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Buyoya, Pierre

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Buyoya, Pierre (1949- ), président du Burundi de 1987 à 1993 et de 1996 à 2003.

2   UN PROMOTEUR DU PROCESSUS DÉMOCRATIQUE

Né à Rutovu, dans le sud du Burundi, Pierre Buyoya fait partie de la minorité tutsi, qui domine le pays. Après des études secondaires, universitaires puis militaires en Belgique, il rentre au Burundi en 1975. Promu au poste de responsable de la formation militaire, il est élu à la tête du parti unique, l’Union pour le progrès national (Uprona), et fait partie des proches du colonel Jean-Baptiste Bagaza, qui a pris le pouvoir en 1976.

En 1987, Pierre Buyoya renverse Jean-Baptiste Bagaza, dont la politique de répression contre les catholiques a provoqué des troubles. À la tête d’un comité militaire de salut national, il suspend la Constitution, rétablit la liberté de culte et parcourt le pays pour promouvoir l’unité nationale. Il consolide ainsi sa « révolution tranquille «, qui doit mener à l’établissement d’un pouvoir civil démocratique. Le massacre de quelque 5 000 Hutu par l’armée, à majorité tutsi, en 1988, ensanglante cependant le pays. Pierre Buyoya décide alors de confier le poste de Premier ministre à un Hutu (Adrien Sibomana) et de mettre en place des gouvernements ethniquement équilibrés. Après l’adoption d’une nouvelle Constitution instaurant le multipartisme (1992), il favorise la tenue d'élections démocratiques.

3   LA GUERRE CIVILE ET LE COUP D’ÉTAT DE 1996

Libre et régulier, le scrutin de 1993 voit la victoire du leader du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu), Melchior Ndadaye, qui devient ainsi le premier président hutu du Burundi. Pierre Buyoya se retire sans contester l’issue du scrutin. Mais, trois mois plus tard, des militaires tutsi fidèles à l'ancien président Bagaza assassinent le nouveau président, déclenchant une vague de massacres dans le pays, dans un contexte régional marqué par le génocide qui se déroule au Rwanda. Au nom de la survie nationale et du rétablissement de la démocratie, Pierre Buyoya s’empare de nouveau du pouvoir en juillet 1996 et suspend la Constitution. Ce coup d'État, condamné par l'Organisation des Nations unies (ONU) et les États de la région, soumet le Burundi à un embargo international. Contrairement à Jean-Baptiste Bagaza, originaire, comme lui, de la même région méridionale du Burundi, Pierre Buyoya est perçu par la classe politique locale comme un modéré, une position que lui reprochent les milices tutsi extrémistes et la guérilla hutu. En avril 2001, un coup d’État mené par de jeunes officiers ne parvient toutefois pas à le renverser.

4   LA TRANSITION PACIFIQUE

Le pouvoir de Pierre Buyoya se trouve réaffirmé lors de la mise en œuvre de la première étape du processus de paix engagé un an auparavant, grâce à la médiation du Tanzanien Julius Nyerere, puis de Nelson Mandela. Conformément à l’accord de paix signé à Arusha (Tanzanie) entre le pouvoir et l’opposition (août 2000), texte qui prévoit le partage du pouvoir entre Tutsi et Hutu afin de permettre un retour à la paix et à la démocratie, Pierre Buyoya prend en novembre 2001 la tête du gouvernement de transition, qui comprend 14 ministres hutu et 12 tutsi. Domitien Ndayizeye, secrétaire général du Frodebu, devient vice-président.

Malgré la poursuite des hostilités entre extrémistes hutu et tutsi, la transition politique se poursuit en avril 2003 avec le transfert de pouvoir prévu par l’accord d’Arusha : au terme de la première phase transitoire de dix-huit mois, le président Pierre Buyoya cède la place au vice-président Domitien Ndayizeye.

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