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Dissertation gratuite: Peut-on toujours se connaître soi-même ?

Publié le 22/07/2010

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Il nous est tous arrivé un jour d’accomplir ou de dire quelque chose que l’on ne se serait jamais cru capable de dire ou de faire. Cela peut nous amener à nous demander si l’on peut toujours se connaître soi-même.  N’y a-t-il pas des moments dans la vie où nous sommes surpris de nos réactions, de nos attitudes ? Sommes-nous tout le temps conscients de nos actes ?  Dans une première partie, nous verrons les moments qui nous font découvrir des aspects de nous-mêmes que nous ne connaissons pas et dans une deuxième partie, nous nous demanderons si la connaissance de soi-même est toujours objective.    Tout d’abord, nous ne pouvons pas toujours, systématiquement, se connaître soi-même. Par exemple, nous aimons profondément une personne : nous savons que l’amour, les passions sont souvent irraisonnées, car lorsque nous sommes passionnés, ce sont seulement les facteurs psychologiques qui nous font agir ; en fait j’aime une personne dont j’ai conscience d’aimer, mais je ne sais pas pourquoi je l’aime, je ne connais pas la cause de mon amour, donc je ne me connais pas moi-même. Selon Spinoza, connaître, c’est connaître la cause.  Imaginons que la personne que l’on aime nous trahisse, cela pourrait amener certains d’entre nous à tuer l’objet de notre déception, c’est ce que l’on appelle dans ce cas précis les crimes passionnels. Et si nous nous intéressons de plus près aux personnes qui ont commis ce genre de crimes, ces personnes diront qu’elles ne se seraient jamais crues capable de faire une telle chose, c’était un acte de folie. Pourtant, une des définitions de la connaissance est « connaître, c’est prévoir «, donc si je n’ai pas prévu ma réaction, c’est que je ne me connaissais pas. Donc, pourquoi me suis-je trompé sur moi-même ? Quels sont les obstacles à la connaissance de soi ?  Parfois même, une personne croit se connaître mais en réalité tous ses désirs sont enfouis dans son inconscient (l’inconscient est l’ensemble des éléments qui ne peuvent pas devenir conscients). Par exemple, Freud, qui a étudié la psychanalyse, s’est intéressé aux rêves. Lorsque une de ces patientes lui a raconté son rêve, il en a conclu qu’en fait, elle était amoureuse de son père, mais évidemment elle n’a pas voulu l’admettre et le croire. En fait, en ne croyant pas son psychanalyste, on ne peut pas se connaître soi-même (ou en fait, on ne connaît que la surface de notre être).  Comme le dit Kant « je me connais seulement tel que je m’apparais à moi-même «, et on peut même dire qu’on refuse de voir la réalité en face. D’ailleurs Freud, en s’intéressant aux rêves, s’est même rendu compte que le plus important pour la personne, apparaît comme secondaire dans le rêve,  Freud a dit « le rêve est la réalisation du désir «. En fait, comme la conscience commune qui pense que les phénomènes du rêve sont sans cause, qu’ils viennent du hasard, certaines personnes ne portent pas beaucoup d’importance aux rêves, or celui-ci peut permettre de se connaître réellement car il satisfait le désir d’une manière déguisée. 

 La psychanalyse, qui est l’étude de l’inconscient, permet de nous connaître autrement que ce que nous pensons nous connaître. En d’autres termes, par exemple, si nous envions une personne, consciemment nous désirons ses qualités, ses objets matériels, mais inconsciemment nous souffrons de ce qu’il est et de ce que nous ne sommes pas. En fait, inconsciemment, nous souhaitons le rabaisser.    Par conséquent, si une personne croit toujours de connaître elle-même car elle est consciente (en effet, la conscience – qui est la connaissance intuitive que l’esprit possède de ses états et de ses opérations – est la condition de possibilité de la connaissance de soi ; d’ailleurs Descartes dit « qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense, c'est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent «), nous venons cependant de voir que lorsque l’inconscient ressurgit, la personne ne peut pas affirmer se connaître, car elle possède beaucoup de sentiments refoulés, qui ressortent sous la forme de rêves, de lapsus, de maladresses. Evidemment, si une personne dit se connaître elle-même, nous pouvons nous demander si elle est objective (se dit de quelqu’un qui ne fait pas intervenir d’éléments affectifs, de facteurs personnels dans ses jugements, impartial, neutre) ? Evidemment, la personne peut ne pas être objective mais être sincère, c'est-à-dire qu’elle croit vraiment ce qu’elle dit. C’est ce que nous allons voir maintenant.    Une personne croit constamment se connaître mais très souvent le jugement qu’elle se porte est subjectif (se dit de ce qui relève du sujet défini comme être pensant, comme conscience individuelle), prenons l’exemple d’un garçon de café, il se connaît en tant que garçon de café mais en fait il n’est pas objectif car ce sont les autres qui le prennent pour un garçon de café (en fait, je me saisis tel qu’on me voit et tel que je veux me voir). Comme le dit Sartre « il me suffit qu’autrui me regarde pour que je sois ce que je suis «.  En fait, toutes les personnes croient se connaître mais elles ont différentes facettes selon le regard d’autrui. On se connaît à travers le regard des autres. Donc notre connaissance de nous-même ne peut pas être objective. Elle ne peut pas être objective également lorsque, par exemple, l’individu fait une prospection c'est-à-dire une analyse du futur, il s’interroge en fait sur ce qu’il sera et donc la connaissance de soi ne peut être objective. En effet, on a une image idéale de soi. Cette image nous vient des autres, et non de nous-mêmes. Elle nous empêche d’être nous-même et de réellement nous connaître. Inversement, les autres ne peuvent nous connaître, donc si nous nous fions à eux, ils ne peuvent nous éclairer sur nous-mêmes.  De plus, pour une personne, autrui est inconnaissable, comme le dit Musset « c’est tout un monde que chacun porte en lui, un monde ignoré qui naît et meurt en silence «, et donc nous ne pouvons pas connaître les autres, ce qui les caractérise, ce qui les distingue de nous. Pourtant nous avons besoin des différences des autres pour nous connaître (par exemple, en disant que je ne suis pas comme telle ou telle autre personne, je dois me connaître pour dire cela), or comme l’autre est inconnaissable, nous ne pouvons pas vraiment nous connaître. Mais cette impossibilité est-elle surmontable ?  Parfois, en étant seule, nous pensons nous connaître (nous nous trouvons beaux, gentils, etc.), en général, nous ne voyons pas le côté négatif, le côté mauvais de notre personne, donc nous ne sommes pas objectifs et il suffit d’être en société, en communauté avec des situations différentes pour que notre véritable nature (notre « moi profond «, le sorte de « noyau « qui nous caractérise) apparaisse.  Dons, sans la présence des autres, nous ne pouvons être réellement objectif, on pourrait même dire que c’est à travers autrui que je peux atteindre un savoir sur moi-même (mais cette présence contribue aussi à nous rendre partial, comme nous l’avons vu précédemment avec le regard que les autres portent sur nous, elle peut nous influencer).    En fait, l’homme, pour une part, reste obscur à lui-même. L’inconscient est tout autant le propre de l’homme que la conscience car toutes les pensées inconscientes ont un sens.  Les gens peuvent toujours de connaître eux-mêmes ou plutôt ils croient se connaître car des signes de leur inconscient peuvent toujours ressurgir. Les gens changent, évoluent, et c’est peut être parce qu’ils ne sont pas des objets, qu’ils ne peuvent pas à tout moment continuellement se connaître eux-mêmes, comme dit Kant « nous ne connaissons notre propre être que comme phénomène et non dans ce qu’il est en soi «.

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