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Grand Schisme d'Occident

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Grand Schisme d'Occident, schisme religieux au sein de l’Église catholique romaine, lorsque plusieurs papes ont simultanément revendiqué la légitimité (1378-1417).

Le terme « schisme « désigne une scission formelle et volontaire de l’unité d’une Église ; contrairement à l’hérésie (à laquelle il est souvent lié), il n’implique pas forcément une déviation doctrinale.

2   PAPE DE ROME CONTRE PAPE D’AVIGNON

Le Grand Schisme d’Occident débute peu après la mort de Grégoire XI (1378), à la suite de l’élection du pape Urbain VI, Italien élu à Rome dans un climat de révolte entre Guelfes et Gibelins. Scandalisés par les premières décisions pontificales — notamment par l’annonce de la suppression du quotidien fastueux du cardinalat (particulièrement en usage durant la papauté en Avignon, entre 1309 et 1376) —, treize des cardinaux qui l’ont élu (français pour la plupart) déclarent l’élection non valide et choisissent un nouveau pape, un Français, Clément VII. Urbain VI réplique en excommuniant Clément VII et ses fidèles, et en créant son propre collège de cardinalice. Lorsque Clément VII s’installe en Avignon et recueille l’adhésion du roi de France, Charles V, le schisme est consommé.

Ainsi, durant la période schismatique, les papes romains Urbain VI (souverain pontife de 1378 à 1389), Boniface IX (de 1389 à 1404), Innocent VII (de 1404 à 1406) et Grégoire XII (de 1406 à 1415) s’opposent-ils aux papes avignonnais (ou antipapes) Clément VII (de 1378 à 1394) et Benoît XIII (de 1394 à 1423, réfugié dans l’unique État qui le reconnaît après 1417, l’Aragon). La soumission des chrétiens à l’un ou à l’autre pape dépend des préférences politiques et des alliances scellées, dans une Europe en proie à la guerre de Cent Ans : le pape d’Avignon est notamment soutenu par la France, le royaume de Naples et le royaume d’Aragon, et celui de Rome par l’Angleterre, le royaume de Hongrie et le Saint Empire, entre autres.

3   LA RÉSOLUTION DU CONFLIT

Pendant les trente-neuf années que dure le schisme, de nombreuses solutions sont proposées, dont l’abdication forcée des papes, mais seule la convocation d’un concile permet quelques espoirs. En 1409 en effet, les cardinaux se réunissent à Pise, mais ne parviennent, après avoir déposé les deux papes (accusés de schisme, voire d’hérésie), qu’à nommer un troisième pape, Alexandre V (auquel succède l’antipape Jean XXIII). Finalement, c’est au cours du concile de Constance (1414-1418) que la crise trouve sa résolution : le concile obtient la démission ou la déposition des papes rivaux (papes de Rome, d’Avignon, de Pise) et l’élection de Martin V (pape de 1417 à 1431) est universellement reconnue.

Le scandale du Grand Schisme d’Occident a discrédité la papauté et intensifié, au sein de la communauté chrétienne, l’appel à la réforme ; celle-ci voit le jour peu après avec la Réforme protestante.

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