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Quierzy, capitulaire de

Publié le 07/02/2013

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Quierzy, capitulaire de, ordonnance de Charles le Chauve prise en juin 877, à la veille de son départ pour l’Italie, et réglant la gestion du royaume durant son absence. Ce capitulaire est une consécration officielle de l’hérédité des bénéfices.

Empereur d’Occident depuis 875, Charles le Chauve entend honorer son titre. Aussi, lorsque le pape, menacé par les Sarrasins, lui demande de l’aide en 877, le souverain se doit de répondre à cet appel. La situation dans le royaume n’est guère favorable à une expédition lointaine : les Normands pillent la vallée de la Seine alors que les grands complotent. Une assemblée se tient donc à Quierzy pour rappeler aux grands seigneurs le caractère contractuel de leur fidélité au roi : ceux-ci ne doivent obéissance au roi que si ce dernier respecte certaines règles de justice et de protection. De fait, la royauté n’est plus conçue comme un pouvoir d’essence publique. Le capitulaire reflète l’émancipation de l’aristocratie vis-à-vis de l’autorité royale : sa forme même, question du roi et réponses des grands, l’atteste.

Le capitulaire règle les problèmes de l’administration des évêchés, archevêchés et abbayes en cas de mort du titulaire pendant l’absence du roi. Il consacre surtout l’usage de l’hérédité des charges publiques (comtés), sur le modèle des bénéfices. Les bénéfices, terres octroyées par le roi aux grands qui sont entrés dans sa vassalité, sont à l’origine des tenures viagères dont la concession prend fin à la mort d’une des deux parties du contrat vassalique. Au IXe siècle, l’usage veut que le roi confère le bénéfice à l’héritier du vassal décédé. Le capitulaire de Quierzy atteste de la prise en compte par le roi de cette évolution. De la même manière, l’aristocratie a de plus en plus tendance à considérer les charges comtales et les rétributions sous forme de domaines qui l’accompagnent comme héréditaires.

Texte essentiel, le capitulaire de Quierzy éclaire sur la nature du pouvoir royal ainsi que sur l’évolution de la vassalité, des charges comtales et épiscopales. Compromis entre le roi et l’aristocratie, cette entente ne suffit cependant pas à pacifier leurs relations : à peine Charles parti, une révolte nobiliaire éclate.

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