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funk

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1 PRÉSENTATION funk, genre musical appartenant à l’histoire des musiques populaires, né au milieu des années 1960 aux États-Unis à partir d’éléments de jazz, de rhythm and blues et de musique soul, et notamment fondé sur un rythme dansant répétitif. Le mot « funk » désigne, en argot américain, ce qui est grossier et indécent. Il est dans un premier temps utilisé par les musiciens afro-américains de blues et de jazz pour évoquer des rythmes chaloupés, aux connotations sensuelles ; par extension, il devient plus tard l’épithète d’une musique syncopée et physique, essentiellement rythmique. 2 LE « PARRAIN » DU FUNK : JAMES BROWN 2.1 La primauté du rythme Si les premières manifestations du funk peuvent être partiellement identifiées dans certains enregistrements rhythm and blues, c’est au chanteur-compositeur James Brown que revient d’avoir jeté les bases, au milieu des années 1960, d’un genre alors inconnu en tant que tel. Privilégiant le premier des quatre temps (voir rythme) traditionnels du rhythm and blues et du rock, et dépouillant ses compositions de ses tonalités soul, James Brown donne une identité rythmique inédite au funk, illustrée par des singles syncopés et énergiques comme « Out of Sight » (1964), « Papa’s Got A Brand New Bag » (1965), « I Got You (I Feel Good) » (1965), « Cold Sweat » (1967), « Say It Loud - I’m Black and I’m Proud » (1968) et « Mother Popcorn » (1969), qui rencontrent un grand succès aux États-Unis. 2.2 Un tube historique : « Sex Machine » Quand, en 1970, James Brown compose « Get Up (I Feel Like Being A) Sex Machine », il donne au funk son titre le plus emblématique — en soulignant au passage la dimension érotique fondamentale — et en fixe les éléments les plus caractéristiques : cris et grognements du chanteur relançant l’orchestre, sur le modèle « question-réponse » des gospels, assise rythmique compacte basée sur un motif de guitare récurrent en son étouffé (souvent exécuté à la pédale wah-wah, effet qui imite la voix humaine), ligne de basse serrée et complexe, changements d’accords rares et brusques, ponctuation mélodique et rythmiques des cuivres (saxophones, trompettes et trombones). Après ce titre, James Brown continue, tout au long des années 1970, de dominer le genre de son funk puissant et original, dans des disques studio inspirés (Hell, 1974), des enregistrements en public survoltés (Sex Machine, 1970) ou encore des musiques de films, plus expérimentales (Black Caesar, 1973). Tous ces albums confirment son statut de « parrain » d’une soul (James Brown s’autoproclame le godfather of soul) bel et bien devenue funk. 3 LES FIGURES TUTÉLAIRES : ORIGINALITÉ ET PSYCHÉDÉLISME Au tournant des années 1960, deux formations se posent en concurrents directs de James Brown et, en s’affranchissant de son influence directe, font évoluer le genre en lui donnant de nouveaux reliefs insoupçonnés. 3.1 Sly & the Family Stone La première d’entre elles, Sly & the Family Stone (conduite par un ancien disc-jockey [DJ] de San Francisco [Californie], Sylvester Stewart), produit œuvres majeures du funk, encore redevables à la soul : Stand (1969), que popularisent ses deux titres « I Want To Take You Higher » et « Stand », témoigne d’un talent de composition rare, mis au service de revendications sociales et raciales audacieuses ; deux ans plus tard, There’s A Riot Goin’ On (1971), album torturé au psychédélisme sombre et paranoïaque, pousse le funk dans des territoires inexplorés, au risque d’un minimalisme mélodique. La basse novatrice de Larry Graham, inventeur du slap, une technique inédite permettant de produire des lignes de basses claquantes et percussives en tirant et frappant alternativement les cordes, y est omniprésente. Comme William « Bootsy » Collins, le jeune bassiste surdoué de James Brown, Larry Graham se lance après ces enregistrements dans une carrière solo de bassiste qui, difficilement concevable dans un autre genre, témoigne de la faveur de cet instrument — éminemment rythmique — dans le funk. 3.2 George Clinton La seconde formation, à l’influence autrement considérable, est conduite par le chanteur-compositeur George Clinton sous le nom générique de P-Funk, qui rassemble ses deux groupes, Parliament et Funkadelic. À la tête d’une impressionnante « tribu » de musiciens, souvent transfuges du groupe de James Brown (comme « Bootsy » Collins, le tromboniste Fred Wesley ou le saxophoniste Maceo Parker), George Clinton y distille son exceptionnelle créativité. Parliament se réserve les tonalités plus « soul » des cuivres, tandis que Funkadelic privilégie un « funk-rock » psychédélique dont le guitariste Eddie Hazel (influencé par Jimi Hendrix) se fait le héraut à force de longs solos planants qui n’ont rien à envier à ceux des hard rockers. Outre des musiciens communs, Parliament et Funkadelic partagent un humour dévastateur et surréaliste, comme en témoignent notamment les titres interminables des chansons « Aqua Boogie (A Psychoalphadiscobetabioaquadoloop) » et « Promentalshitbackwashpsychosis Enema Squad (The Doo-Doo Chasers) ». La richesse sonore inépuisable des deux groupes continue en outre, aujourd’hui encore, d’alimenter les emprunts sous forme de citations musicales (les samples) des rappeurs. 4 LES HÉRITIERS : INFLUENCES ET RENOUVEAU DU FUNK 4.1 Une reconnaissance immédiate et transversale À la suite de James Brown, de nombreux groupes s’illustrent, le temps d’un unique succès ou tout au long d’une discographie plus généreuse: Dyke & the Blazers (« Funky Broadway - Part I », 1967), The Isley Brothers (« It’s Your Thing », 1969), Charles Wright & the Watts 103rd Street Rhythm Band (« Express Yourself », 1970), Kool & the Gang (« Jungle Boogie », 1973), Tower of Power (« So Very Hard To Go », 1973), Earth, Wind & Fire (« Shining Star », 1975), Ohio Players (« Love Rollercoaster », 1976) ou encore The Commodores (« Brick House », 1977). Ces formations contribuent à étendre la popularité d’un genre alors en pleine expansion. Son influence gagne jusqu’au jazz, avec Miles Davis (On the Corner, 1972) et Herbie Hancock (Head Hunters, 1973), et au rock, avec Jimi Hendrix (« Little Miss Lover », 1967), les Rolling Stones (« Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker) », 1973), Led Zeppelin (« The Crunge », 1973), David Bowie (« Fame », 1974), Talking Heads (« Psycho Killer », 1977) ou encore Queen (« Another One Bites the Dust », 1980). Par un singulier mouvement inverse, on en trouve même la trace jusqu’en Afrique (voir musique d’Afrique noire), où le chanteur-compositeur Fela Kuti, surnommé le « James Brown nigérian », produit une discographie originale d’afro-beat qui mêle notamment à la musique traditionnelle nigériane des éléments « funky ». 4.2 Du funk au disco Le funk contribue aussi à la naissance du disco, dont les bases rythmiques, qui lui sont empruntées, sont redéfinies dans un sens davantage dansant, à destination du large public américain séduit par l’émergence des night-clubs. Fondateurs de Chic, groupe emblématique du genre, le guitariste Nile Rodgers et le bassiste Bernard Edwards en composent les grands tubes : « Le Freak » (1978) de Chic, « We Are Family » (1979) de Sister Sledge, « Upside Down » (1980) de Diana Ross. Les sonorités de ces morceaux sont à leur tour sollicitées par des artistes aussi divers que David Bowie, Jeff Beck, INXS, Duran Duran, Grace Jones ou Madonna. 4.3 Les nouveaux hérauts du funk Le développement conjoint des machines électroniques et des synthétiseurs (voir musique électronique) contribue aussi à faire évoluer le funk vers des compositions plus commerciales, comme « Super Freak » (1981) de Rick James, mais favorise également l’émergence, au début des années 1980, du seul véritable successeur de George Clinton, Sly Stone et James Brown : Prince, dont la créativité à ses débuts semble aussi intarissable que celle de son modèle George Clinton. Michael Jackson, pour sa part, débute sa carrière solo très jeune (il a treize ans, en 1971) ; il est encore largement influencé par la musique soul du label Tamla-Motown. Toutefois, à partir de Off the Wall (1979), il injecte dans ses compositions des éléments funk, mâtinés d’inflexions pop et rock ; cette orientation est confirmée par Thriller (1982), enregistré sous la houlette de Quincy Jones, et qui connaît un succès commercial sans précédent dans l’histoire de la musique. Dans le sillage de ces deux figures majeures du funk moderne, d’autres groupes de tous horizons (rock, hip-hop, hard rock), d’Afrika Bambaataa aux Red Hot Chili Peppers, de Living Colour à Outkast, de Jamiroquai à The Black Eyed Peas, avouent leur dette à un genre désormais reconnu au même titre que le rock ou la musique soul. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« La basse novatrice de Larry Graham, inventeur du slap, une technique inédite permettant de produire des lignes de basses claquantes et percussives en tirant et frappant alternativement les cordes, y est omniprésente.

Comme William « Bootsy » Collins, le jeune bassiste surdoué de James Brown, Larry Graham se lance après ces enregistrements dans une carrière solo de bassiste qui, difficilement concevable dans un autre genre, témoigne de la faveur de cet instrument — éminemment rythmique — dans le funk. 3.2 George Clinton La seconde formation, à l’influence autrement considérable, est conduite par le chanteur -compositeur George Clinton sous le nom générique de P -Funk, qui rassemble ses deux groupes, Parliament et Funkadelic.

À la tête d’une impressionnante « tribu » de musiciens, souvent transfuges du groupe de James Brown (comme « Bootsy » Collins, le tromboniste Fred Wesley ou le saxophoniste Maceo Parker), George Clinton y distille son exceptionnelle créativité. Parliament se réserve les tonalités plus « soul » des cuivres, tandis que Funkadelic privilégie un « funk-rock » psychédélique dont le guitariste Eddie Hazel (influencé par Jimi Hendrix) se fait le héraut à force de longs solos planants qui n’ont rien à envier à ceux des hard rockers. Outre des musiciens communs, Parliament et Funkadelic partagent un humour dévastateur et surréaliste, comme en témoignent notamment les titres interminables des chansons « Aqua Boogie (A Psychoalphadiscobetabioaquadoloop) » et « Promentalshitbackwashpsychosis Enema Squad (The Doo-Doo Chasers) ».

La richesse sonore inépuisable des deux groupes continue en outre, aujourd’hui encore, d’alimenter les emprunts sous forme de citations musicales (les samples) des rappeurs. 4 LES HÉRITIERS : INFLUENCES ET RENOUVEAU DU FUNK 4.1 Une reconnaissance immédiate et transversale À la suite de James Brown, de nombreux groupes s’illustrent, le temps d’un unique succès ou tout au long d’une discographie plus généreuse: Dyke & the Blazers (« Funky Broadway - Part I », 1967), The Isley Brothers (« It’s Your Thing », 1969), Charles Wright & the Watts 103 rd Street Rhythm Band (« Express Yourself », 1970), Kool & the Gang (« Jungle Boogie », 1973), Tower of Power (« So Very Hard To Go », 1973), Earth, Wind & Fire (« Shining Star », 1975), Ohio Players (« Love Rollercoaster », 1976) ou encore The Commodores (« Brick House », 1977).

Ces formations contribuent à étendre la popularité d’un genre alors en pleine expansion. Son influence gagne jusqu’au jazz, avec Miles Davis ( On the Corner, 1972) et Herbie Hancock ( Head Hunters, 1973), et au rock, avec Jimi Hendrix (« Little Miss Lover », 1967), les Rolling Stones (« Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker) », 1973), Led Zeppelin (« The Crunge », 1973), David Bowie (« Fame », 1974), Talking Heads (« Psycho Killer », 1977) ou encore Queen (« Another One Bites the Dust », 1980). Par un singulier mouvement inverse, on en trouve même la trace jusqu’en Afrique ( voir musique d’Afrique noire), où le chanteur -compositeur Fela Kuti, surnommé le « James Brown nigérian », produit une discographie originale d’afro- beat qui mêle notamment à la musique traditionnelle nigériane des éléments « funky ». 4.2 Du funk au disco Le funk contribue aussi à la naissance du disco, dont les bases rythmiques, qui lui sont empruntées, sont redéfinies dans un sens davantage dansant, à destination du large public américain séduit par l’émergence des night-clubs. Fondateurs de Chic, groupe emblématique du genre, le guitariste Nile Rodgers et le bassiste Bernard Edwards en composent les grands tubes : « Le Freak » (1978) de Chic, « We Are Family » (1979) de Sister Sledge, « Upside Down » (1980) de Diana Ross.

Les sonorités de ces morceaux sont à leur tour sollicitées par des artistes aussi divers que David Bowie, Jeff Beck, INXS, Duran Duran, Grace Jones ou Madonna. 4.3 Les nouveaux hérauts du funk. »

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