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Dissertation: Toutes les opinions sont-elles tolérables ?

Publié le 22/02/2012

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  • Voici la problématique de ce sujet (qui ne doit pas apparaître dans le devoir qu’intégrée à l’intro cf ci-dessous): D’un côté, nous savons bien que la liberté d’expression est un droit fondamental de l’être humain, qu’interdire à quelqu’un de s’exprimer, de dire son opinion, c’est en quelque sorte lui refuser le droit d’avoir un statut dans le monde, c’est quasiment lui refuser le droit d’être. Bref, nous savons qu’il est de notre devoir d’être tolérant. D’un autre côté pourtant, il y des opinions que nous voudrions interdire parce que nous savons qu’elles favorisent l’intolérance.
  • Et voici une introduction : La tolérance est souvent présentée comme un de nos devoirs essentiels. Il faut être tolérant, nous répète-t-on sans arrêt. L’intolérance mènerait au fanatisme, serait une forme de refus des autres, de tous ceux qui n’ont pas la même peau, pas les mêmes idées, pas la même culture. Certes, tout cela est vrai. Et pourtant, il y a des opinions tellement odieuses qu’il est, semble-t-il, tout autant dans notre devoir de réagir face à elles et de ne pas les tolérer. Dès lors, la question se pose : doit-on tolérer y compris ce que nous pensons être intolérable ? Comment peut-on concilier le devoir de tolérance avec le sentiment qu’il faut réagir face aux opinions racistes et ne pas les tolérer ? La tolérance est-elle réellement, comme on l’entend parfois dire, la valeur devant laquelle toutes les autres valeurs doivent s’incliner ou ne peut-on penser qu’au-dessus de la tolérance, il y a un devoir de responsabilité qui nous oblige à ne pas accepter ce qui met en péril ou bafoue les droits de l’homme ?

I - S’il faut tolérer les opinions, c’est, dit-on, parce que leur refus remettrait en cause une des bases essentielles de la démocratie, la liberté d’expression :

·         Si moi, je ne tolère pas l’opinion d’autrui, pourquoi devrait-il tolérer la mienne l’intolérance aboutirait à la longue à l’absence d’écoute de l’autre, à l’absence d’ouverture sur l’autre et sur ses idées et à plus ou moins longue échéance à la xénophobie, au rejet de l’étranger. De même, au niveau politique, qui nous prouve que la raison essentielle pour laquelle on censure certaines opinions n’est pas le refus d’un gouvernement d’être critiqué ? La censure de certaines opinions ne serait que le début d’une dictature.

·         Et de fait, qui est à même de juger de ce qui est ou n’est pas tolérable ? Pourquoi moi plutôt que l’autre ? Car, on peut très bien penser que ce qui pour moi est intolérable ne l’est pas pour d’autres. Et inversement, ce que moi je veux dire, d’autres peuvent tout à fait le penser comme intolérable. Bref, il n’y aurait pas d’intolérable absolument, mais il y aurait des gens intolérants qui trouvent intolérable qu’on puisse penser autre chose qu’eux.

·         Tolérer n’est pas admettre comme vrai. Tolérer, c’est tout en étant conscient de la stupidité voire de la gêne que peuvent entraîner certaines opinions, les accepter faute de mieux, faute de pouvoir les interdire. La tolérance est un pis-aller : il faut bien tolérer car ne pas le faire entraînerait une atteinte à la liberté d’expression. (c’est ce que soutient Spinoza, philosophe qui s’est révolté au XVIIème contre la censure que les gouvernements faisaient peser sur les citoyens : ce qu’on ne peut interdire, il faut le tolérer. Exemple de  Spinoza : tout le monde sait que l’ivrognerie est un mal. Pourtant, dans la mesure où on ne peut interdire les gens de boire sans mettre un policier dans chaque maison, on est bien forcé de tolérer l’ivrognerie.)

·         Enfin, parler, discuter, échanger des idées, y compris avec des gens qu'on juge intolérants et défendant des points de vue inacceptables, est le seul moyen de modifier les mentalités. En revanche, ne pas permettre à des gens de développer leurs idées, même intolérantes, c'est les amener à exacerber leurs positions, à devenir d'autant plus virulents et haineux. On pourrait penser que la parole, tant qu’elle ne se transforme pas en action, doit être tolérée, qu’après tout chacun est libre de s’exprimer et que l’on ne doit réprimer que les actions et non les discours.

Transition : Et pourtant est-ce si simple ? d’un autre côté, on admet bien qu’on ne doit pas, qu’on ne peut pas tolérer les meurtres, les violences... Pourquoi ne pourrait-on pas considérer que certaines paroles, particulièrement blessantes, peuvent faire mal autant que des actes ?

II – Mais alors faut-il mettre des limites à la tolérance et quelles sont ces limites ?

·         On peut réfléchir aux effets de certaines opinions qui incitent à la haine raciale : ne peut-on pas penser que certaines opinions induisent, entraînent des actes ? Même s’il est très difficile de savoir quels sont les effets exacts d’un discours sur une foule de personnes, on peut admettre qu’il ne faut pas tolérer tous les discours qui incitent à la haine et à la violence. On est alors amené à distinguer l'échange d'idées entre personnes privées, échange nécessaire, et le discours public qui, lui, n'est pas tolérable s'il est incitation à la haine.

·         Au nom de quel (faux) principe devrait-on tolérer toutes les opinions, y compris celles qui humilient la personne, qui ébranlent la dignité d’un homme ou d’un groupe d’hommes ? les linguistes admettent que le langage a parfois valeur performative (= qu’il est dans certains cas une action à part entière) : que répandre, par exemple, des rumeurs concernant telle ou telle personne, même s’il ne s’agit que d’une opinion, peut avoir des effets sur cette personne tout aussi désastreux qu’un acte ;d’ailleurs on puisse attaquer en diffamation une personne qui répand des rumeurs non fond

·         Toutes les opinions ne sont pas donc tolérables : mais ne pas les tolérer, qu’est-ce ? En fin de compte, est-ce si terrible qu’on veut le dire que d’être intolérant envers un certain nombre d’opinions extrêmement ciblées qui sont toutes les opinions racistes ou qui remettent en question le droit d’une personne ou d’un groupe de personnes à exister ? Ne pas les tolérer, c’est alors refuser qu’on les dise publiquement.

Conclusion : On peut refuser les opinions qui veulent contredire le seul fondement qui pourrait les justifier :Ce qui justifie qu’on tolère toutes les opinions, c’est l’idée que tous les hommes se valent, que tous les hommes sont égaux en droit et de ce fait que tous ont le droit d’exprimer leurs opinions. Or les opinions racistes tentent de saper ce principe de la tolérance : elles disent que tous les hommes ne sont pas égaux, n’ont pas les mêmes droits. De ce fait, on est en droit de les refuser.

« de Spinoza : tout le monde sait que l’ivrognerie est un mal.

Pourtant, dans la mesure où on ne peut interdire les ge ns de boire sans mettre un policier dans chaque maison, on est bien forcé de tolérer l’ivrognerie.) •Enfin, parler, discuter, échanger des idées, y compris avec des gens qu'on juge intolérants et défendant des points de vue inacceptables, est le s eul moyen de modifier les mentalités.

En revanche, ne pas permettre à des gens de développer leurs idées, même intolérantes, c'est les amener à exacerber leurs positions, à devenir d'autant plus virulents et haineux.

On pourrait penser que la parole, tant qu’elle ne se transforme pas en action, doit être tolérée, qu’après tout chacun est libre de s’exprimer et que l’on ne doit réprimer que les actions et non les discours. Transition : Et pourtant est -ce si simple ? d’un autre côté, on admet bien qu’on ne do it pas, qu’on ne peut pas tolérer les meurtres, les violences...

Pourquoi ne pourrait -on pas considérer que certaines paroles, particulièrement blessantes, peuvent faire mal autant que des actes ? II – Mais alors faut -il mettre des limites à la tolérance e t quelles sont ces limites ? •On peut réfléchir aux effets de certaines opinions qui incitent à la haine raciale : ne peut -on pas penser que certaines opinions induisent, entraînent des actes ? Même s’il est très difficile de savoir quels sont les effets exacts d’un discours sur une fo ule de personnes, on peut admettre qu’il ne faut pas tolérer tous les discours qui incitent à la haine et à la violence.

On est alors amené à distinguer l'échange d'idées entre personnes privées, échange nécessaire, et le discours public qui, lui, n'est pa s tolérable s'il est incitation à la haine. •Au nom de quel (faux) principe devrait -on tolérer toutes les opinions, y compris celles qui humilient la personne, qui ébranlent la dignité d’un homme ou d’un groupe d’hommes ? les linguistes admettent que le langage a parfois valeur performative (= qu’il est dans certains cas une action à part entière) : que répandre, par exemple, des rumeurs concernant telle ou telle personne, même s’il ne s’agit que d’une opinion, peut avoir des effets sur cette perso nne tout aussi désastreux qu’un acte ;d’ailleurs on puisse attaquer en diffamation une personne qui répand des rumeurs non fond •Toutes les opinions ne sont pas donc tolérables : mais ne pas les tolérer, qu’est -ce ? En fin de compte, est -ce si ter rible qu’on veut le dire que d’être intolérant envers un certain nombre d’opinions extrêmement ciblées qui sont toutes les opinions racistes ou qui remettent en question le droit d’une personne ou d’un groupe de personnes à exister ? Ne pas les tolérer, c’ est alors refuser qu’on les dise publiquement. Conclusion : On peut refuser les opinions qui veulent contredire le seul fondement qui pourrait les justifier :Ce qui justifie qu’on tolère toutes les opinions, c’est l’idée que tous. »

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