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déstalinisation

Publié le 04/04/2013

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1 PRÉSENTATION déstalinisation, politique menée dans l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) après la mort de Joseph Staline (5 mars 1953), caractérisée par un processus de rénovation du régime et du parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) et par les premières crises du monde communiste.
La mort de Staline fissure la cohésion du bloc communiste, une série de divergences politiques émergeant à la direction du parti, dont Nikita Khrouchtchev devient le premier secrétaire en septembre 1953.
2 LA DÉSTALINISATION EN URSS L’abandon des poursuites menées dans le cadre de la répression du complot des « blouses blanches «, dont se croyait victime Staline, marque le début de la déstalinisation (avril 1953). Celle-ci se confirme par l’élimination d’un des principaux agents de la terreur stalinienne, Beria, l’ancien dirigeant du NKVD (juin 1953).
En matière économique, la déstalinisation se traduit par la réduction des investissements alloués à l’industrie lourde, au profit de la production de biens de consommation (révision du plan quinquennal, août 1954). Khrouchtchev lance également un ambitieux projet de mise en valeur de 60 millions d’hectares de terres vierges dans l’Oural, en Sibérie occidentale et au Kazakhstan.
2.1 Le XXe congrès du PCUS En février 1956, le XXe congrès du PCUS marque le point culminant du processus de déstalinisation. Khrouchtchev, qui y apparaît comme le nouvel homme fort de l’URSS, fait condamner le « culte de la personnalité « qui était voué à Staline. Dans un « rapport secret «, ensuite rendu public, Khrouchtchev dénonce les crimes de Staline, ses erreurs de stratégie au cours de la Seconde Guerre mondiale et le régime de terreur qui régnait en URSS, appuyé par la police politique. Les conséquences de ce rapport sont immenses, tant en URSS que dans les démocraties populaires et au sein des partis communistes dans leur ensemble.
2.2 Le dégel Une libéralisation culturelle, appelée « dégel «, du nom d’une nouvelle d’Ilya Ehrenbourg, le Dégel, publiée en 1954, se fait jour. Le nom de Staline est retiré des manuels d’histoire et des ouvrages de référence soviétiques, ses œuvres disparaissent des librairies et son corps est enlevé du mausolée de la place Rouge. La ville de Stalingrad est rebaptisée Volgograd. Ce contexte permet la diffusion, dans la presse, des critiques et des thèses révisionnistes post-staliniennes développées par les intellectuels. Les camps de concentration sont officiellement abolis en 1956, et de nombreux condamnés politiques sont réhabilités. En outre, des lois de décentralisation administrative et de réforme du système judiciaire sont promulguées en 1957.
3 LES CONSÉQUENCES DE LA DÉSTALINISATION DANS LE RESTE DU MONDE 3.1 Dans les démocraties populaires La déstalinisation se manifeste par une politique de détente, avec la réhabilitation d’anciens condamnés politiques, tels que Władysław Gomułka et János Kádár. C’est d’ailleurs en Hongrie et en Pologne que la déstalinisation a le plus grand retentissement, les revendications nationales s’y nourrissant d’un fort sentiment antisoviétique. En Pologne, le parti communiste au pouvoir, le Parti ouvrier unifié, parvient à canaliser et à contrôler les aspirations nationales au changement, en acceptant le retour de Gomułka au poste de secrétaire général du parti, promoteur d’une « voie polonaise vers le communisme «. En 1955, l’URSS normalise ses relations diplomatiques avec la Yougoslavie de Tito, seul pays d’Europe de l’Est à ne pas obéir au modèle soviétique. Khrouchtchev reconnaît ainsi la possibilité de voies nationales dans la construction du socialisme.
La dissolution du Kominform (voir Internationales ouvrières), organisme politique de collaboration entre les partis communistes européens (17 avril 1956), tournant de la déstalinisation, confirme l’assouplissement des positions de l’URSS à l’égard des démocraties populaires européennes.
3.2 En Occident À l’Ouest, la déstalinisation favorise une meilleure définition des orientations politiques : si le Parti communiste français (PCF) refuse tout débat interne, d’autres partis, tels que le Parti communiste italien (PCI) ou les partis communistes d’Espagne, du Portugal et de Grande-Bretagne, entreprennent un examen critique de leur modèle idéologique et revoient leurs propres positions, en évitant toutefois de trop s’éloigner du modèle soviétique.
Des signes de dégel se manifestent également dans le domaine des relations internationales. Khrouchtchev défend explicitement la nécessité d’une « coexistence pacifique « entre le bloc soviétique et le camp occidental, terme qu’il utilise au cours du XXe congrès pour caractériser la nouvelle politique étrangère soviétique. En septembre 1959, Khrouchtchev rencontre Dwight Eisenhower à Camp David. Dans le cadre d’un assouplissement des rapports Est-Ouest marqués par la guerre froide, les discussions abordent notamment la question allemande et celle de l’armement nucléaire. La détente est amorcée, mais elle sera de courte durée (voir Fusées, crise des).
4 LES LIMITES DE LA DÉSTALINISATION En octobre 1956, la déstalinisation achoppe sur le soulèvement populaire hongrois, qui d’antistalinien devient vite antisoviétique. Les mesures de déstalinisation sont jugées insuffisantes, malgré l’action d’Imre Nagy en faveur d’une libéralisation. Déclenché conjointement par les ouvriers et les étudiants, le mouvement insurrectionnel — par lequel Nagy, qui a déclaré la neutralité de la Hongrie et son retrait du pacte de Varsovie, se laisse dépasser — est réprimé dans le sang avec l’intervention des blindés soviétiques à Budapest le 1er novembre. La vieille garde prosoviétique, dirigée par János Kádár, est ramenée au pouvoir, et Imre Nagy est condamné à mort (1958). En Occident, les événements de Hongrie sont suivis avec une tension croissante, notamment dans les milieux de gauche. De nombreux intellectuels et artistes quittent le parti communiste, notamment en France et en Italie.
La répression de l’insurrection hongroise a montré les limites de la déstalinisation, soit l’impossibilité de compromettre l’homogénéité idéologique du camp communiste et de remettre en question son unité politique, militaire et économique. La construction du mur de Berlin (1961) et la crise des fusées de Cuba (1962) entraîneront une dégradation progressive des relations entre l’URSS et les États-Unis, sans toutefois interrompre le dialogue. Les grands thèmes de l’équilibre mondial continueront de faire l’objet de rencontres au sommet, même après la destitution de Khrouchtchev (1964) et l’arrivée au pouvoir de Leonid Brejnev, qui laisse pourtant présager le retour en force des méthodes staliniennes.
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