Devoir de Philosophie

En quel sens peut-on dire que les mots dépassent la pensée ?

Publié le 28/03/2014

Extrait du document

Pratiquement tous les êtres vivants possèdent des cordes vocales produisant une voix, qui expriment des sentiments spontanés ; l’homme de son côté a choisi de développer cette voix pour l’utiliser à des fins plus réfléchis telle que la pensée. Le langage est alors devenu un outil spécifique à la communication de l’homme. Ainsi, celui-ci lui permet d’exprimer sa pensée et sa réflexion de manière à mieux communiquer. Cependant au fur et à mesure, les outils du langage tels que les mots et la parole, ont pris une place essentielle dans la vie de l’homme, qui semble se laisser dépasser progressivement par son propre langage, au dépit de sa pensée, pourtant à l’origine de l’évolution du langage qu’il connait. Or, les mots sont ils suffisant pour exprimer ce que l’on ressent ? Nos mots ne seraient-ils pas devenus plus spontanés que nos pensées ? Mais la pensée pourrait –elle toujours exister sans nos mots ? Pourrait –on remplacer nos mots pour d’autres moyens de communication ? Ne serait ce pas nos mots qui articulent notre pensée ? Afin de répondre à l’analyse, nous verrons d’abord que nos mots, loin de traduire ce que l’on pense ont tendance à reproduire notre pensée, puis nous pourrons par la suite remarquer que la pensée et les mots sont indissociables . 

 

Le langage a pour fonction l’expression de la pensée et la communication entre les hommes, exprimé grâce à des signes et des sons inventés en fonction des cultures. Les mots sont des signes linguistiques, qui sont composés d’un signifiant et d’un signifié, qui au fil du temps, ont rendu le langage culturel .Pourtant, le langage ne permet pas à l’homme d’exprimer tout ce qu’il souhaite dire. En effet, les mots étant un moyen de communication conventionnel, leurs signifiants ne correspondent pas forcément au signifié choisi pour le désigner, le mot table par exemple ne défini pas totalement l’idée que l’on peut se faire de cet objet. C’est ce qu’explique Aristote dans la Politique en affirmant que l’homme, en opposition aux animaux possèdent la faculté de la parole, qui lui permette d’exprimer sa pensée par des mots et non seulement par des cris, l’homme au lieu d’utiliser des onomatopées utilisent de plus en plus des mots pour exprimer leurs sentiments. C’est d’ailleurs ce que leur reproche Bergson, selon lequel les mots sont insuffisants pour exprimer ce que l’on pense, car le mot, crée par notre pensée et est alors précède alors notre réflexion et nos pensées. L’homme selon lui, aurait inventé les mots pour nous tromper nous même , mais souvent bouleversé par nos émotions, nos mots nous trahissent et nous révèlent 

En regardant le cas des muets, qui ne peuvent pas communiquer par des sons vocaux, on remarque l’élaboration de nouveau système de communication utilisant des gestes pour identifier des mots, ces systèmes étant essentielle pour permettre aux hommes de communiquer entre eux, car aucune interaction permettant un moyen de communication est possible avec une simple pensée chez aucun être vivant, et les mots sont alors une solution à ce problème. C’est de là que les mots sont des outils indispensables à l’homme pour communiquer. Pouvant les écrire et les prononcer celui-ci à ainsi trouver une technique adaptée à ses besoins. Pourtant, les mots étant le résultat d’une langue et d’une culture, sont conditionnés et n’expriment pas toujours ce que l’on veut exprimer. Si quand nous parlons ce que nous voulons dire n’a pas de sens, notre interlocuteur ne pourra pas nous comprendre, il en est de même pour l’écrit, le philosophe écossais David Hume qui a publié un Traité de la nature humaine qui n'a connu aucun succès à cause de la difficulté de son langage, des romans tel que Vendredi et les limbes du Pacifique ou les Méditations métaphysiques ont été réécrits ou traduits pour permettre une lecture à un public plus large et ciblée. Le sociologue Bourdieu affirme d’ailleurs que la croyance en un mot est naive puisque l’erreur est de considérer le langage comme « un objet autonome «. en faisant abstraction des usages du langage dans certaines « conditions sociales « le sens des mots pourraient être bien différents. 

Les mots prennent en effet une place importante dans notre pensée, mais cependant la pensée reste omniprésente lorsque nous nous exprimons de quelconque manière. 

 

Les mots sont très souvent considérés comme une technique qui nous permet d’exprimer nos pensées. Descartes, affirme cette thèse en considérant que l’homme se distingue des autres animaux grâce à son langage ; il en va de même pour Aristote, selon lequel l’homme est un animal politique se distinguant des autres animaux par son langage. Selon eux, le langage serait alors qu’une manière de se distinguer des autres animaux, sans le langage, les hommes ne pourraient donc pas être ce qu’il et serait « bête «. 

Le langage permet aussi une organisation de nos pensées qui sont ensuite communiquées puisque, chaque langue comporte une grammaire et un lexique différent. Selon Locke, les mots permettent essentiellement une communication et pense de même, qu’elle est juste un lien de transfert entre chaque homme. En outre, les hommes, par la diversité de leur langue, ont acquis de la même façon une vision différente de leur culture. En français, il n’existe qu’un mot pour exprimer la neige, tandis que les Inuits eux en possèdent cinq. Le lien entre la culture et le langage est donc indéniable et permet un héritage. Pourtant le langage est elle un accident. L’homme comme le reste des animaux possèdent une voix mais l’utilisent à d’autre moyen, que le reste des animaux, l’homme aurait alors développé cette technique dans des buts bien précis et pour des raisons essentielles à sa survie. L’idée d’associer la pensée et le langage est alors culturelle et naturelle, mais la pensée serait apparue avant le langage, car ce serait elle qui aurait permis l’apparition du langage. Dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, rousseau critique cet éloignement de l’homme pour devenir un animal à part. 

Les mots seraient alors devenus un moyen innovateur mais devient au fur et à mesure un frein face à la pensée , par la place prépondérante qu’ils commencent à établir dans toutes les cultures .

Liens utiles