Château-Thierry, bataille de

Château-Thierry, bataille de, partie de la seconde bataille de la Marne, pendant la Première Guerre mondiale, en 1918, qui a constitué la dernière grande offensive allemande.

Face à l'accélération de l'effort de guerre des États-Unis, sensible dès la fin de l'année 1917, et qui risque de faire pencher le sort de la guerre en faveur des Alliés, l'état-major allemand décide de lancer une vaste offensive sur le front occidental pour emporter la décision, avant l'arrivée massive des soldats américains. Pour ce faire, au printemps 1918, après avoir ramené de nombreuses divisions du front russe, à la suite de l'accord de paix de Brest-Litovsk avec le gouvernement bolchevik, en mars 1918, l'armée allemande entreprend quatre attaques, sur la Somme, en Flandre, au Chemin des Dames et en Champagne. L'objectif est de percer les lignes alliées et de réussir là où elle a échoué en 1914.

Commencée en mai, l'offensive au Chemin des Dames provoque la rupture du front allié et permet, après trois jours de durs combats, une importante percée de 60 km. Le 30 au soir, les Allemands atteignent la Marne à Château-Thierry. Mais ils ne peuvent exploiter leur succès initial de façon décisive, faute d'effectifs et de matériel suffisants. Les Alliés, de leur côté, parviennent à enrayer l'avance allemande grâce à l'envoi de 27 divisions, dont 2 américaines. Dès le 3 juin, le front se stabilise et les Allemands sont contraints de suspendre leur offensive.

Cependant, le nouveau front comprend désormais entre Compiègne et Reims un large saillant, la « poche de Château-Thierry «, que dès juillet, Foch, le généralissime des forces alliées et Pétain, le chef des armées françaises, entendent réduire. Aussi lancent-ils le 10 juillet une vaste contre-offensive, au cours de laquelle les soldats américains s'illustrent. La puissance de feu de l'artillerie et l'utilisation massive de chars permettent aux Alliés, lors de cette seconde bataille de la Marne, de regagner en moins de deux semaines le terrain perdu en mai. Surtout cette contre-attaque joue un rôle décisif quant à l'évolution de la guerre. Face à l'ampleur de la réaction alliée qu'ils ne peuvent enrayer, les chefs militaires allemands, convaincus désormais de leur impossibilité à emporter la décision, informent le gouvernement et l'empereur que l'Allemagne doit ouvrir des négociations avec les Alliés afin de mettre fin au conflit le plus rapidement possible.