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Cours: LA VIOLENCE

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

commencer par essayer de donner différents exemples de violence (morale, verbale, physique,...) pour montrer que la violence peut prendre des aspects variés, et que le problème sera de tenir un discours unique sur un objet fuyant...

INTRODUCTION

La violence est un phénomène qui peut prendre de multiples visages: elle en devient presque insaisissable alors même qu’elle est universellement répandue, comme si l’homme devait inévitablement la retrouver sur son chemin. Peut-être (cf. dialectique du maître et de l’esclave) est-elle même constitutive de notre humanité?

Parmi les formes possibles de violence, citons l’usage de la force brutale, mais aussi la forme plus "raffinée" de torture mentale, le crime contre l’humanité, mais aussi la guerre même civilisée (les fameuses frappes chirurgicales de la guerre du Golfe), la plus légère injustice commise envers quelqu’un est déjà en un sens violence, puisqu’elle l’autorise à se sentir en droit d’user de violence en retour, etc...

I. LES ORIGINES DE LA VIOLENCE

quelle est l’origine de la violence?

A propos de la violence, une question semble s’imposer: pourquoi y a-t-il la violence? Le paradoxe, c’est que personne n’aime la violence, que tout le monde a peur et a raison d’avoir peur d’en être victime, et pourtant la violence semble s’inscrire inévitablement dans les rapports humains.

Est-ce parce que la violence appartient à la nature de l’homme? C’est-à-dire que l’homme serait, en tant qu’être civilisé pacifique par nature, mais parce qu’il est aussi animal susceptible de violence? La violence, est-ce le signe de l’animalité de l’homme?

1) la violence est-elle une donnée naturelle?

L’éthologue autrichien, prix Nobel, Konrad Lorenz, dans son livre: l’agression, une histoire naturelle du Mal, prétend éclairer la violence humaine par l’étude des comportements animaux. Le problème, c’est que sa thèse revient à dire que l’homme a un penchant à la violence parce que la violence est inscrite dans sa nature animale. Autant expliquer que l’opium endort parce qu’il a une "vertu dormitive": c’est expliquer l’effet par l’effet, ne rien expliquer du tout. (réfléchir à partir de cet exemple sur ce qui distingue une recherche philosophique d’une recherche scientifique)

Par ailleurs, cette position fait fi de ce qui fait justement le mystère de la violence: l’homme est le seul être proprement violent. Lorenz est donc inconséquent dans sa démarche: les animaux ne connaissent pas la violence gratuite, la gratuité qui fait la violence. La violence n’est pas l’usage de la force, elle est l’excès dans l’usage de la force: quand on utilise plus de force qu’il n’est besoin pour aboutir à un certain résultat. Exemple: on parle de "violences policières", non quand des C.R.S dispersent des manifestants, mais quand ils le font avec un "excès de zèle", avec plus de violence que nécessaire pour arriver au résultat escompté.

La violence ne peut donc pas être une donnée naturelle: elle est plutôt contre-nature. On ne peut donc pas dire que la violence est inscrite dans la "nature" de l’homme. C’est plutôt ce qui distingue l’homme de l’animal, elle est un phénomène culturel.

2) Eros et Thanatos

Pour Freud (Malaise dans la civilisation), la violence proprement dite, qu’il faut distinguer de l’agressivité, ne commence qu’avec la civilisation: c’est la civilisation, parce qu’elle impose certains interdits pour réprimer l’agressivité naturelle, qui donne naissance à la violence. C’est dans la culture seulement que l’agressivité devient violence!

Si, à première vue, la position de Freud se ramène à celle de Lorenz, elle est en fait bien plus instructive. Dans sa dernière tentative de systématiser sa pensée, Freud ramenait toutes les pulsions à deux forces fondamentales: une pulsion de vie (Eros = Amour), et une pulsion de mort (Thanatos=Mort) dont la violence serait l’expression. Deux pulsions qu’on trouve à l’oeuvre dans toute forme de civilisation et de culture, selon Freud.

Quelles sont les différences par rapport à la démarche de Lorenz?

- pour Lorenz, la violence est encore au service de la vie, elle permet la survie des individus. Pour Freud, la pulsion de mort est aussi bien dirigée contre soi que contre ses semblables. Toute affirmation de soi (Eros) porte en elle son contraire. Eros et Thanatos sont indissociables.

- pour Freud, ces deux pulsions caractérisent toute culture humaine. La civilisation impose à ses membres le respect de certains interdits sociaux qui vont constituer le Surmoi, générateur d’angoisse (sentiment de culpabilité). L’agressivité "naturelle" de l’individu est retournée contre lui-même, ce qui fait le "malaise" de toute civilisation. La civilisation, en imposant un ordre et une paix sociale, ouvre la voie pour les pulsions destructrices.

- l’agressivité "naturelle" de l’individu est décuplée par la société. Imposer des interdits sociaux pour éviter des débordements ne peut mener qu’à exacerber cette agressivité (l’usage de la force pour arriver à ses fins) jusqu’à la forme sociale de la violence.

- Eros et Thanatos ne sont pas deux principes contraires, mais une seule réalité. De même que la haine n’est pas le contraire de l’amour, mais une même force affectée d’un signe négatif, renversée dans son contraire. Tout être vivant veut persévérer dans son être (rester vivant), mais il s’épuise dans cette tâche et par là tend à sa dissolution, à retourner à la matière inorganique dont il est issu. Vie et Mort se nourrissent l’un de l’autre. On vit de mort et on meurt de vivre. De même, dans une civilisation, une culture, imposer l’ordre mène au désordre.

Lecture utile: Malaise dans la civilisation,

RETENIR (de la confrontation Lorenz/Freud): la violence semble être une donnée culturelle plutôt que naturelle, elle est le signe d’une contradiction interne à une civilisation. Tout comme le vivant tend, par-delà ses activités vitales, à la mort, la civilisation, derrière l’ordre qu’elle veut instaurer, produit le désordre.

La civilisation promet l’ordre et le bonheur, mais les moyens pour y arriver (pour exclure la violence) ne font que renforcer le malheur de l’individu et le désordre dans la vie sociale.

Que la civilisation attise sans le vouloir la violence, cela veut-il dire que la violence est en un sens l’oeuvre de la raison? En fait, la civilisation produit de la violence parce qu’elle est déjà elle-même violence: elle est répressive à l’égard de l’individu.

II. VIOLENCE ET RAISON

Que peut-on faire contre la violence?

Est-il possible que par le travail de la raison, l’homme puisse mettre fin au règne de la violence et vivre avec ses semblables sans effet de violence, dans une société non-répressive par exemple? On peut en douter pour plusieurs raisons.

1) la violence est le refus de la raison

Eric Weil fait remarquer dans son livre Logique de la philosophie, que le vrai contraire de la vérité, ce n’est pas l’erreur, ni le mensonge, mais la violence.

Le menteur a encore un lien avec la vérité, il doit savoir ce qui est vrai pour affirmer le contraire, pour nier le vrai; de même, il y a encore une vérité de l’erreur, ce n’est que du vrai dégradé, renversé.

La violence, par contre, est le refus radical de la vérité. Je considère être le seul détenteur de la vérité, ce qui va contre la vérité, et je refuse à l’autre le droit et la compétence pour en discuter. J’impose donc à l’autre homme ma vérité, par les coups, s’il le faut. La violence physique est donc le produit ou le signe d’une violence plus fondamentale: c’est le seul rapport qui reste avec un homme avec qui on ne veut plus raisonner.

La violence commence déjà dans ce rapport faussé, aveugle, au vrai: un discours particulier qui se veut particulier, par lequel je nie à l’autre un droit équivalent au mien de parler. Le violent est un homme seul, il se déplace dans un monde déserté par autrui.

RETENIR: la violence, ce n’est pas forcément l’usage de la force, c’est d’abord un refus de la parole, d’un droit à parler. Le violent est celui qui renonce à persuader l’autre par raison et qui préfère les coups, bien plus efficaces pour arriver à ses fins. Au fond, c’est quelqu’un qui désespère d’avoir raison, qui sent bien que personne ne pourra être d’accord avec lui. La violence a ainsi quelque chose de l’énergie du désespoir: c’est l’énergie de celui qui désespère d’avoir raison par raison.

2) Peut-il y avoir une violence de la raison?

La violence n’est pas à strictement parler exclusion de la raison. Mais un homme violent est celui qui réduit la raison à la seule raison calculatrice.

La seule question qu’il se pose est celle de savoir comment arriver le plus sûrement à ses fins, quels moyens utiliser? Il réduit donc l’autre homme à un simple moyen, ne voit plus en lui une fin. La violence est essentiellement technique.

C’est donc lorsqu’on fait de la raison elle-même un simple outil, lorsqu’on renonce à voir en elle une voie d’accès vers la vérité, lorsqu’on ne prête plus attention qu’à l’efficacité, que la raison peut devenir violence. La violence commence à partir du moment où je me sers de la raison sans servir la raison, lorsque je ne fais que l’utiliser sans me poser la question de ce que je fais (est-ce bien, souhaitable...)

Par exemple, l’horreur des chambres à gaz, c’est aussi qu’il s’agit d’une entreprise rationnelle, méthodique de négation de l’humanité de l’homme. On a pu dire, dans un rapprochement provoquant que les chambres à gaz sont les filles des Lumières!

3) Que faire ?

Le problème, dès lors, c’est qu’on ne peut plus raisonner le violent (parce qu’on ne peut pas raisonner avec lui).

Que faire, quelle réponse adopter?

La plus courante, c’est d’user de la violence à son tour: à la force, on ne peut répondre que par la force. Si bien qu’on en arrive à un cycle infini de la violence: la violence engendre la violence. Et même toujours plus de violence (principe d’escalade), comme une maladie contagieuse qui gagne en force à mesure qu’elle se répand. On pourrait donc croire qu’il n’y a rien à faire: lutter contre elle, c’est encore la renforcer, comme un incendie qui se nourrirait de l’eau avec laquelle on veut l’éteindre.

Le seul moyen d’enrayer la progression de la violence, c’est la non-violence. Voyez l’exemple de Gandhi ou l’ouvrage de Lanza del Vasto. La non-violence n’est pas une lâche fuite devant la violence (Gandhi disait qu’entre la lâcheté et la violence, il conseillait la violence), elle consiste, devant la force physique, à recourir à la force d’âme. Le non-violent n’a pas peur de la violence, mais il en a pénétré la logique interne, et il sait comment la détruire de l’intérieur: en s’abstenant.

CONCLUSION: la violence se caractérise aussi bien par la bestialité de certains comportements que par leur extrême rationalité. Mais il s’agit alors d’une raison qu’on a subordonnée à la seule rentabilité technique: lorsqu’il n’y a plus que le résultat qui compte. La violence ne serait donc, derrière la diversité de ses manifestations, que l’expression d’un rapport biaisé, partiel, à la raison. Dès lors c’est une raison qui déraisonne...

III. GUERRE ET PAIX

La paix est-elle possible entre les hommes?

Il y a une autre manière d’aborder le problème de la violence. Plutôt que se demander pourquoi l’homme fait toujours la guerre, renverser la question et se demander s’il lui est possible un jour de faire la paix.

1) Peut-on faire la paix?

"Pourquoi les hommes semblent-ils condamnés à la violence?" devient donc: "pourquoi toute paix semble-t-elle éminemment précaire?"

Un premier élément de réponse, c’est qu’il y a comme un déséquilibre révélateur entre les expressions "faire la paix" et "faire la guerre". On sait très bien ce qu’il faut faire pour entamer une guerre. Mais la paix, elle, peut-on la faire?

L’homme, lorsqu’il "fait" la paix, ne fait que suspendre la guerre, la reporter à plus tard: toute paix humaine n’est qu’une trêve, toujours précaire et révocable. Elle apparaît comme un accident de la guerre!

La paix semble incompréhensible par elle-même, indéfinissable. Par exemple, Hobbes la caractérisait comme l’intervalle de temps séparant deux guerres!

On pourrait même paraphraser ici le général prussien Clausewitz qui disait de la guerre qu’elle était la continuation de la politique par d’autres moyens: la paix est la continuation de la guerre par d’autres moyens. C’est ce que semble confirmer la réflexion de Saint Augustin au livre XIX de son ouvrage La Cité de Dieu.

2) les contradictions de l’idée de paix

Le but du livre XIX était, dans l’esprit de Saint Augustin, de montrer que la paix à laquelle aspirent les hommes ne peut pas être l’oeuvre des hommes.

Voici l’argumentation:

- de même que nul ne fait le mal pour le mal mais pour le bien qu’il en attend, personne ne fait la guerre pour la guerre: on fait la guerre pour la paix. La paix "est la fin désirable de la guerre". Seule la paix peut consacrer sa victoire. Et effectivement, c’est toujours au nom de la paix que les hommes font la guerre. La paix a toujours été le prétexte, la justification de la guerre.

- et lorsqu’on fait la paix, c’est toujours "pour jouir en paix des fruits de la guerre". La guerre ne servirait à rien sans la paix qui la suit. Donc la paix est subordonnée à la guerre.

- mais quels sont les fruits de la guerre? En règle générale, ce que la guerre a apporté et dont on jouit par la paix, c’est d’être en meilleure position pour une autre guerre à venir. On ne fait donc la paix que pour jouir de la position de force acquise par la guerre (richesse, territoires...)

commentaire: la guerre et la paix ne se comprennent donc que l’une par l’autre, la paix prolonge la guerre et peut à tout moment se renverser en guerre. La paix n’est donc rien moins que le contraire de la guerre.

Dans la paix comme dans la guerre, l’homme ne poursuit jamais autre chose que son intérêt propre. Lors même qu’on veut la paix, ce n’est pas la paix en elle-même qu’on veut, mais ce qu’elle peut nous apporter, ce en quoi elle peut nous être profitable. Si, au plus fort de la paix, la guerre nous semble plus profitable, on n’a rien de plus pressé que de commencer la guerre. C’est pour cela que la paix est toujours précaire, n’est jamais qu’une trêve: elle est animée par la même logique que celle de la guerre: la recherche de son seul intérêt.

- "Et ceux qui désirent que la paix dont ils jouissent soit troublée,ce n’est point qu’ils haïssent la paix: mais c’est qu’ils veulent la changer à leur gré. Leur volonté n’est point que la paix ne soit pas, mais qu’elle soit à leur volonté."

commentaire: on peut se battre pour la paix! C’est-à-dire que parce que la paix nous semble "désirable", parce qu’on peut la désirer, elle est toujours sur le point de céder la place à la guerre.

CONCLUSION: la seule vraie paix, la paix en sa vérité, serait une paix qui se ferait toute seule, sans désir, sans gain possible.

Les seules paix que l’humanité ait connues ont été jusqu’à présent la "paix des cimetières", la paix érigée sur les restes de la guerre. Il semblerait donc d’après l’analyse augustinienne, que l’homme n’est "homo violens", non par une disposition fondamentale à la violence, idée ambiguë, mais par incapacité à faire vraiment la paix, à vouloir la paix pour la paix et non pour lui, pour ce qu’elle peut lui apporter.

N.B: ce n’est pas tellement l’essence de l’homme qui contiendrait la violence au moins en germe, c’est surtout que la paix dont il est capable contient déjà les germes de la guerre. Par une sorte de dysfonctionnement, la paix dont l’homme est capable se retourne toujours en guerre.

Peut-être que pour faire vraiment la paix, il faut commencer par être sans désirs, c’est-à-dire comme mort...

IV. LA REEVALUATION HEGELIENNE DE LA VIOLENCE

La violence peut-elle avoir un sens?

Seul Hegel a tenté sérieusement de vérifier si la violence ne peut pas avoir, non un effet bénéfique pour l’homme, mais une...positivité.

Son hypothèse est que la violence est le "moment du négatif" par lequel passe toute réalité pour devenir elle-même dans un processus dialectique. Et il vérifie cette hypothèse à plusieurs niveaux.

 

a) Dans la dialectique du maître et de l’esclave, la violence est ce par quoi l’homme sort de l’animalité: les deux adversaires dans le combat pour la reconnaissance prennent le risque de mourir de mort violente pour prouver à l’autre et à eux-mêmes qu’ils sont capables de renoncer à leur existence animale, à la simple survie biologique pour être reconnu. La violence marque donc le seuil à partir duquel commence l’humanité. Il ne faut pas comprendre que Hegel fait de la violence le triste apanage de l’humanité, mais qu’elle est le risque permanent auquel tout homme peut soumettre son humanité: est homme celui qui préfère mourir que de rester un animal. La violence est le test décisif, le miroir dans lequel notre humanité peut se reconnaître en se mettant en jeu.

b) Au niveau non plus de l’individu, mais de l’histoire, la violence est "l’accoucheuse de l’histoire". C’est faire preuve d’une vue singulièrement courte que de condamner les guerres qui ont conduit à la chute de tel ou tel empire florissant: c’est adopter en histoire les oeillères de la morale qui ne vaut qu’au niveau des individus, non des peuples.

Il est bon que cet empire s’écroule lorsqu’il a fait son temps, pour qu’on puisse passer à un plus haut degré de réalisation de l’Esprit dans l’histoire.

Lire les pages 90 à 95 de La Raison dans l’Histoire

Rappel: l’histoire s’écrit avec le sang des peuples, et les périodes de bonheur sont les pages blanches de l’histoire.

c) Enfin, au niveau d’un Etat, d’une nation, la guerre est comme le signe de bonne santé du peuple. Encore une fois, Hegel ne fait pas l’apologie de la guerre pour elle-même, mais il demande qu’on l’envisage comme une mise à l’épreuve.

Lorsque par exemple, un citoyen, par peur de la guerre et de la mort, refuse de porter les armes pour défendre sa patrie en danger, c’est que quelque chose est déjà mort: le civisme, la nation. Finalement, on a le choix entre la mort de l’individu et celle de la nation tout entière.

Et Hegel de comparer un Etat avec un étang: si la surface n’en est ridée par aucun souffle d’air et si aucun poisson ne vient troubler la sérénité du tableau, on peut bien éprouver un sentiment de beauté paisible, mais on ne voit pas que dans la profondeur des eaux, tout est mort...

CONCLUSION: l’intérêt de la position de Hegel, c’est, sans faire l’apologie de la guerre ou de la violence, de poser la bonne question. Et si la violence, tout en étant condamnable du point de vue moral, étant même, si l’on veut, la chose la plus absurde, la plus insensée, n’était pas par là même, le risque maximal que puisse prendre l’homme. C’est-à-dire que la meilleure manière de montrer à quel point quelque chose a du sens et du prix à mes yeux, c’est que je courre le risque suprême celui de la violence qui est absence de sens, non-sens par excellence.

C’est parce que la violence n’a pas de sens qu’elle est le meilleur pari pour le sens de quelque chose.

CONCLUSION: une anecdote pour terminer. Kant était connu pour ses convictions pacifistes. Pourtant, dans la Critique de la Faculté de juger, il n’hésite pas à qualifier de "sublime" le spectacle d’une bataille rangée, avec ses corps d’armée, ses mouvements en bon ordre, etc... Que faut-il en penser?

La violence, sous toutes ses formes est révoltante et moralement condamnable. Et il y a de quoi désespérer de l’homme à lire le récit des horreurs dont l’histoire est ordinairement tissée. Mais en même temps, la violence nous permet de ne pas désespérer de l’homme, justement par l’indignation qu’elle soulève!

C’est-à-dire que la violence nous fait désespérer de l’espèce humaine, et en même temps, c’est ce désespoir qui nous permet d’espérer encore...

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