Devoir de Philosophie

expositions coloniales

Publié le 21/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

expositions coloniales, manifestations organisées par les métropoles européennes entre les années 1870-1880 et le milieu du xxe siècle, et destinées à célébrer la grandeur de leur empire colonial.

2   UNE MODE DES EXPOSITIONS COLONIALES
2.1   La glorification de la colonisation

Les pays organisateurs de ce type d’exposition sont pour l’essentiel le Royaume-Uni (1886, 1908, 1911, 1921, 1924, 1938), la France (1906, 1907, 1922, 1931) et le Portugal (1894, 1934, 1940), mais également d’autre empires coloniaux comme les Pays-Bas (1883), la Belgique (1930, 1948) et l’Allemagne (1939).

À l’occasion de ces manifestations sont installées dans les villes hôtes des reconstitutions de monuments « exotiques « (grandeur nature ou presque), et des mises en situation de peuples colonisés dans leur environnement (également reconstitué). L’objectif officiel est de faire connaître au grand public la diversité et les richesses de l’« Empire « ; officieusement, ces manifestations sont destinées à justifier la politique colonialiste du pays organisateur, en montrant son action « civilisatrice «. C’est en ce sens que sont exposés des mondes indigènes reconstitués.

2.2   L’exhibition de mondes indigènes

L’idée de faire une attraction de populations indigènes (dites exotiques) mises en scène aux côtés d’animaux sauvages dans un « spectacle zoologique « apparaît dans les années 1870 dans l’Europe colonisatrice ; en témoignent les dizaines d’« exhibitions ethnologiques « organisées par le Jardin zoologique d’acclimatation de Paris entre 1870 et 1912. Des foires et expositions régionales répondent également à cet engouement nouveau pour l’Autre, tels les « villages noirs « de l’exposition de Lyon en 1894.

Dans ces cas, tout comme dans celui des expositions coloniales, la théâtralité et le spectaculaire de la mise en scène altèrent toute vérité ethnologique et sociologique. Ainsi, marquant la différence entre le visiteur « civilisé « et l’Autre « naturel «, ce sont dans des cages ou derrières des grilles qu’évoluent les autochtones des pays représentés, figurants de saynètes imposées — rappelons également à ce titre l’engouement, en cette période, pour les exhibitions de « monstres humains « dans les foires.

3   LES EXPOSITIONS DE LA FRANCE COLONIALE
3.1   De Marseille à Paris

En France, les expositions coloniales sont l’un des étendards de la IIIe République. À la suite du succès croissant de la section coloniale des différentes expositions universelles organisées à Paris (1855, 1867, 1878, 1889, 1900), la première exposition coloniale a lieu en 1906 à Marseille, port méditerranéen et « porte de l’Orient «. Entre avril et novembre, quelque 1 800 000 visiteurs arpentent les allées et admirent la cinquantaine de pavillons créés pour l’occasion (dont l’impressionnante tour de l’Annam, figurative du monde indochinois). L’année suivante, une deuxième exposition de ce type ouvre ses portes au Jardin tropical de Paris, et rencontre un succès équivalent (2 000 000 visiteurs). L’exposition suivante, l’Exposition coloniale nationale (inaugurée par Albert Sarraut, ministre des Colonies, le 6 avril 1922) se tient à Marseille jusqu’au mois de novembre 1922. La quatrième exposition doit se tenir à Paris en 1925, mais est reportée jusqu’en 1931.

3.2   L’Exposition coloniale de Paris 1931

Ainsi, la plus grande exposition coloniale est celle qui se tient à Paris en 1931 pour célébrer l’Empire colonial français. Décidée dès 1920, elle est inaugurée le 6 mai 1931 par le président Doumergue, le maréchal Lyautey (commissaire général de l’Exposition) et Louis Marin (délégué aux Questions ethnographiques).

Des millions de visiteurs (33 489 000 entrées vendues) viennent admirer la reconstitution du temple khmer d’Angkor Vat à Angkor, vedette de l’exposition, mais également le Musée des Colonies (bâtiment central construit par Albert Laprade et Léon Jaussely, aujourd’hui palais de la porte Dorée), et plusieurs dizaines de pavillons reconstituant les ambiances et les styles des différentes régions composant l’Empire ; il y a ainsi vingt-cinq pavillons différents pour la seule section indochinoise, mais également une mairie de style provençal ou un village africain.

Le parc zoologique de Paris (le zoo de Vincennes, dépendant aujourd’hui du Muséum national d’histoire naturelle) a été réalisé à l’occasion de cette exposition.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles