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Cours: LE MARXISME (1 de 2)

Publié le 22/02/2012

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I) DEFINITION DU MARXISME 


- Terme fondé à partir du nom de Karl Marx, philosophe, économiste, homme politique allemand du XIXème siècle (1818-1883).
 
- Au sens strict, le marxisme désigne la philosophie de Karl Marx et de Friedrich Engels (1820-1895), ami et collaborateur de Marx, avec lequel il écrit de nombreux ouvrages.
 
- Au sens large, doctrine de ceux qui se sont réclamés de Marx ou ont été influencés par lui : penseurs, représentants d’un parti, d’un régime politique, etc. Diversité des courants marxistes au XXème siècle qui ont fait subir à la pensée de Marx et d’Engels des déplacements et des réarrangements (notamment Staline).
 
- Le marxisme est à la fois une théorie à prétention scientifique et un projet politique révolutionnaire : il s’agit d’analyser la nature et l’évolution du capitalisme, de dénoncer la misère et l’exploitation qu’engendre le capitalisme, d’oeuvrer à l’instauration révolutionnaire d’une nouvelle société sans classes sociales et sans oppression.
 

II) ACTUALITE DU MARXISME 


- Influence considérable au XXème siècle:
 
·       doctrine officielle des régimes dits communistes jusqu’à l’effondrement du mur de Berlin en nov.1984;
 
·       espoir de salut pour des millions d’hommes;
 
·       a profondément marqué l’évolution des sciences humaines depuis cent ans (histoire, psychologie, économie, sciences politiques, sociologie, etc.).
 
- L’aura extraordinaire du marxisme sur la pensée et la politique a cessé de rayonner à partir des années 80 pour plusieurs raisons : effondrement du système soviétique, crise des partis d’obédience marxiste (les partis communistes, par exemple), déclin profond du marxisme dans l’université. De même, les difficultés rencontrées par la classe ouvrière dans ses luttes, l’entrée dans la crise économique à partir de 1973, l’expérience de la désillusion politique avec le relatif échec de la gauche au pouvoir (en France, par exemple, avec le parti socialiste), ont entraîné progressivement un certain désenchantement et le sentiment d’une impossibilité à changer ou à améliorer l’état de la société. D’où une vigilance, un doute qui fondent sans conteste le rapport actuel des jeunes à la politique (voir le livre d’Anne Muxel, Les jeunes et la politique, pp. 15-21, Hachette, 1996). La génération des années soixante, au contraire, partage des croyances fortes, des marqueurs politiques référés non seulement à des théories existantes, et souvent dominantes, mais aussi à des pratiques cohérentes. Il y a des projets, des revendications dirigées dans le sens d’une vision progressiste de la société ; l’idée de “révolution” sous-tend nombre de comportements et d’espérances ; une grande partie de la jeunesse se pense alors comme un groupe porteur de la nécessité de transformer la société.
 
- La situation qui a suivi l’effondrement du mur de Berlin (novembre 1989) a été marquée par une vigoureuse offensive idéologique autour du thème de la “mort du communisme et du marxisme”, relayé par celui de la “mort des idéologies”. C’était, semblait-il, le triomphe du libéralisme (voir le livre de Francis Fukuyama, La fin de l’histoire) et l’isolement total pour les “derniers marxistes”, particulièrement en France.
 
- Or, dès la guerre du Golfe sans doute (janvier-fèvrier 1991), on en est venu à parler d’un “retour de Marx” dont témoignent de nombreuses publications manifestant une réflexion renouvelée et une modification de l’attitude des éditeurs par rapport à ce qui se passait précédemment : le livre de Jacque Derrida, en 1993, Les spectres de Marx ; l’ouvrage d’Etienne Balibar, La philosophie de Marx, dans la petite collection “repère” visant un large public ; les deux livres de Daniel Bensaïd, Marx l’intempestif et La discordance des temps, salués par le journal Le monde comme marquant ce même retour de Marx. On peut également signaler la tenue, en septembre 1995, à l’université de Paris X, d’un congrès international “cent ans de marxisme, bilan et perspectives” , organisé à l’initiative de la revue Actuel Marx : trois continents furent représentés (Europe, Amérique latine, Etats-Unis) et plus de cent cinquante communications tentèrent de répondre à la question : jusqu’à quel point faut-il conserver une actualité à la pensée de Marx ?
 
- En réalité, la situation actuelle du marxisme est celle d’un grand éclatement, de réalités diffuses et ambiguës qui s’incarnent dans une nébuleuse de revues : Actuel Marx (revue à statut universitaire, animée par des professeurs de philosophie se revendiquant clairement du marxisme), la Revue M (initiée par les dissidents du parti communiste français) , La Pensée (publication du PCF), Critique communiste (revue de la Ligue communiste révolutionnaire), et un ensemble de publications dont la référence au marxisme est plus ou moins explicite (Le monde diplomatique, Alternatives économiques, etc.).
 
- Quant aux organisations politiques, et en se limitant à la France, le panorama du marxisme est également contrasté : les seuls partis qui se revendiquent du marxisme sont le Parti Communiste Français, le courant trotskyste (notamment la Ligue communiste révolutionnaire d’Alain Krivine et Lutte ouvrière d’Arlette Laguiller, candidate aux dernières élections présidentielles), les communistes libertaires (mouvance de l’anarchisme). Dans le parti socialiste, on peut trouver certains courants qui se réclament du marxisme, soit anciens (Poperen), soit récents (des anciens trotskystes du parti communiste internationaliste de Pierre Lambert animent, par exemple, une revue dirigée par Pierre Broué, Le marxisme aujourd’hui ).
 
- Une telle diversité montre bien qu’on ne peut pas parler de marxisme au singulier et qu’il existe une arborescence de courants de pensée différents et souvent antagoniques :
 
·       Le réformisme : courant qui se constitue au sein de la seconde Internationale (1889-1914) et auquel se rattachent, après la seconde guerre mondiale, les partis socialistes occidentaux et les partis communistes. Il s’agit de concilier la liberté politique et la justice sociale sans faire la révolution, en aménageant pacifiquement le système capitaliste.
 
·       Le marxisme-léninisme : courant qui se développe dans la IIIème Internationale (1919) et qui va devenir la doctrine officielle de différents régimes communistes de l’après-guerre. Idée léniniste d’un part d’avant-garde de la classe ouvrière réunissant des révolutionnaires professionnels pour mener à bien la révolution et l’avènement de la société socialiste. Il y a plusieurs tendances :
 
·       le stalinisme : adapter le projet marxiste aux conditions de la Russie (thème du socialisme dans un seul pays); le stalinisme peut être interprété comme une dérive totalitaire et dégénérée, dans des situations historiques bien particulières, du marxisme (cf. L’analyse trotskyste) ;
 
·       le maoïsme, le titisme, etc.
 
·       Les théologies de la libération : elles apparaissent en Amérique latine dans les années 70 : alliance de Jésus et de Marx Þ expériences cubaine et nicaraguayenne (au Nicaragua, lors de la révolution de 1979, trois jésuites participent au gouvernement sandiniste, au grand dam de la hiérarchie catholique).
 
·       Le gauchisme : l’anarchisme, le trotskysme, le che-guevarisme. Ce terme a d’abord été forgé par Lénine pour désigner certains révolutionnaires “trop pressés” qui prônent l’action révolutionnaire immédiate (sans parti, utilisation de moyens illégaux). Expression péjorative également utilisée par les militants des partis communistes officiels pour critiquer les membres des groupes révolutionnaires qui dirigeaient le mouvement de mai et de juin 1968 et qui étaient accusés de pratiquer une politique aventureuse.
 
- Au reste, ce qui a permis de parler de “marxisme”, c’est la constitution des orthodoxies de partis ou d’Etats. Il y a certes, dans la théorie marxiste, un noyau dur : l’analyse et la critique du capitalisme, de la logique marchande qui, aujourd’hui davantage qu’au XIXème siècle, s’est emparée de tout (les biens matériels, la culture, l’information, l’environnement, le corps avec le commerce d’organes …). Mais l’oeuvre de Marx propose plutôt des pistes, pas toujours cohérentes d’ailleurs, des thèmes (l’aliénation, la lutte des classes, le communisme, etc.) qui sont en plein dans notre présent et qui peuvent nous aider à nouer un dialogue avec l’histoire et le progrès .
 

III) LA VIE DE MARX (document audiovisuel) 


- Marx et Engels étaient des intellectuels bourgeois et non des ouvriers => l’engagement de Marx et d’Engels auprès des ouvriers est le fruit d’un engagement intellectuel et moral.
 
- Cet engagement résulte d’une confrontation avec des situations sociales qui se développent devant leurs yeux et qui les influencent profondément : grèves, misère ouvrière, révolutions (celle de 1848), insurrections (la Commune de Paris), naissance du mouvement ouvrier (associations, syndicats, etc.), etc.
 
- Marx et Engels ont progressivement unifié et transformé la philosophie allemande, l’économie politique anglaise, le socialisme français.

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