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égyptienne, mythologie

Publié le 29/01/2013

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1   PRÉSENTATION

égyptienne, mythologie, ensemble des croyances constituant la religion de l’Égypte dans l’Antiquité, pratiquée depuis le IVe millénaire avant notre ère et jusqu’au IVe ou le Ve siècle de notre ère.

Les croyances religieuses de l’Égypte ancienne, qui perdurèrent avec une remarquable stabilité pendant plus de trois millénaires, exercèrent une influence déterminante sur le développement de la culture et de la civilisation de ce pays. En effet, les dieux et l’au-delà étaient une préoccupation de premier plan pour les Égyptiens, et se trouvaient au centre de tous les aspects de leur existence. Le temple était le monument le plus important des cités égyptiennes, et le pouvoir des prêtres fut, à certaines époques, immense, au point de menacer celui du pharaon.

La foi des Égyptiens avait pour fondement un ensemble de mythes mettant en scène d’innombrables divinités, mais, malgré ce polythéisme, malgré l’étonnante multiplicité de leurs dieux anthropomorphes, la capacité des Égyptiens à saisir le divin comme principe, dans son abstraction et son unicité, a fait dire que leur polythéisme apparent cachait en réalité une conception monothéiste de la divinité.

2   LA CRÉATION

Selon la cosmogonie égyptienne la plus ancienne, celle de la ville d’Héliopolis, seul le chaos, sous la forme d’un océan appelé Noun, existait au commencement. Puis Rê (plus tard considéré comme Atoum, le dieu du soleil du soir) apparut à la surface de l’eau. Le démiurge né des flots engendra quatre enfants, les dieux Shou, l’atmosphère, et Geb, la Terre et les déesses Tefnout, l’Humidité, et Nout, le Ciel. Shou et Tefnout se tenaient debout sur Geb, la Terre, et soutenaient Nout, le Ciel. Rê était leur souverain. Geb et Nout par la suite eurent deux fils, Seth et Osiris, et deux filles, Isis et Nephtys. C’est Osiris qui succéda à Rê comme roi de la terre, secondé par Isis, sa sœur et épouse. Seth, toutefois, haïssait son frère et le tua. Isis embauma alors le corps de son époux, aidée en cela par le dieu Anubis, qui devint ainsi le dieu de l’Embaumement. La puissante magie d’Isis ressuscita Osiris, qui devint roi du monde inférieur, ou royaume des morts. Horus, fils d’Osiris et d’Isis, devait plus tard vaincre Seth au cours d’une grande bataille et devenir roi de la terre. C’est la déesse Maât qui incarnait l’ordre et la régularité du monde voulu par le démiurge.

À côté des cosmogonies établies par les prêtres, les croyances populaires développèrent divers récits mythologiques mettant en scène les divinités, récits qu’on peut regrouper en trois cycles : le cycle solaire, le cycle horien et le cycle osirien.

3   LES DIEUX LOCAUX

Le mythe de la création d’Héliopolis mit en avant le schéma de l’ennéade, ou groupe de neuf divinités, et celui de la triade, composée de trois êtres divins, père, mère et fils. La plus grande ennéade était celle que Rê formait avec ses enfants et ses petits-enfants et qui était adorée à Héliopolis, centre du culte solaire dans le monde égyptien. Toutefois, le temple de chaque province, en Égypte, avait sa propre ennéade et sa triade. L’origine des divinités locales est obscure ; certaines semblent avoir été empruntées à des religions étrangères, d’autres sont issues des animaux divinisés de l’Afrique préhistorique. Peu à peu, les divinités locales adorées dans les capitales des provinces s’intégrèrent à une structure religieuse complexe, commune à toute l’Égypte. Chacune des quarante-deux capitales de province avait sa triade, ce qui porte à cent vingt-six le nombre des divinités locales.

Après Rê et les divinités qui interviennent dans l’épisode de la création, les dieux importants sont Amon, Thot, Ptah, Khnemou et Apis, et les déesses les plus éminentes Hathor, Mout, Neith et Sekhmet. Leur importance croissait en fonction de l’importance politique des cités d’où elles étaient originaires et où elles étaient adorées. Par exemple, l’ennéade de Memphis, qui avait à sa tête une triade composée du dieu père Ptah, de la mère, Sekhmet, et du fils Nefertoum, prit de l’importance sous le règne des dynasties de Memphis et Ptah devint l’un des plus grands dieux d’Égypte. De même, lorsque les dynasties thébaines régnèrent sur l’Égypte, c’est l’ennéade de Thèbes, avec à sa tête le dieu père Amon, qui prit une importance nationale. Les véritables divinités de l’Égypte ancienne se trouvèrent parfois confondues avec des êtres humains divinisés après leur mort : c’est le cas d’Imhotep, à l’origine Premier ministre du pharaon Djéser de la IIIe dynastie, qui fut plus tard considéré comme un demi-dieu guérisseur. C’est au cours de la Ve dynastie que les pharaons commencèrent à revendiquer leur origine divine en tant que fils de Rê.

4   ICONOGRAPHIE

Les dieux égyptiens étaient anthropomorphes, mais leur corps d’apparence humaine était souvent surmonté d’une tête animale. Cet animal traduisait souvent les caractéristiques du dieu : ainsi Rê possédait-il une tête de faucon, oiseau au vol rapide. Hathor, déesse de l’Amour et du Rire, avait la tête d’une vache, tandis qu’au dieu Anubis on attribuait la tête d’un chacal, parce que ces animaux ravageaient les tombes du désert. Moût avait la tête d’un vautour, et Thot celle d’un ibis ; quant à Ptah, il était représenté avec une tête humaine, bien que parfois on lui donnât l’apparence d’un taureau, nommé Apis. En raison de leurs liens avec les dieux, ces animaux étaient vénérés, mais des animaux sacrés furent aussi adorés dans les temples comme incarnations divines, surtout à l’époque de la XXVIe dynastie. Les dieux étaient également représentés par des symboles, tels le disque du soleil ou les ailes de faucon qui figuraient sur la coiffe portée par le pharaon.

5   LE CULTE DU SOLEIL

Le seul dieu important, adoré de façon constante, fut Rê, roi des divinités cosmiques. Son culte débuta probablement au Moyen Empire (v. 2000 av. J.-C.) et prit par la suite les proportions d’une religion d’État. Le dieu fut confondu peu à peu avec Amon lorsque les dynasties thébaines prirent le pouvoir : il devint alors le dieu suprême Amon-Rê. Au cours de la XVIIIe Dynastie, le pharaon Aménophis III donna au dieu du Soleil le nom d’Aton, terme ancien pour désigner la force solaire physique. Mais c’est le fils et successeur d’Aménophis, Akhenaton, qui accomplit une véritable révolution religieuse en Égypte, en proclamant qu’Aton était le seul et le vrai dieu. Il changea son propre nom en celui d’Akhenaton ou Akhnaton, terme qui signifie « Serviteur d’Aton «. Ce pharaon, le premier grand adepte du monothéisme, fut un iconoclaste ; il fit effacer des monuments le nom de « dieux « mis au pluriel, et persécuta sans relâche les prêtres d’Amon. Malgré l’influence considérable qu’elle exerça sur l’art et sur la pensée des contemporains, la religion solaire voulue par Akhenaton ne lui survécut pas, et l’Égypte revint à son polythéisme antérieur après la mort d’Akhenaton sous le règne de son successeur Toutankhamon.

6   LE RITUEL DES FUNÉRAILLES

Enterrer les morts était naturellement, dans l’Égypte ancienne, une préoccupation d’ordre religieux, mais les rites funèbres y furent sans doute les plus élaborés que le monde ait jamais connus. Les Égyptiens croyaient que la force vitale, ou l’âme, était composée de plusieurs éléments psychiques, dont le plus important était le ka. Le ka était une sorte de réplique psychique du corps, qui accompagnait ce dernier tout au long de la vie et, après la mort, se séparait de lui pour aller prendre sa place dans le royaume des morts. Le ka, cependant, ne pouvait exister si le corps était anéanti ; c’est pourquoi les Égyptiens s’efforçaient de préserver les cadavres, en les embaumant et les momifiant selon une méthode traditionnelle inaugurée par Isis, lorsqu’elle avait momifié son époux Osiris (voir embaumement). Par précaution, des statues de bois ou de pierre sculptées à la ressemblance du défunt étaient disposées dans la tombe : dans le cas où la momie était détruite, elles devaient se substituer à elle et remplir son rôle. Plus grand était le nombre de ces statues doubles, plus grandes étaient les chances du mort de parvenir à la résurrection. Enfin, en guise d’ultime protection, les tombeaux étaient construits selon des plans extrêmement compliqués afin de protéger du pillage le corps et tous ses accessoires. Voir art de l'Égypte ancienne.

Lorsque les âmes des morts quittaient le tombeau, elles étaient menacées d’innombrables dangers, c’est pourquoi on plaçait près des momies des textes funéraires et en particulier le Livre des Morts, guide pour le monde des morts et recueil de sortilèges pour surmonter les dangers. En effet, à son arrivée dans le royaume des morts, le ka était jugé par Osiris, roi des morts, assisté de quarante-deux juges, et la manière de les aborder était spécifiée dans le Livre des Morts. Si les juges décidaient que le défunt avait été un pécheur, le ka était condamné au supplice de la faim et de la soif, ou était mis en pièces par un monstre horrible, la « Grande Dévorante «. Si au contraire la décision lui était favorable, le ka entrait dans le royaume céleste des champs fertiles de Yaru, où l’existence était une version glorieuse de la vie terrestre. On disposait dans les tombes tous les objets nécessaires au défunt pour cette existence paradisiaque, depuis les meubles jusqu’aux livres. En échange de cette vie céleste et de sa bienveillante protection, Osiris demandait toujours au défunt d’accomplir à son service certaines tâches, comme des travaux agricoles, mais ces tâches pouvaient être évitées si l’on plaçait dans la tombe des petites statuettes, les chaouabtis ou ouchebtis, qui se substitueraient au défunt pour les accomplir.

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