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LA VIOLENCE (cours de philo)

Publié le 02/11/2016

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violence est une manifestation de régression vers la barbarie ». Admirateur de Sorel, Mussolini déclarait en 1922 : « Le fascisme sera sorélien ».

 

3 — Principe dos théories réhabilitant la violence. En analysant les procédés de la démonstration dans les théories ci-dessus évoquées, on en découvre deux :

 

A — Assimilation, sous le terme de «violence », de réalités très différentes, les unes de valeur positive indéniable servant à faire «passer . les autres grâce à l’amalgame ainsi construit.

 

Par exemple, il est évident que le génie créateur s’insurge à un moment de sa vie contre les modes admises, contre les idées acceptées et qu’il apporte une conception originale féconde.

 

L’idée de « Souveraineté du peuple » émise en 1484 par Philippe Pot (Discours aux États-Généraux) ne passa dans les faits, en France, qu’en 1789, après bien des résistances de la part des partisans de l'Autorité de Droit Divin.

 

Victor Hugo « révolutionne » la conception de la tragédie classique et « Hernani » est sifflé lors de la première représentation; Pasteur « révolutionne » les idées admises sur la génération spontanée et sa communication à l’Académie des Sciences sur les microbes soulève une raillerie générale ; le parlementaire qui proposa d'accorder le droit de vote aux femmes en 1932 en France provoqua au Parlement une tempête de rires...

 

Les exemples de ce genre jalonnent, naturellement, l’Histoire universelle. Il ne s’ensuit pas que toute forme de violence (le banditisme, le viol sadique, etc.) ait ipso facto valeur de progrès, de créativité et de renouvellement des idées admises. Sous couvert de l’idée que la lutte pour le changement est créatrice de valeurs nouvelles, nos idéologues valorisent sans nuances le vandalisme, le terrorisme’ la peine de mort, et la guerre sous toutes ses formes.

 

B — Amplification de la violence de la règle sociale afin de justifier la violence anti-sociale comme légitime défense. Les auteurs partisans de la violence se gardent bien de la présenter comme un besoin personnel de vengeance ou comme un goût morbide du sang et du meurtre. Ils commencent par « analyser » les règles du jeu social (dont nous avons souligné, au chapitre Société, l’inévitable signification de contrainte dans la mesure où des comportements de rôles doivent nécessairement remplacer la liberté individuelle de faire ce qu’on veut quand on veut), et ils dramatisent les « interdits ».

 

Au lieu de considérer que l’être-social de l’Homme le prédispose à multiplier les rôles sociaux et à participer à la vie collective, ils dénoncent la Règle en tant que telle comme « une violence faite à l’individu ». Puis, par un retournement savant, cette violence soulevant l’indignation, nos auteurs justifient l’autre violence (celle qui est négation de toute règle et destruction de toute structure sociale, linguistique, pédagogique, rationnelle) comme une « légitime défense contre la violence », comme une violence anti-violence.

 

Et comme la violence anti-sociale attire la sanction par le jeu

LA VIOLENCE

Peut-on dire que la violence est naturelle (et en ce sens la culture serait relégation de la violence naturelle) ou culturelle (et en ce sens il y aurait une « nature » primitive où la violence n’existe pas)?

I — La violence naturelle et la force physique.

 

La violence semble étymologiquement liée à la force (vis), et l’est sémantiquement au viol (des « violences », faire violence). La violence serait donc ce qui entame l’intégrité, par le moyen de la

 

force. Cette violence comme viol existe-t-elle au niveau naturel?

 

1 _ La violence animale L'agressivité.

Il est évident que le mythe du Paradis ou l'épisode de l’Arche dans la Bible sont des fictions. La violence est présente dans le monde animal, à trois niveaux : lutte pour la subsistance, lutte pour le » territoire », où s’établissent la famille ou le groupe, lutte pour la procréation. Cette violence se manifeste par îles combats dont les rituels commencent d’être connus avec précision. On sait ainsi qu'avant le combat les antagonistes se « mesurent » en déployant leurs plus belles couleurs, comme les Grecs de < l’Iliade » leurs injures les plus vives et les Zoulous leurs plumes d'autruche... ; on sait aussi qu’entre deux animaux dangereusement armés, il y a un code du combat, et le vaincu tend sa gorge au vainqueur, ce qui suffit au vainqueur habituellement et arrête le combat. La fuite est toujours possible ou la simulation de disparition (si la « distance de fuite » n’est pas dépassée, ou s’il existe au moins une dénivellation permettant de faire semblant que l’on se cache). Mais chez les pigeons, où les armes naturelles sont peu impressionnantes, ce rituel de soumission et l’inhibition de la mise à mort finale n’existent pas, et les pigeons qui se battent vont jusqu’à la mort (K. Lorenz). On sait aussi que les grands carnivores n’attaquent que s’ils sont affamés, ou si, leur distance de fuite étant atteinte, ils n’ont plus la possibilité de s’échapper : ou enfin, s’ils estiment que leur territoire est menacé ou ses chemins d'accès.

 

On a observé aussi cependant le fait suivant : des rats de Calhoun, maintenus artificiellement en colonie qui très rapidement voit se multiplier le nombre de ses membres, deviennent agressifs et se tuent entre eux, ou se suicident. On remarque qu’ici, la société a rendu l’agressivité anormale. Ce modèle est étudié par les psycho-

prévu de l’auto-défense de la Société et des règles sociales, il est facile de faire apparaître la répression comme essence de la Société. Ainsi métamorphosée en légitime défense contre la violence sournoise de la Société, la violence devient réaction « saine », et l’agressivité est sanctifiée.

 

Notons que, comme le montrent ces procédés mêmes, la violence, le crime et la guerre ne sont jamais présentés comme valeurs en soi. Ils sont présentés comme des moyens légitimés par la légitimité des fins. Ainsi on fera la guerre « pour la paix », on cassera tout « pour protester contre l’injustice », on tuera au nom des droits de l’Homme. Ces masques nécessaires montrent que la violence à l'état nu est une contre-valeur.

 

IV — La non-violence.

 

Conscients du cercle vicieux des » raisonnements » précédents, conscients aussi de ce que l’agressivité dans l’Homme est ce qui le rapproche le plus des animaux (au même titre que l’instinct du « territoire » haineusement et jalousement protégé), certains penseurs ont conclu que pour faire cesser les guerres et les violences, il fallait utiliser d’autres moyens que la guerre et la violence. Certes il faut un autre héroïsme parce que l’agressivité est la réaction première et la plus facile.

 

Dès l’aube de la réflexion philosophique, le droit est opposé à la force, la Loi humaine à la loi de la jungle. « Que se passe-t-il quand la Force fait loi? » écrit Mo-Tseu, en Chine, au ve siècle avant J.-C.. « La réponse est simple : les grands attaquent les petits, les forts dépouillent les faibles, les rusés trompent les simples, les jeunes raillent les vieux ».

 

Une des sources spirituelles de la religion est la volonté de créer entre les hommes un lien nouveau et spécifiquement, humain (par la médiation de l’adoration commune d’une Transcendance), et par là de remplacer la violence par l'Amour et la Paix.

 

Naturellement les humains se sont quand même débrouillés pour faire de la religion une nouvelle arme de guerre (la guerre sainte ou sanctifiée d'avance, contre les ennemis de leur religion), mais l’œcuménisme mystique des grandes religions (leur souci de s’adresser indistinctement à tous les humains) est la trace de cette source spirituelle.

 

Les premiers convertis de ces religions œcuméniques mystiques (Confucéïsme, Bouddhisme, Stoïcisme, Christianisme...) étaient partisans de ne pas répondre à l’injure par l’injure, à la violence par la violence, à la guerre par la guerre. Le Saint ou le Sage est non-violent.

« logues pour vérifier si chez l' H omm e, la s urpopulation n'enlra1ncrail pas aulornal.iquernent la violence ct la guerre.

Ué.sum. »

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