Charles XV

Charles XV (1826-1872), roi de Suède et de Norvège (1859-1872).

Né à Stockholm, Charles est le petit-fils de Jean-Baptiste Bernadotte par son père, et d’Eugène de Beauharnais par sa mère. Le 8 juillet 1859, à la mort de son père Oscar I^er, Charles monte sur le trône sous le nom de Charles XV. Son caractère généreux lui vaut une popularité immédiate dans le royaume — popularité déjà évidente en Norvège lorsqu’il assumait la fonction de gouverneur vice-roi à Christiania (ancien nom d’Oslo).

Réformateur, Charles XV rompt avec la politique conservatrice de son père. Il accepte notamment, en 1864, l’institution d’une Constitution qui transforme le Riksdag (Parlement) en une Assemblée bicamérale élue au suffrage censitaire, marquant ainsi durablement l’histoire de son pays. Sous son règne, l’étiolement du « scandinavisme « se double d’une réelle ouverture libérale : fin de l’omnipotence luthérienne et libéralisation de la vie religieuse (1860), interdiction des châtiments corporels et réforme de la justice (1864).

Cependant, malgré ses prouesses politiques (dont le maintien d’une relative neutralité dans l’affaire des Duchés), Charles XV se heurte à l’autorité grandissante de son Conseil de gouvernement. La limitation du pouvoir royal s’exprime dans son incapacité à imposer une libéralisation du statut de la Norvège au sein de l’union, et dans l’échec de son projet de réforme militaire.

L’harmonie qui nimbe le règne de Charles XV tient également aux qualités d’esthète du souverain. Versé en poésie — il en publie plusieurs recueils —, doué pour la peinture et amateur d’art éclairé, Charles favorise l’épanouissement de la vie artistique et intellectuelle — ce qui ne l’empêche pas de se passionner pour l’art militaire au point d’y consacrer également des ouvrages.

Il meurt en septembre 1872 à Malmö, sans avoir eu de fils de son épouse, Louise des Pays-Bas. Son frère Oscar II lui succède.