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coexistence pacifique

Publié le 04/04/2013

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1   PRÉSENTATION

coexistence pacifique, expression désignant la nouvelle ligne de la politique étrangère soviétique, définie par Nikita Khrouchtchev, en février 1956, qui entendait éviter une guerre destructrice entre l'Union soviétique et les États-Unis.

2   LES PRINCIPES DE LA COEXISTENCE PACIFIQUE

Annoncée lors du XXe congrès du PCUS, le 14 février 1956, la coexistence pacifique est le résultat d'un réchauffement sensible des relations américano-soviétiques, survenues depuis la mort de Staline. Marquant un tournant dans la guerre froide, la notion développée par le nouveau dirigeant communiste intervient en effet à la suite de la signature d'un armistice en Corée en 1953, puis d'accords à Genève en 1955, qui mettent fin à la guerre d'Indochine et enfin au départ des Soviétiques d'Autriche en 1955.

Pour Moscou, l'idée d'une coexistence pacifique ne signifie nullement l'arrêt de la lutte contre l'impérialisme américain et le triomphe à long terme du socialisme demeure le but à atteindre, mais, désormais, la compétition avec le camp occidental doit se situer sur le terrain idéologique et économique. Dans son rapport au XXe congrès du PCUS, Khrouchtchev définit ainsi sa nouvelle politique : « L'établissement de relations d'amitié durable entre les deux plus grandes puissances du monde, l'Union soviétique et les États-Unis d'Amérique, aurait une importance majeure pour le renforcement de la paix dans le monde entier. « Selon lui, la coexistence pacifique repose sur cinq principes : « respect mutuel de l'intégrité territoriale et de la souveraineté, non-agression, non-ingérence dans les affaires intérieures, égalité et avantage réciproque, coopération économique. «

3   LES RAISONS DE CETTE NOUVELLE ORIENTATION

La nouvelle orientation de la diplomatie soviétique s'explique à la fois par la prise de conscience des dangers potentiels d'une guerre nucléaire, toujours possible entre les Deux Grands, chacun possédant de quoi détruire l'autre plusieurs fois. Mais à cet équilibre de la terreur s'ajoute, chez les Soviétiques, un sentiment de relative sécurité. Ils possèdent en effet la bombe A depuis 1949 et la bombe H depuis 1953, ainsi que les moyens d'atteindre avec ces armes n'importe quel endroit du territoire américain. Enfin et surtout, Khrouchtchev a besoin d'une pause dans la course aux armements ainsi qu'une longue période de paix pour pouvoir accélérer le développement économique de l'Union soviétique, rattraper la puissance industrielle des États-Unis et même, selon les prévisions du dirigeant soviétique, la dépasser à l'horizon des années quatre-vingt.

4   LES LIMITES DE LA COEXISTENCE

Toutefois l'adoption par l'Union soviétique de cette nouvelle ligne diplomatique ne signifie pas l'arrêt de toute tension entre les deux blocs. Ainsi un certain nombre de conflits périphériques ont lieu durant cette période, notamment en Asie, ou même en Allemagne, où le mur de Berlin est construit pour empêcher la fuite des Allemands de l'Est vers l'Ouest (1961). La plus grave crise cependant a lieu à Cuba en 1962, où le monde est au bord de la troisième guerre mondiale en raison de l'installation de fusées soviétiques sur l'île dirigée par Castro (voir crise des fusées). De même, la doctrine de la coexistence pacifique provoque des dissensions au sein du camp socialiste. Reprochant aux Soviétiques d'avoir capitulé devant l'impérialisme américain en renonçant à l'affrontement armé, les dirigeants chinois rompent leurs relations avec Moscou en 1961.

Toutefois, malgré ses limites, la coexistence pacifique, qui n'était en aucune manière une remise en cause de la logique des blocs, a ouvert la voie dans les années soixante, à la détente.

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