afrique australe les Britanniques et les descendants des premiers Européens, appelés Boers, fondateurs des États du Transvaal et d’Orange, aujourd’hui intégrés à l’Afrique du Sud.

 

2  LA MONTÉE DES TENSIONS 

 

Après l’installation des Britanniques au cap de Bonne-Espérance, en 1795, les Boers, regroupant les descendants des premiers colons néerlandais, installés dans la région au XVIIe siècle, et les émigrés allemands, français et scandinaves, avaient été repoussés vers l’intérieur des terres. Leur départ avait été motivé en particulier par la libération progressive des esclaves (1806-1814). Au cours de cette migration, appelée Grand Trek, ils avaient fondé trois États, le Natalia (actuelle province du KwaZulu-Natal), le Transvaal et l’État libre d’Orange. En 1843, le Natal avait été annexé par les Britanniques, mais le Premier ministre Gladstone reconnut en 1881 l’indépendance des États boers subsistants. Le Royaume-Uni gardait néanmoins un droit de regard sur leur politique extérieure.

 

En 1886 cependant, la découverte de gisements aurifères dans la région du Witwatersrand, qui recouvrait une partie des territoires du Transvaal, provoqua une ruée vers l’or et l’installation de milliers de colons britanniques, à l’origine de la fondation et de l’essor rapide de la ville de Johannesburg. Les Boers, pour l’essentiel des marchands et des fermiers, manifestèrent leur hostilité à ces nouveaux venus, nommés Uitlanders (« étrangers «), en leur refusant tout droit politique et en les taxant lourdement. En réponse, les Britanniques commencèrent à encercler le Transvaal en créant de nouvelles colonies : le Bechuanaland (voir Botswana) par exemple en 1885.

 

L’opposition entre Boers et Uitlanders s’accrut après 1890, lorsque Cecil Rhodes, président de la puissante British South Africa Company, qui rêvait d’inclure la totalité de l’Afrique australe dans l’Empire britannique, fut nommé Premier ministre de la colonie du Cap Rhodes. Il soutint sir Jameson, administrateur britannique de la Rhodésie du Sud (voir Zimbabwe), dans sa tentative de mener une intervention armée avec six cents soldats britanniques dans le Transvaal. L’échec de cette expédition, en décembre 1895, si elle provoqua la démission de Rhodes, ne ramena pas la paix entre les deux parties.

 

Le président boer du Transvaal, Paul Kruger, souhaitant mettre un terme à l’agitation des Uitlanders, proposa de leur accorder les droits politiques qu’ils demandaient. En contrepartie, le gouvernement britannique fut invité à abandonner sa tutelle sur la politique extérieure des États boers. Londres refusa. Le conflit armé devenait inévitable, d’autant que le nouveau gouverneur britannique du Cap, Alfred Milner, était partisan de la solution militaire.

 

3  LE CONFLIT MILITAIRE (1899-1902) 

 

Le 12 octobre 1899, les États boers déclarèrent la guerre au Royaume-Uni. Les forces boers, numériquement supérieures, équipées d’armements légers achetés à la France et à l’Allemagne, et jouissant d'une bonne connaissance du terrain, eurent l’avantage dans les premières semaines. Elles envahirent le Natal et le Cap, investirent Ladysmith, Mafeking et Kimberley. Après l’échec d’une première contre-offensive britannique à la mi-décembre, le commandant en chef sir Buller fut remplacé par lord Roberts, et le corps expéditionnaire porté à 300 000 hommes. Dès lors, le cours de la guerre bascula.

 

En février 1900, Kimberley et Ladysmith furent dégagées ; le général boer, Piet Cronje, à la tête de 4 000 hommes, capitula. Le 13 mars, Roberts entra à Bloemfontein, la capitale de l’État libre d’Orange, occupée puis annexée. En mai, le siège de Mafeking fut levé et le Transvaal envahi ; Johannesburg puis Pretoria furent prises par les Britanniques le mois suivant. En septembre 1900, l’État du Transvaal fut à son tour annexé par l’Empire britannique.

 

Kruger tenta en vain d’obtenir l’aide des autres pays européens, rivaux des Britanniques sur le continent africain. Les Boers continuèrent à lutter, adoptant désormais la tactique de la guérilla, sous la direction du général Louis Botha et de Jan Christiaan Smuts.

 

En novembre 1900, le général Horatio Kitchener fut nommé commandant en chef des forces britanniques. Vainqueur du Mahdi, au Soudan, il employa des méthodes impitoyables pour écraser les Boers, incendiant systématiquement les fermes et enfermant dans des camps d’internement quelque 200 000 hommes, femmes et enfants. Vingt mille de ces prisonniers moururent en raison des conditions d’internement.

 

Ainsi vaincus, les Boers signèrent, le 31 mai 1902, le traité de Vereeniging, par lequel ils reconnaissaient la souveraineté britannique sur le Transvaal et l’ancien État libre d’Orange. L’Empire leur accordait cependant un gouvernement autonome, autorisait l’usage de l’afrikaans dans les écoles et les cours de justice, et versait 3 millions de livres pour la reconstruction du pays.

 

4  LA FORMATION DE L’UNION SUD-AFRICAINE 

 

Le traité de Vereeniging préludait à l’unification politique de l’Afrique du Sud et à la création de l’Union sud-africaine.

 

La guerre des Boers, premier conflit militaire opposant, depuis la guerre de l’Indépendance américaine, des colonisateurs entre eux, permit la réalisation du rêve de Cecil Rhodes : une Afrique britannique du Cap au Caire ; en même temps, elle ancrait dans les populations blanches un très fort conservatisme.

 

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