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Grandes Compagnies

Publié le 07/02/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Grandes Compagnies, troupes mercenaires levées par les princes durant la guerre de Cent Ans.

2   DES MERCENAIRES AU SERVICE DES GRANDS

Les Grandes Compagnies, composées de mercenaires, s’imposent progressivement au cours des XIIIe et XIVe siècles comme des formations indispensables aux conflits féodaux jusque-là menés par les seuls chevaliers. En Angleterre, elles s’allient à leur capitaine par un contrat d’« endenture «, feuille dont chaque partie garde une moitié déchirée. L’engagement porte, en général, sur une campagne, soit quelques mois ; mais certaines compagnies disposent d’un effectif stable géré par un stratège souvent très demandé, tel le captal de Buch, qui combat successivement pour Édouard III d’Angleterre et pour Charles de Navarre.

Les capitaines appartiennent le plus souvent à la petite chevalerie, cadets de familles ou seigneurs aux fiefs trop étroits, parfois clercs défroqués : tels Bertrand Du Guesclin, Arnaud de Cervole l’« archiprêtre « et Jean de Grailly. Généralement aussi, ils restent fidèles à leur hommage : Bertrand Du Guesclin n’a jamais combattu les Capétiens.

Deux cents hommes, recrutés au hasard des campagnes, constituent souvent l’effectif qui grossit à l’approche des conflits. La paix entraîne la divagation de ces troupes armées, très entraînées au combat, qui mettent à sac les pays où elles se sont arrêtées. C’est ainsi que le Prince Noir se voit obligé de bouter hors de Guyenne les compagnies qu’il avait engagées, une fois signée la paix avec Jean le Bon (1356) ; ce dernier, incapable de les contrôler, doit supporter leurs pillages en Poitou et Berry.

3   LES GRANDES COMPAGNIES DEVENUES HORS-LA-LOI

Le traité de Brétigny impose le licenciement de ces troupes qui mettent à sac les territoires rencontrés. Réformées, les Grandes Compagnies se transforment en bandes de pilleurs. En 1361, la Champagne est à son tour ravagée, puis les régions riveraines de la Saône et du Rhône, ainsi que l’Île-de-France et la Normandie en 1365.

Le pillage a pour alternative la rançon, que le pape lui-même doit payer pour éviter la prise d’Avignon. Les troupes de Seguin de Badefol ravagent tout le sud du royaume et vainquent les troupes du roi de France. Les États du Languedoc, ne parvenant pas à lever des troupes susceptibles de leur résister, doivent monnayer leur départ. Finalement, Seguin de Badefol est empoisonné par Charles de Navarre. L’archiprêtre Arnaud de Cervole, quant à lui, est assassiné en 1366 par ses propres lieutenants après avoir ravagé la Champagne et la Lorraine.

Le roi de France tente, pour se débarrasser des routiers, d’organiser une nouvelle croisade en Terre sainte (l’archiprêtre a même été pressenti pour la mener !), puis en Castille. Cette tentative se solde par deux échecs, l’un diplomatique, l’autre militaire, puisque les troupes royales sont mises en déroute à Najera (1367) et Du Guesclin est fait prisonnier.

Jusque dans la seconde moitié du XVe siècle, les Grandes Compagnies ravagent les régions françaises sans discontinuer en temps de paix. Ensuite, l’organisation d’une armée permanente par Charles VII et la reconstitution du trésor royal et de l’intégrité du royaume donnent à la monarchie les moyens de poursuivre efficacement ceux qui sont devenus les « écorcheurs «.

Les compagnies représentent l’étape transitoire entre l’armée féodale, recrutée sur la base de l’ost, et l’armée royale des régiments constitués.

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