Fourmies, drame de

Fourmies, drame de, fusillade perpétrée par l’infanterie sur des ouvriers grévistes, le 1^er mai 1891, à Fourmies.

Au XIX^e siècle, Fourmies est une ville industrielle du Nord. Les entreprises les plus importantes, essentiellement dans le textile, emploient plus d’une centaine d’ouvriers, hommes, femmes et enfants confondus. Alors que la durée légale d’une journée de travail est de douze heures, en 1891, des socialistes de Lille et Saint-Quentin préparent à Fourmies la première grève générale pour revendiquer la journée de huit heures. Le 30 avril, les patrons lancent un manifeste commun et affichent sur les murs de Fourmies leur volonté de ne point céder.

Le 1^er mai 1891 (jour de la fête du travail depuis 1890, selon les déclarations de la II^e Internationale socialiste), c’est dans ce climat de tension extrême que les ouvriers fourmisiens défilent. Deux compagnies d’infanterie ont été envoyées par le sous-préfet d’Avesnes. Plusieurs gendarmes à cheval chargent des ouvriers rassemblés dans une usine ouverte ; ceux-ci ripostent en lançant des pierres. Sans sommation, un des commandants donne l’ordre de tirer. Neuf personnes sont tuées, parmi lesquelles huit adolescents.

Le drame de Fourmies a fortement contribué à la progression du socialisme en France.