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Fujimori, Alberto

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Fujimori, Alberto (1938- ), homme d’État péruvien, président de la République du Pérou de 1990 à 2000.

2   UN INGÉNIEUR AGRONOME

Né à Miraflores (Pérou), de parents japonais, Alberto Fujimori étudie d’abord à Lima, avant d’obtenir un diplôme de mathématiques à l’université du Wisconsin (Madison, États-Unis). Ingénieur agronome, il enseigne ensuite l’agronomie à l’Université agricole nationale du Pérou. Il en devient le recteur, avant d’assumer la charge de président de l’Association des recteurs d’université.

Inconnu, sans expérience politique, mais persuadé de son destin présidentiel, Alberto Fujimori lance le mouvement politique Changement 90 (C90) dans la perspective de l’élection présidentielle de 1990.

3   PREMIER MANDAT PRÉSIDENTIEL (1990-1995)
3.1   Un candidat indépendant

Candidat à la présidence du Pérou lors de l’élection de 1990, Alberto Fujimori recueille au premier tour 29 p. 100 des suffrages, ce qui crée la surprise et le place en seconde position derrière le romancier Mario Vargas Llosa, qui obtient 34 p. 100 des suffrages. Au cours de la campagne du second tour, les deux candidats en lice insistent sur leur capacité à sortir le pays du marasme économique, encore aggravé par les déprédations du Sentier lumineux et du Mouvement révolutionnaire Túpac Amaru (MRTA, castriste).

Toutefois, Alberto Fujimori, contrairement à son adversaire, s’adresse tout particulièrement aux populations rurales, indiennes et métisses, ainsi qu’aux couches sociales les plus pauvres, mal disposées envers Mario Vargas Llosa en raison des relations qu’il entretient avec l’élite fortunée du pays. Le programme d’Alberto Fujimori insiste sur le développement économique et l’amélioration des conditions de vie des paysans.

Surnommé « El Chino « en raison de ses origines japonaises, Alberto Fujimori remporte l’élection présidentielle au second tour avec 60 p. 100 des suffrages, la plus haute majorité jamais obtenue au Pérou. Alors que, pendant sa campagne, il s’est fermement opposé aux conditions posées par le Fonds monétaire international (FMI) pour faire bénéficier le Pérou de prêts, il adoucit sa position aussitôt après son élection, et établit des relations avec le Japon dans l’espoir de bénéficier d’une aide financière. Son plan de redressement économique contribue à la diminution du taux d’inflation, mais la situation économique continue néanmoins de s’aggraver.

3.2   Une dérive autoritaire

Le 5 avril 1992, Alberto Fujimori procède à la dissolution du Parlement, établit la censure de la presse, suspend la Constitution de 1979 et emprisonne certains adversaires politiques, toutes mesures qui, selon lui, visent à combattre le Sentier lumineux et les trafiquants de drogue. Arrêté en septembre 1992, le chef du Sentier lumineux, Abimaël Guzman, est jugé et condamné à la prison à perpétuité.

Une tentative de coup d’État, fomentée par le général Jaime Salinas dans le but de restaurer la démocratie mise à mal par Alberto Fujimori, est déjouée le 13 novembre 1992.

4   DEUXIÈME MANDAT PRÉSIDENTIEL (1995-2000)
4.1   La révision de la Constitution

Une nouvelle Assemblée constituante détenant des pouvoirs législatifs est élue le 22 novembre 1992. Le parti de la majorité en place, appelé Changement 90-Nouvelle majorité (C90), apporte son soutien à Alberto Fujimori. La nouvelle Constitution, qui supprime le bicaméralisme, est adoptée par référendum le 31 octobre 1993. Elle autorise le président sortant à effectuer un second mandat consécutif.

La nouvelle Constitution permet donc à Alberto Fujimori de se présenter à l’élection présidentielle de 1995 pour un second mandat de cinq ans. Il est réélu dès le premier tour de l’élection du 9 avril 1995, avec 64,42 p. 100 des suffrages, face à Javier Pérez de Cuéllar, l’ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) de 1982 à 1991.

4.2   Une politique économique ultra-libérale

Fort du soutien populaire, Alberto Fujimori poursuit sa politique néolibérale de déréglementation de l’économie. Le programme d’austérité mis en œuvre à partir de 1990 avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale permet une réduction spectaculaire du taux d’inflation qui passe de 7 500 p. 100 en 1990 à 11,1 p. 100 en 1995. Mais dans le même temps le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté ne cesse d’augmenter, passant de 7 à 12 millions.

En dépit de la Constitution, Alberto Fujimori exprime sa volonté de briguer un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2000 : l’opposition réclame en vain la tenue d’un référendum visant à empêcher sa candidature.

5   TROISIÈME ÉLECTION ET DESTITUTION (2000)

Au mois de mai 2000, Alberto Fujimori est élu pour un troisième mandat, son adversaire Alejandro Toledo ayant refusé de participer au second tour de scrutin. Cette élection est l’objet de contestations dans le pays et à l’étranger. En novembre 2000, sur fond de scandale politico-financier, Alberto Fujimori se réfugie au Japon à l’occasion d’un voyage officiel et annonce sa démission. Le Congrès péruvien la refuse et prononce sa déchéance politique pour « incapacité morale permanente « par 62 voix pour, 9 contre et 9 abstentions. Cette décision prive l’ancien président de ses droits civiques, ce qui lui interdit de se présenter aux prochaines élections. En 2006, le Pérou demande l’extradition de l’ancien président qui a été arrêté au Chili et où il est assigné à résidence à Santiago.

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