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Fronde (histoire)

Publié le 09/02/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

Fronde (histoire), série de révoltes contre la monarchie française, qui éclatèrent de 1648 à 1653, sous la régence d'Anne d'Autriche. Le nom de fronde (une arme d'enfant) leur fut attribué par dérision, pour montrer qu'elles n'étaient pas parvenues à toucher sérieusement la monarchie. Révolte du peuple, des parlements et des princes, elle dégénéra en guerre civile. Cette période troublée de la minorité de Louis XIV devait influencer profondément son exercice du pouvoir et l'orienter vers une monarchie absolue. Elle fut la dernière insurrection de la noblesse française contre la monarchie.

La guerre contre l'empire d'Autriche, commencée en 1635, contraignit la régente et son Premier ministre, le cardinal Mazarin, à lever de nouveaux impôts qui provoquèrent des révoltes populaires en province. Les parlements et la noblesse, titulaires de leurs charges (justice et finance), se sentirent menacés par le pouvoir des intendants, investis par le Conseil du roi pour lever les impôts et créer des tribunaux exceptionnels.

Le 15 juin 1648, une commission parlementaire proposa une Déclaration de vingt-sept articles prévoyant la suppression des intendants, la nécessité d'une approbation parlementaire pour créer un nouvel impôt, ainsi que la garantie de la liberté individuelle. Anne d'Autriche répliqua en arrêtant l'un des conseillers les plus en vue du parlement de Paris, Pierre Broussel.

2   LA FRONDE PARLEMENTAIRE

À la suite de cette décision, une insurrection de la bourgeoisie et des couches populaires parisiennes, la journée des Barricades, éclata le 26 août. Elle prit fin trois jours plus tard avec la libération de Broussel, mais la Fronde continua dans les esprits. Pendant quatre ans, des revendications non structurées et des pamphlets, chansons, libelles satiriques à l'égard de Mazarin (les mazarinades) animèrent la capitale.

Contraint d'accepter le compromis et la suppression des intendants, Mazarin chercha à profiter de la paix avec la famille d'Autriche, qui libérait des troupes, pour reprendre l'avantage. Le 5 janvier 1649, la régente s'installa à Saint-Germain et envoya le prince de Condé assiéger la capitale. Parlement et bourgeois tentèrent de résister et confièrent le commandement d'une milice à des nobles (Conti, Elbœuf et Beaufort). La paix de Rueil, qui fut signée le 30 mars, accordait des concessions aux parlements, mais laissait le peuple et les bourgeois insatisfaits du maintien de Mazarin et de la pression fiscale.

En province et à Paris, les conflits de clans se multiplièrent, entre les parlements, les gouverneurs, les différentes familles de la haute noblesse. Dans de nombreuses régions, les campagnes furent embrasées par des révoltes paysannes qui s'en prirent parfois aux princes (Normandie, Auvergne, Aquitaine). Par leur forme (guérilla, insurrections) et leurs objectifs (réduction des impôts), ces soulèvements revêtirent un caractère authentiquement populaire.

Jouant de ces divisions, Mazarin fit arrêter Condé le 18 janvier 1650, assiégea Bordeaux et vainquit Turenne, allié aux Espagnols, à Rethel, le 15 décembre. Le 7 février 1651, le peuple de la capitale se souleva à l'appel du duc de Beaufort. Bloquée aux Halles, la reine fut contrainte de libérer les princes, tandis que Mazarin s'enfuit en Rhénanie.

3   LA FRONDE DES PRINCES

Condé, libéré, prit la tête du soulèvement de l'Ormée, à Bordeaux, et s'allia avec les Espagnols, mais ne tarda pas à rompre avec Beaufort. Le roi, la régente et Mazarin (dont la tête fut mise à prix par le parlement pour 50 000 écus) se réfugièrent à Poitiers. Rallié à leur cause, Turenne devint chef de l'armée royale.

Au cours de l'année 1652, le pays fut ravagé par la guerre. Poursuivi par Turenne, Condé parvint à rentrer dans Paris grâce à l'intervention de la Grande Mademoiselle, fille de Gaston d'Orléans, qui fit tirer le canon de la Bastille sur les troupes royales. Le prince gagna le soutien du peuple, mais pas celui du parlement et de la bourgeoisie, las de l'anarchie, qui le chassèrent et accueillirent Louis XIV dans la capitale, le 21 octobre. Le souverain signa une amnistie générale et rappela Mazarin en février 1653. Le sacre du roi à Reims, l'été suivant, et le départ du Grand Condé consacrèrent la fin de la Fronde. Décidé à ne plus subir la pression du peuple de Paris et de la noblesse, Louis XIV s'installa à Versailles, où il fit venir les grands princes pour mieux les contrôler.

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