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Feuerbach : l'homme est l'être suprême

Publié le 14/08/2014

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feuerbach

 

 

Feuerbach, disciple de Hegel et précurseur de Marx, est l'auteur, au xixe siècle, d'une cri­tique radicale de toute religion dans son livre L'Essence du christianisme. Il tente de montrer que la religion dit vrai mais qu'elle ne comprend pas elle-même ce qu'elle dit. Elle croit parler de Dieu et elle ne parle en fait jamais que de l'homme : l'anthropologie est la vérité de la théologie. Toute religion est anthropomorphique : elle attribue à Dieu des propriétés qui sont, en vérité, humaines : c'est l'homme qui peut être père, bon, puissant, qui peut pardonner, etc. Mais en plaçant toutes ces qualités en Dieu et en les absolutisant (Dieu est infini, tout-puissant, etc.), l'homme s'en dépouille. Plus il enrichit son Dieu, plus il s'appauvrit lui-même. Plus Dieu lui apparaîtra tout-puissant, plus sa propre puissance, bien réelle, lui apparaîtra limitée et déri­soire. L'homme se coupe donc de sa propre essence et de ses propres pouvoirs en les projetant en Dieu. Seule une critique radicale de la religion, comme celle qu'entreprend Feuerbach, peut lui permettre de se réapproprier ses propres facultés et de comprendre que ce qu'il adorait sous la forme d'un être extérieur à lui n'était rien d'autre que sa propre essence, humaine, dont il était séparé par l'illusion religieuse. L'homme doit redevenir l'être suprême pour l'homme, proclame Feuerbach. •

Sacré/Profane La polarité entre le sacré et le profane structure la vision religieuse du monde. Est sacré tout lieu ou tout objet qui met l'homme en relation avec une (ou des) puissance(s) supérieure(s) à lui. À ce titre, si le sacré fascine, il est aussi dangereux : l'homme ne doit s'en approcher qu'en respectant des pratiques codifiées, des rites. À l'inverse, le profane désigne ce que l'homme peut approcher librement, et qu'il s'app­roprie par son travail ou son action. •

Méthodologie

Il ne fallait pas réduire ou appauvrir le sujet (« pour ou contre la religion ? «).

Il fallait voir que le sujet propose une définition de l'homme (sur le modèle des définitions d'Aristote : « l'homme, animal politique «; « l'homme, animal raisonnable «) et invite à une réflexion sur ce qui nous est naturel par opposition à ce qui est culturel, artificiel ou historique.

 

Il fallait également voir que le religieux peut être plus vaste que le domaine de la (ou des) religion(s). Des comportements religieux peuvent se manifester en politique, en sciences, en art... donc il ne suffit pas d'invoquer des faits pour trancher la question (« il existe des hommes qui n'ont aucune religion «), mais il faut procéder à des analyses (là où la religion est rejetée, des phénomènes de type religieux ne refluent-ils pas vers d'autres domaines ?). •

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« Les sujets • L'homme peut-il se passer de religion ? 1.

L'homme peut-il, en vivant, ne pas produire des dieux et du sacré ? Il.

L'homme peut-il s'émanciper d'une vision religieuse du monde? Ill.

Par quoi la religion est-elle alors remplacée ? • Une religion sans dogmes est-elle possible ? 1.

Une religion révélée s'exprime nécessairement sous forme de dogmes.

Il.

La recherche d'une religion naturelle libérée de tout dogme : la religion rationnelle.

Ill.

La religion naturelle comme religion du cœur et du sentiment.

(Rousseau) • La religion n'est-elle que« l'opium du peuple» (Marx)? 1.

La religion a-t-elle, dans l'histoire, contribué à dissuader l'homme de s'émanciper ? Il.

Peut-on la réduire à cette fonction idéologique ? Ill.

Peut-elle au contraire être un lieu de résistance au pouvoir et de libération ? VOCABULAIRE Aliénation Voir p.

35 Épiphénomène Simple phénomène de surface, super­ ficiel, qui n'a aucune valeur explicative mais ne vaut que comme symptôme de phénomènes plus profonds .

Laïcité (du grec laikos: « ce qui appartient au peuple ») La laïcité désigne au départ le principe d' absten­ tion de la part du pouvoir de l'Ëtat qui n'intervient plus en matière de religion.

Le religieux ne concerne plus l'espace public mais reflue vers la sphère privée.

L'Ëtat ne doit exercer aucun pouvoir religieux, les religions aucun pouvoir politique .

Sacré/Profane La polarité entre le sacré et le profane structure la vision religieuse du monde.

Est sacré tout lieu ou tout objet qui met l'homme en relation avec une (ou des) puissance(s) supérieure(s) à lui.

À ce titre, si le sacré fascine, il est aussi dangereux: l'homme ne doit s'en approcher qu'en respectant des pratiques codifiées, des rites.

À l'inverse, le profane désigne ce que l'homme peut approcher librement, et qu'ils' app­ roprie par son travail ou son action.

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