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DOM JUAN - Acte I, scène 1 : "La tirade de Sganarelle"

Publié le 21/07/2010

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juan

 

Introduction : Ce texte est la scène d'exposition de Dom Juan de Molière, auteur de nombreuses pièces de théâtre au XVIIe siècle, dont certaines suscitèrent de violentes critiques. Tartuffe, critiquant l'hypocrisie d'un dévot déclencha la cabale des dévots et fut interdite. Pour pallier à l'absence de recettes due à l'interdiction de Tartuffe, Molière écrivit rapidement une pièce sur un sujet à la mode, Dom Juan, déjà illustré par l'espagnol Tirso de Molina. Cette pièce composée de cinq actes met en scène un séducteur et libertin aux mœurs dissolues. Dans cette scène, Sganarelle, valet de Dom Juan, s'entretient avec Gusman, l'écuyer d'Elvire, qui s'étonne du départ précipité de Dom Juan. On apprend qu'Elvire, après avoir été enlevée d'un couvent puis épousée par Dom Juan, vient d'être abandonnée par lui. Sganarelle ôte à Gusman tout espoir que son maître revienne vers Elvire. Il brosse un portrait du "grand seigneur méchant homme". Cette tirade nous permet dans cette scène d'ouverture de découvrir le caractère de Dom Juan, et révèle aussi celui de son valet ainsi que les relations qu'il entretient avec son maître.

Pour expliquer la conduite scandaleuse de son maître, Sganarelle décrit Dom Juan où il apparaît sous trois aspects essentiels. Il est débauché, impie et scélérat.

Dom Juan se moque de toutes les règles sociales. Fermé " à toutes les remontrances qu'on peut lui faire", il n'écoute que son plaisir. Sacrifiant tout à ses appétits sensuels, il s'empare de toutes les "Dames, demoiselles, bourgeoises, paysannes", ... Il bafoue sans scrupule l'institution sacrée du mariage. "Un mariage ne lui coute rien à contracter". Il souille l'honneur des femmes. Sganarelle voit en son maître un homme qui suit ses instincts les plus bas, il est comparé à "un chien, un pourceau d'Epicure, une... Les rapports maître-valet (Dom juan/Sganarelle) Dans la première scène, Sganarelle dresse un portrait très péjoratif de son maître, un blâme, à Gusman, valet d’Elvire. Il le critique vivement en le qualifiant de « pourceau d’Epicure «, « vrai Sardanapale «, « hérétique «… Il présente son maître comme un libertin sans aucune morale : « rien n’est trop chaud ni trop froid pour lui «. Il a tenté de raisonner son maître à propos de ses moeurs qu’il n’approuve pas : «Il me réduit à applaudir ce que mon âme déteste «, mais en vain. De plus, Sganarelle croit en Dieu et craint la fureur divine si Dom Juan ne se repent pas. On peut affirmer que Sganarelle craint son maître : « la crainte en moi fait l’office du zèle «. Par exemple, à la scène 4 de l’acte II avec les paysannes : « mon maître est un fourbe […] elles se gardassent de le croire «. En effet, il se rattrape lorsqu’il voit Dom Juan revenir : il a peur des représailles. Néanmoins, il participe à la moindre aventure entreprise par le grand seigneur méchant homme. Sganarelle remplit ses fonctions de domestique et même plus. Il entretient une relation presque fraternelle avec son maître car il représente son confident et la seule personne toujours à ses côtés. Il est son unique interlocuteur. Il demeure presque toujours là dans les moments graves : avec M. Dimanche, les paysannes… Dom Juan semble être le double utopique de Sganarelle. En effet, il incarne presque tout ce qu’il aurait voulu être. Le valet éprouve une profonde admiration pour l’audace et le pouvoir rhétorique de son maître : « Ah quel homme ! Quel homme ! « (après la visite de Dom Juan chez son père). Cependant, dans la dernière scène Sganarelle est triste mais ce qui importe le plus à ses yeux , ce sont ses gages non payés : « Mes gages ! mes gages ! «. 

 

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