capitulaire

capitulaire, acte législatif ou administratif émanant de la royauté carolingienne.

Réglementant l’exercice du pouvoir carolingien, les capitulaires sont divisés en chapitres souvent brefs, les capitula, auxquels ils doivent leur nom. Rédigés dans l’écriture caractéristique de la renaissance carolingienne, la « minuscule caroline «, ils font l’objet, dès le début du IX^e siècle, de compilations. Les compilateurs sont souvent des ecclésiastiques comme l’évêque Gerbaud de Liège, l’abbé de Luxeuil, Angébise, ou Benoît le Lévite.

Les capitulaires font rarement de distinction entre les affaires civiles et religieuses. Leur objectif initial est la transmission et la bonne application des instructions données par le roi aux grands du royaume. En 877 par exemple, le capitulaire de Quierzy rapporte les débats ayant précédé l’invasion de Charles le Chauve en Italie. Les capitularia missorum instruisent les missi dominici (un clerc et un laïc envoyés par le roi) qui se chargent de l’application de la volonté souveraine. Très vite, des capitulaires viennent compléter ou modifier les lois ou coutumes barbares, pour uniformiser le droit dans l’Empire ; d’autres énoncent au contraire un droit nouveau, comme, au début du IX^e siècle, le De villis qui règle la gestion des domaines royaux. Les capitulaires sont les instruments d’une administration écrite, homogène — au moins dans sa conception — et révélatrice de l’esprit dans lequel les Carolingiens organisent leur gouvernement. Néanmoins, leur application reste souvent contrariée par les résistances locales.

La pratique de la rédaction de capitulaires s’estompe avec l’affaiblissement du pouvoir carolingien. Au total, même si quelques faux ont été introduits dans la masse des compilations, 275 capitulaires témoignent du gouvernement des Carolingiens jusqu’en 884, entre les règnes de Pépin le Bref et de Carloman.