endiguement (histoire)
Publié le 04/04/2013
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endiguement (histoire), expression qualifiant la politique menée par les États-Unis à l’encontre de l’Union soviétique pendant la période de la guerre froide.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la dislocation des nations européennes et la dégradation des relations internationales compromettent l’instauration d’un nouvel ordre mondial conforme aux vues américaines. L’incapacité d’adopter des dispositions communes en vue d’administrer l’Allemagne occupée, le conflit en Grèce et en Turquie et la création du Kominform, sous les auspices de l’ancienne Internationale socialiste en Union soviétique, laissent augurer l’émergence d’une confrontation à grande échelle.
C’est la Grande-Bretagne qui va précipiter la conversion américaine à la politique de l’endiguement. La situation économique extrêmement difficile de l’Angleterre d’après-guerre lui interdit d’intervenir pour pacifier les troubles qui secouent la Grèce et la Turquie, zone traditionnelle d’intervention du Royaume-Uni. Le président américain Truman prend acte de la défection britannique et affirme que les États-Unis assumeront désormais le rôle de responsables de la sécurité internationale. Cet interventionnisme américain, qui est économique et financier et qui ne s’interdit pas de devenir militaire, est destiné à pallier l’impuissance des organisations internationales nées de l’après-guerre (Organisation des Nations unies (ONU), Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), Fonds monétaire international (FMI) entre autres), dont la constitution trop récente leur interdit de peser de manière significative sur les affaires du monde, menacées par la progression de l’idéologie communiste.
L’endiguement tel qu’il est conçu se résume à une thématique simple : un libéralisme anti-communiste. Truman fait ainsi sienne l’argumentation développée, dès février 1946, par Georges Kennan, un diplomate américain occupant un poste de chargé d’affaires à Moscou, selon laquelle l’Union soviétique, « imperméable aux règles de la raison «, n’est plus sensible « qu’à celles de la force « et ne s’inclinera que face à celle-ci ; à défaut de pouvoir engager un conflit contre un pays qui a été son allié durant la guerre contre le régime nazi, l’endiguement apparaît comme la seule façon d’enrayer la progression de l’idéologie communiste qui, aux yeux des Américains, ronge l’Europe et menace ses intérêts économiques et militaires. La stratégie est claire : il faut isoler l’Union soviétique afin de provoquer son effondrement de l’intérieur.
Afin de réduire le pouvoir d’attraction que l’Union soviétique exerce sur ses voisins européens, le secrétaire d’État américain George Marshall développe son « Policy planning staff «, auquel Kennan participe. C’est le plan Marshall d’aide à la reconstruction de l’Europe, qui, bien que de nature économique, va sceller le partage de l’Europe en deux. Moscou prend en effet l’initiative de rejeter ce plan et contraint les pays satellites à l’imiter dans cette attitude de refus.
Politiquement, le « coup de Prague « de février 1948 puis le blocus de Berlin, l’année suivante, constituent deux événements qui vont modifier la nature de la politique d’endiguement. La constitution de blocs économiques se double d’alliances militaires. En avril 1949, en signant le pacte Atlantique, les États-Unis franchissent une nouvelle étape qui va précipiter la course aux armements à laquelle se livreront les deux grandes puissances durant toute la guerre froide.
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