ÉMILE Courtet: pseudonyme de Cohl

NOTICE BIOGRAPHIQUE

Émile Courtet, qui adoptera en 79 le pseudonyme de Cohl, est né le 4 janvier 1857 à Paris. Apprenti bijoutier, assistant d'un illusionniste, commis d'assurances maritimes, A vingt ans, il fonde son propre journal qui a tôt fait de péricliter. Disciple du caricaturiste André Gill son talent s'affirme. Il collabore à de très nombreuses publications, il participe à divers mouvements artistiques : les Hydro-pathes, les Incohérents, annonciateurs du dadaïsme. Il tâte de la photographie et le Tout Paris littéraire se fait portraiturer dans son studio en 1884/85.

Victime d'un plagiat — l'une de ses histoires en dessins a fourni le sujet d'un film comique — il proteste auprès du producteur Léon Gaumont lequel, séduit par son imagination, l'engage en qualité d'auteur-réalisateur-préposé-aux-trucages.

On commence à voir des films où les objets paraissent se mouvoir seuls ; Cohl découvre sans peine le procédé et imagine de substituer des dessins aux objets. 11 conçoit courant 1907 sa première caméra image par image ainsi que les traits du « Fantoche « qui sera la première « star « de l'histoire du dessin animé.

U réalise en 1908: LE MOUTON ENRAGÉ, bande comique, et LE VIOLONISTE, drame, qui précèdent son premier dessin animé FANTASMAGORIE (1900 images environ) présenté le 17 août au Théâtre du Gymnase. Il a 51 ans. C'est un succès et Cohl persévère. Au fil des mois suivants, il dessine et anime de nombreuses autres bandes, d'une longueur de 70 à 120 m, caractérisées par des métamorphoses échevelées. Mais il arrache à leur inertie : allumettes, légumes, meubles ou poupées, substitue parfois aux phases dessinées l'animation de personnages découpés et articulés, animant avec maîtrise le tout. Ces prouesses accumulées justifient qu'on le tienne pour Le Pionnier du film d'animation, d'autant plus qu'il en précédera encore bien d'autres dans les domaines du film documentaire, du film scientifique, du film publicitaire, etc.

En 1923, il aura réalisé 300 films mais le temps de l'oubli et de l'ingratitude seront venus.

Emile Cohl meurt le 21 janvier 1938, à l'hospice, comme Emile Reynaud vingt ans plus tôt.